Titre : LES AIMANTS - CHAPITRE 14 Auteur: Lily77974 Rating : Interdit aux moins de 18 ans Pairing: Edward & Bella Disclaimer : Il est évident que les personnages appartiennent à la grande Stephenie Meyer Résumé: UA. Bella est un vampire et vit à Denali, en Alaska. Jusqu'au jour où elle fut envoyée chez les Cullen à Forks. Son existence en sera transformée à jamais... LES AIMANTS CHAPITRE 14 Chicago Par LILY77974 « Le remords, c’est le cri enfoncé dans l’âme, qui s’oxyde. » Victor Hugo - CHAPITRE 14 – Chicago La pluie tombait en trombe. Je l’entendais vrombir contre le minuscule carreau de la cave. Les ombres semblaient avoir envahis chaque recoin de la pièce. J’écoutais la moindre chute de gouttes qui s’écoulaient le long du mur. Ploc. Ploc. Ploc. Le bruit bourdonnait dans ma tête et anesthésiait mon cerveau. La brûlure de ma gorge flambait plus que jamais. Ploc. Ploc. Ploc. Ma trachée semblait vibrer en se calquant sur le rythme des gouttes tombant sur le sol et chaque cellule de mon corps était obsédée par une seule chose : Le sang. J’imaginais le doux breuvage couler dans ma chair et immédiatement une douce euphorie d’anticipation m’assaillit. J’entendis la porte s’ouvrir. Ma vue était tellement voilée par l’obsession de la fantastique senteur qui assaillit mes narines que je tira instinctivement sur les liens me retenant, seuls obstacles entre la libération de ma folie et ce corps gorgé de sang frais qui danserait bientôt dans ma bouche. « Tout doux ma belle. » Ploc. Ploc. Ploc. Je l’entendais à peine mais reconnut cette voix. C’était la voix du maître. Celui qui était maître de ma soif, maître de ma satiété, maître de mon assouvissement profond. Je savais dans toutes les fibres de mon être qu’entendre cette voix signifiait la délivrance. Ploc. Ploc. Ploc. « Tu as été très très vilaine. » Résonna la voix, imprégnant chaque neurone de mon cerveau. J’hocha la tête, révérencieusement et en parfaite soumission. Je dirais oui à tout ce qu’il me demanderait pourvu qu’il éteigne ce feu qui dévorait littéralement l’intérieur de mes tripes. Il me demandait de me jeter dans les flammes, je le ferais sans hésiter en cet instant. « Tu m’as beaucoup déçu Isabella. » Reprit la voix, menaçante. « Tu penses que tu mérites ce cadeau ? » Les rouages du jeu s’inscrivirent automatiquement dans ma tête. Je savais quelle réponse lui donner. Je fis signe de la tête par la négative, sachant que cela lui plairait. Tout ce qui lui plaisait était la prémisse de ma délivrance. S’il était bien alors il me donnerait ce dont j’avais le plus besoin, ce que mon instinct le plus primaire réclamait avec avidité. « Bien Isabella. Bien. » Dit la voix sur un ton satisfait. Je voulais qu’il se taise et me donne cette chair qui hurlait que je la prenne mais paraître agacer ou irriter ne jouerait pas en ma faveur pour obtenir ce dont j’avais envie ardemment. Je savais que l’attente n’allait plus durer longtemps. La délivrance était imminente. « Pas bouger. » Dit-il. Malgré la folie de mon corps et l’aliénation, je me concentra pour ne pas lutter contre mes jambes qui se contractaient furieusement et menaçaient de bouger afin de sauter sur cette chair tendre qui fondrait sous mon assaut pour me délivrer de mon brasier. De l’enfer. L’odeur de pourriture autour de moi était insupportable et le fumet émanant du fond de la pièce me donnait l’air sauvage. Mes yeux, à travers la cascade de mes cheveux, étaient fixés sur la main de mon sauveur, à plat devant moi dans un signe destinée à me garder immobile tel un chien. Un violent sursaut d’espoir m’envahit lorsque ses doigts resserrèrent l’objet de toute ma convoitise avec fermeté, balançant doucement l’enveloppe corporelle dans laquelle coulait le sang salvateur de façon à me faire languir et de me faire savoir par la même occasion qui était le propriétaire de ma rémission. Mon cerveau ne pouvait plus capter ce qui se passait autour de moi – bruit, son, j’étais plonger dans un anesthésie intense – sauf cette voix et cette odeur qui rongeaient mes narines. J’étais tellement obnubilé par le sentiment d’anticipation que lorsqu’il lança le corps vers moi, je cru à une hallucination. La chair prit soudain une constance tangible entre mes doigts, irradiant sa chaleur, je fus consciente de sa réalité et me jeta sur la jugulaire en un millième de seconde. Mon dieu. Qu’est ce que je pouvais aimer Daniel en cet instant. Lorsque la peau tendre et juteuse fut contre mes lèvres, je n’eus pas le temps de savourer son moelleux et sa douceur. Ma tête se pencha instinctivement afin d’épouser parfaitement ce petit bout de chair dont le