Les Hautes Lumières de Xavier de Moulins

Les hautes lumières de Xavier de Moulins

Nombre de pages :  356 pages
Editeur :  JC Lattès
Date de sortie : 
4 octobre 2017
Collection :
  Littérature française
Langue :  Français
ISBN-10:  2709660598
ISBN-13:  978-2709660594
Prix Editeur :  19€
Disponible sur Liseuse : Oui, à 13,99€

De quoi ça parle ?

C’est une histoire d’amour entre ombre et lumières, celle qui unit Nina, la coiffeuse de Bondy, à son mari Tahar, le chauffeur de taxi marocain.
C’est l’histoire d’un combat : Nina ne parvient pas à tomber enceinte, mais est prête à tout pour devenir mère. Ayant adopté avec Tahar un petit garçon au Maroc, elle se heurte à l’administration, qui refuse qu’il soit ramené en France.
C’est l’histoire de désirs qui s’entrechoquent : pendant que la jeune femme, à El Jadida, se bat pour aller au bout de l’adoption, Tahar, resté à Paris, s’éprend d’une photographe qui lui propose son aide afin de rapatrier l’enfant clandestinement…
Une terrible course contre la montre s’engage alors ; dans cette course, certains s’effondreront juste avant la ligne d arrivée, d autres parviendront à leurs fins mais à quel prix ?
Tous, du moins, auront couru un risque : le risque d’aimer.

Dans ce roman rythmé et saisissant, Xavier de Moulins interroge la puissance destructrice de nos désirs, l’ambivalence des êtres et l’ironie du sort.

Mon avis :

En deux mots, ce roman est magistral et puissant.

L’auteur, en moins de 400 pages, va nous raconter l’histoire d’un couple brisé et fatigué par un désir d’enfant insatiable. Couple mixte, issu d’un mariage entre une coiffeuse française et d’un chauffeur de taxi marocain, ils s’aiment et veulent construire une famille, rajouter leur pierre à l’édifice.

Il y a Nina,  qui désire absolument être mère, pour offrir une descendance à son mari mais aussi pour enfin se sentir comblé en tant que femme. C’est pour elle dix ans de résignation, de dépit, de déni de sa probable stérilité. Au début de sa roman, elle est à sa cinquième fécondation in vitro (ou FIV) et sa dernière si elle échoue à nouveau. Et Nina est à bout moralement et physiquement. Son corps est meurtri par les observations, écartelé, son ventre désespérément vide et son corps pourtant pleins d’hormones et déformé. Toutes ses souffrances pour peut-être n’avoir toujours aucune vie en son sein…

Puis il y a Tahar, bousculé par sa famille restée au Maroc, là où les enfants priment et où une famille nombreuse est un signe de bonne santé du couple. Mais la souffrance et les sautes d’humeur de Nina lui pèse beaucoup et il se sent terriblement impuissant face à l’absence d’enfant dans leur famille. Mais cela n’est rien par rapport au dilemme cornélien auquel il va devoir faire face lorsqu’il va rencontrer Françoise, une photographe. Il la prend dans son taxi alors qu’elle est au bord l’accouchement et l’emmène jusqu’à l’hôpital. Une relation va très vite se nouer entre eux, faisant dévier Tahar de ses objectifs primaux.

Ce roman ne semble pas exceptionnel en apparence, mais l’histoire qu’il contient est terriblement dure et émouvante. La vie ne semble pas vouloir épargner notre couple, qui va devoir passer par beaucoup d’épreuves. Entre le Maroc et la France, nous allons suivre les péripéties de ce couple jugé différent et qui va malheureusement s’égarer au fil des pages. Jusqu’où iront-ils face à la stérilité de leur couple et à leur désir d’enfant ?

Dans ce roman, j’ai également beaucoup appris sur la FIV, je la voyais principalement comme une sorte de remède miracle à la stérilité, mais ce remède coûte cher physiquement et il est usant moralement. La détresse de Nina m’a profondément choqué et déstabilisé. Mais je l’ai également trouvé terriblement forte d’endurer tout cela et je me suis rendue compte que beaucoup de femmes sont tous les jours confrontés à cela, doublement brisées.

Ce roman n’est pas un coup de cœur, mais un roman qui va longtemps me marquer je pense ! Les mots de l’auteur sont terriblement justes et j’ai réussi à me sentir terriblement proche des personnages et surtout de Nina. C’est réellement un livre puissant qui ne pourra laisser personne de marbre, encore moins pour ceux qui sont parents ou qui le seront bientôt, qui ne pourront que comprendre les personnages de ce roman et leur désir d’enfant.

Je termine cette chronique avec un extrait représentatif du roman, du point de vue de Tahar.

« Ce tableau, il se l’est peint des milliers de fois au volant. Nina et un enfant, heureux sur une plage au Maroc. Eux trois.
Combien de fois l’a-t-il consolée ? Combien de fois lui a-t-il promis ? Tout irait bien. Tout finir bien, toujours. Il lui a donné son épaule, ses coups de folie lui ont brisé le coeur. Il a tenu comme un roc, une amarre silencieuse. Il a pétri son amour d’espérance, chanté sur tous les tons leur avenir : happy end.
Tahar s’est plié aux règles du jeu, au calendrier des températures, du sexe sur commande, jours J, heures Y, ni avant ni après. Culture de l’effort, obligation de résultat, machine à faire l’amour pour désenrayer la fatalité. Il a baissé son pantalon, le toubib l’a ausculté sous toutes les coutures, spermogramme et compagnie, masturbation en catimini, la totale.
Ce soir, Tahar est inquiet.
Ce soir, rien ne l’apaise. »

Les hautes lumières de Xavier de Moulins

19€
8.9

Personnages

9.5/10

Intérêt du lecteur

9.0/10

Intrigue

8.0/10

Originalité

9.0/10

Les plus :

  • Une lecture douloureuse et captivante
  • A lire si vous êtes parents ou en phase de le devenir, ça ne pourra que vous toucher !
  • Une écriture magistrale pour une histoire puissante

Littlepadfoot

Chroniqueuse sur Songe d'une nuit d'été depuis août 2014. Future libraire, je lis de tous les genres avec une prédilection pour la littérature contemporaine, le thriller, le New Adult et le Young Adult.

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