Divergente Tome 1 de Veronica Roth

Poche: 445 pages
Editeur : Nathan
Date de sortie : 20 mars 2014 (1ère édition en 2011)
Collection : Grand Format
Langue : Français
ISBN-10 : 2092552988
ISBN-13: 978-2092552988
Prix : 16,06€

Disponible en liseuse : oui

Son résumé :
Tris vit dans un monde post-apocalyptique où la société est divisée en cinq factions. À 16 ans elle doit choisir sa nouvelle appartenance pour le reste de sa vie. Cas rarissime, son test d’aptitudes n’est pas concluant. Elle est divergente. Ce secret peut la sauver… ou la tuer.

 Mon avis :

Il y a 2 catégories de personnes qui ont lu ce roman, écrit par Veronica Roth :

• ceux qui l’ont lu à sa sortie soit en 2011
• ceux qui ont vu le film, sorti en avril, avant de lire le livre dont il est inspiré.

Je fais partie de la 2ème catégorie.  Le film fut tant une très agréable surprise que je me devais de découvrir le roman.  Mon avis ne va peut-être donc pas être aussi éclairé qu’à l’habitude. Je ne vous ferai pas le pitch de l’histoire. Je pense que la plupart d’entre-vous en connaît déjà les tenants.

♣♣♣ Un univers réaliste ♣♣♣

Veronica Roth a frappé fort pour un début. Il s’agit en effet de son 1er roman qu’elle a écrit à 22 ans! On peut lui reprocher une écriture certes assez simple mais le public visé est principalement adolescent et sincèrement, l’univers qu’elle a imaginé et mis en place tient tout à fait la route face à d’autres auteurs du genre, donc les « moins jeunes » comme moi y trouvent tout à fait leur compte.
Les lieux sont variés et riches en détail. On ne s’ennuie pas une minute à vrai dire. Une bonne partie du roman tient place dans le repère des Audacieux, la faction choisie par Tris, une native Altruiste, suite à la cérémonie du Choix. Elle y côtoie les autres novices, des natifs de la faction et des transferts comme elle, et Quatre, son instructeur pour qui elle va peu à peu développer des sentiments.
L’avantage du livre par rapport au film, c’est que les personnages secondaires sont un peu plus explorés ce qui nous donne une vision plus éclairée de chaque faction. Le caractère et les habitudes de vie des Altruistes et des Audacieux sont bien évidemment mis plus en avant puisque l’héroïne a vécu 16 années auprès des premiers avant de choisir les seconds, mais on découvre aussi :

• les Sincères avec Christina, la meilleure amie de Tris, Al qui a un petit béguin pour Tris, ou encore Peter qui ne reculera devant rien pour être en tête du classement
• les Erudits avec Caleb, le frère de Tris qui a choisi d’intégrer cette faction, ou encore Will, un autre personnage proche de Tris au sein des Audacieux. Sans oublier Eric, l’instructeur sans état d’âme qui complote avec Jeanine, leader chez les Eudits.

Il n’y a que les Fraternels qui sont un peu moins mis en avant mais on les découvrira plus dans le second tome.

♣♣♣ Un duo amoureux digne des plus grands ♣♣♣

Celles et ceux qui sont habitués à la romance ne seront pas déçus par le duo formé par Tris et Quatre. Ils n’ont pas à pâlir devant Edward et Bella ou Katniss et Peter pour ne citer qu’eux (puisque de toute façon, les médias ne cessent de comparer ces histoires qui n’ont rien en commun d’ailleurs!). L’attirance est progressive et délicieusement alimentée au fil des pages. J’ai vibré sous les doigts de Quatre en même temps que Tris dans la scène d’escalade de la grande roue. Bon je dois dire que j’avais aussi en tête Theo James dans le rôle de Quatre, ça aide ! 😉
Ils se complètent mutuellement. Elle fonce toujours la tête la première dans les ennuis mais sa divergence, qu’elle cache, va bien souvent lui sauver la mise. Lui est un peu plus posé et réfléchi. Il entretient un certain mystère autour de lui que Tris va tenter de percer alors que lui connaît tout d’elle du fait qu’il voit ses peurs dans les simulations. On notera d’ailleurs que certaines peurs diffèrent de celles du film comme la peur de l’intimité avec Quatre dont j’ai préféré la version filmée, plus théâtrale.
Bref, un duo délicieux que l’on rêve de voir passer à autre chose que des baisers enfiévrés mais ce serait aussi une erreur de la part de l’auteure que d’y céder aussi vite. Au delà de l’histoire de la conquête du pouvoir par une faction, c’est aussi cela qui tient le lecteur en haleine!

En conclusion :

Courez l’acheter si vous êtes fans du film. Pour ma part, c’est un gros coup de coeur et je suis déjà entrain de lire la suite de cette trilogie on ne peut plus addictive!

Acheter ce livre sur Amazon  

Extrait

CHEZ MOI, IL Y A UN MIROIR. Il se trouve à l’étage sur le palier, derrière un panneau coulissant. Les règles de notre faction m’autorisent à me regarder dedans le deuxième jour de chaque trimestre, quand ma mère me coupe les cheveux.
Je m’assois sur le tabouret et elle se tient derrière moi avec les ciseaux. Mes mèches tombent par terre en formant de lourds anneaux blonds.
Quand elle a terminé, ma mère rassemble mes cheveux et en fait une torsade qu’elle noue en chignon. Son calme et sa concentration m’impressionnent. Elle a une longue pratique dans l’art de s’oublier. Je ne peux pas en dire autant.
Je jette un coup d’oeil furtif sur mon reflet pendant qu’elle ne fait pas attention ; pas par vanité, juste par curiosité. On peut beaucoup changer physiquement, en trois mois. Dans le miroir, je vois un visage étroit, des grands yeux ronds et un long nez aquilin. J’ai toujours l’air d’une petite fille, bien que je vienne d’avoir seize ans. Les autres factions fêtent les anniversaires, mais pas nous. Ce serait de l’autocélébration.
– Voilà, dit-elle en maintenant mon chignon par une épingle. Ses yeux rencontrent les miens dans le miroir. Il est trop tard pour que je les détourne. Mais au lieu de me réprimander, elle sourit à notre reflet. Je fronce les sourcils. Pourquoi ne me gronde-t-elle pas ?
– Alors, c’est le grand jour, me dit-elle.
– Oui.
– Tu te sens nerveuse ?
Je fixe mes yeux dans le miroir. Aujourd’hui, c’est le jour du test d’aptitudes, qui va me montrer à quelle faction j’appartiens sur les cinq. Et demain, à la cérémonie du Choix, je déciderai de la mienne. Je déciderai du reste de ma vie. Je déciderai de rester auprès de ma famille ou de l’abandonner.
– Non, dis-je. Le test n’a pas à modifier nos choix.
– C’est vrai. – Elle me sourit. – Allons prendre le petit déjeuner.
– Merci. De m’avoir coupé les cheveux.
Elle m’embrasse sur la joue et fait coulisser le panneau devant le miroir. Je me dis que ma mère pourrait être belle, dans un monde différent. Son corps est mince sous sa tunique grise. Elle a les pommettes hautes et de longs cils, et quand elle détache ses cheveux pour la nuit, ils tombent en cascade sur ses épaules. Mais en tant qu’Altruiste, elle doit cacher cette beauté.
On va ensemble à la cuisine. Ces matins-là où mon frère fait le petit déjeuner, où mon père effleure mes cheveux en lisant le journal, et où ma mère fredonne en débarrassant la table – ces matins-là sont ceux où je m’en veux le plus de vouloir les quitter.

Source