martèlement perceptible sous l’épiderme semblait m’appeler de son cri, de son chant d’allégresse. Je sentis alors la peau craquer entre mes dents dans un petit déchirement, savourant cette douce ambroisie qui s’offrait à moi dont la pulsation dérivait à présent dans ma cavité. Le sang chaud se répandant dans ma bouche sonnait comme la promesse d’une délectation intense et apaisante et calmait le feu de ma souffrance. Je posa mes mains avec avidité autour de ce corps, cette chair, mon salut. Tout le temps passé à souffrir n’était plus rien. Plonger dans une espèce de néant futile, sans aucune signification. La douleur n’était plus qu’un souvenir perdu dans les méandres du vide et toute la souffrance s’évapora comme s’elle ne m’avait jamais tourmentée. Tandis que le précieux liquide giclait dans ma gorge et dont mon corps absorbait la moindre particule de vie, mes dents se plantèrent encore plus profondément et violemment dans ce cou comme pour en absorber la moindre étincelle. J’étais devenue une bête qui, après avoir traversé le désert, assoiffée et sentant la vie éjecter de son corps, découvrait une oasis salvatrice. Quand j’en eus presque terminé et que la source précieuse se tarit, j’en voulus plus encore. Déjà la douleur était loin et le soulagement qui en résultait était si puissant que je poussa un cri qui déchira le silence qui vibrait dans la pièce. Je sentais le sang être absorbé par chaque cellule de mon corps et ressentit un bien être tellement intense que je pus respirer à nouveau normalement. Le temps n’avait plus d’importance, le bruit environnant n’était que secondaire, seul comptait le chant qui s’émanait de ma tête. Un chant de plénitude. Un chant de bonheur ultime. Le chant de la vie. Je jeta sans vergogne le morceau de chair devenu inutile – mais source de ma joie - qui alla se fracasser contre le mur avec un bruit de craquement d’os et regarda mon sauveur avec des yeux remplis de reconnaissance. Je sentais mes forces revenir petit à petit et mon corps ressusciter des flammes de l’enfer. J’appréciais le sentiment de vie qui coulait en moi et fus étonné de voir à quel point la délivrance était merveilleuse. Ma tête sortait petit à petit de ce brouillard épais causé par la soif et me permit d’observer mon environnement. Lorsque je vis le petit corps inanimé posé au fond de la pièce tel une marionnette désarticulée, celui-là même qui, un instant plus tôt, m’avait délivrer des enfers et à cause duquel j’avais jeté un regard rempli de reconnaissance à mon sauveur, je fus frapper d’une telle horreur que je me mis à prier de retrouver ce brouillard qui m’avait permis d’occulter ma vision. C’était un enfant. Cinq ou six ans tout au plus. Les cheveux blonds comme les blés avec cette nuance des champs balayés par le vent, les yeux perdus dans le vide, le regard dérobé par le néant. Le regard mort. Sa peau portait les stigmates de ma folie, nuances de bleu pale, carnation des cadavres et s’était légèrement fripée en petites crevasses à l’endroit même où j’avais frappé son cou. Je voulus le toucher afin de me rendre compte que l’horreur qui se matérialisait sous mes yeux n’était pas le fruit de ma conscience coupable mais je ne pu faire aucun geste en ce sens tant mes yeux était ancrés aux siens comme si en le fixant, il allait se réveiller d’entre les morts et que la vie allait de nouveau s’insuffler en lui. Je sentis un contact sur mon menton et sans interrompre cet échange silencieux entre moi et le regard du petit garçon gisant à terre, j’entendis la voix s’élever dans la pièce de l’homme, que j’avais appeler mon sauveur mais, qui, à présent, représentait l’incarnation de ma damnation éternelle. « N’oublie jamais à qui tu appartiens. » Je fixai ses iris écarlates et cru même y apercevoir les flammes de l’enfer comme pour me rappeler où j’irais. « Si tu essayes à nouveau de me quitter, ton châtiment sera pire que la mort et tu me supplieras de t’achever comme la chienne que tu es. » Dit-il avec un sourire sadique. En cet instant, je ne pouvais pas éprouver plus de haine et d’écœurement pour Daniel. Je m’imaginais agripper sa gorge de toutes mes forces et serrer si fort que sa tête se détacherait lentement de son corps avec un bruit de déchirement libérant ainsi, en moi, un sentiment de calme suprême. « Je te retrouvais. Où que tu ailles. Où que tu sois. Tu es à moi. A moi. Tu as compris Isa ? » J’hocha la tête et immédiatement, ses lèvres se jetèrent sur les miennes dans un violent sursaut, je voulais vomir tout ce sang sur son visage mais je venais de sceller un pacte avec le diable et je méritais la damnation. Ses mains se baladèrent avec force sur mon corps tandis qu’il me clouait au sol et tout ce que je pu faire, c’était de fixer les yeux de l’enfant mort. *************** Après ce qui m’avait paru comme des heures à m’être faite pénétrer par tous les trous possibles et imaginables de mon corps, Daniel jugea en avoir assez eu pour se calmer et me laissa de nouveau croupir dans mon enfer personnel. C’était ma faute. Je n’aurai jamais dû essayer de m’enfuir. Surtout qu’avec son don, il aurait finalement fini par me retrouver. Pourtant, j’avais presque réussie. J’avais été si proche. Mais je me rendais compte à présent que le jeu n’en avait pas valu la chandelle et me doutait que ce n’était pas terminé pour moi. Mais maintenant, ça n’avait plus aucune espèce d’importance. Daniel était venu cherché le cadavre le soir même, sans un mot, et j’avais vu dans ses yeux toute l’horreur qu’il me réservait. Sa colère n’avait plus de limites. J’en compris toute la portée lorsque, deux semaines plus tard, il était revenu avec une petite fille. Ma bouche s’était immédiatement gorgée de venin mais je l’avais ravalé avec une urgence féroce comme si ma vie en dépendait. « Daniel… S’il te plait. » Le suppliais-je. « Est-ce qu’elle est pas mignonne Isabella ? Tu la veux ? » Dit-il en me fixant tout en caressant les cheveux bruns de la fillette. « S’il te plait. Laisse-la partir. » Murmurais-je en sentant ma gorge me brûler à nouveau. « Tu as vu comme elle te ressemble ? » Demanda-t-il sur un ton doux. Il se baissa afin de se mettre à la hauteur de l’enfant. « Quel age tu as mon ange ? » La fillette étouffa un petit sanglot. « J’ai 10 ans ». « Waouh, tu es une grande fille maintenant. » Il essuya d’un pouce une larme qui coulait sur sa petite joue. « Cesse de pleurer. Les grandes filles ne pleurent pas. » « Je veux ma maman. » Geint la fillette. « Ecoute. Tu sais ce qu’on va faire ? On va jouer à un jeu. Tu vas rester un peu avec la dame là-bas et après je te ramène près de ta maman d’accord ? » Dit-il en caressant ses cheveux. « Daniel… Mon dieu Daniel je…. Ne me laisse pas avec elle. Je ferais tout ce que tu voudras mais ne me laisse pas avec elle. Pitié. » Chuchotais-je avec affolement. « Arrête de lui faire peur. » Rigola-t-il. Il se rapprocha de mon oreille afin de chuchoter. « Si tu prononces une seule parole de plus Isabella, je te jure de t’en ramener une autre en plus de celle-là. » J’hocha la tête et me tus. Il rejoint l’enfant et continua à lui caresser les cheveux. « Comment tu t’appelles mon ange ? » Dit-il sur un ton enjôleur, destiné à la calmer. « Lilia. » Hoqueta-t-elle en deux sanglots. « Humm. C’est très joli comme prénom. J’ai toujours adoré les prénoms d’origine Biblique. Tu sais ce que signifie ton prénom mon ange ? » La fillette secoua la tête en reniflant. « Lilia ça veut dire ce qui est à moi est à Dieu. » Dit-il avec un large sourire. Il me regarda fixement dans les yeux quelques secondes puis repartit sans dire un mot. Lorsque la porte se referma, je fus prise de panique et m’accrocha aux chaînes avec désespoir. Je ne voulais même pas la regarder et pria silencieusement pour qu’elle ne parle pas. Mais contre toute attente, elle se mit à pleurer. Les sanglots résonnait sur les murs et semblait s’amplifier et envahir mon crâne de leur chant de tristesse. Lorsque je l’entendis bouger dans la pièce, je la regarda, paniquée à l’idée qu’elle s’approche de moi, mais la trouva finalement assise dans la pénombre et recroquevillée, contre le mur à l’opposé, la tête enfoncée dans ses genoux qu’elle avait ramené à sa poitrine. Je détourna le regard et tenta de me concentrer sur autre chose qu’aux effluves de sang frais baignant dans la pièce. Au bout de quelques heures, j’entendis avec apaisement le son de sa respiration calme et lente. Elle dormait. Mais le soulagement fut de courte durée puisque quelques instants après, je perçus un bruit de pas s’élever dans le couloir. Lorsque je vis Daniel apparaître, je ressentis qu’on m’enlevait un poids de la poitrine. Il était seul. Il se dirigea vers la fillette et lui caressa les cheveux puis il se leva et vint dans ma direction. Il me toisa de toute sa hauteur, le sourire mauvais. « Tu ne la veux pas Isabella ? » Je secoua la tête énergiquement. « D’accord. Alors montre-moi ce que tu désires le plus. » Dit-il en détachant avec lenteur la ceinture de son pantalon. « Montre-moi à quel point tu veux que je te pardonne. » Murmura-t-il en faisait sauter les boutons. Je le regardais fixement dans les yeux, ne voulant pas considérer son sexe en érection plus bas car j’avais peur de me mettre à gerber. Sa main se posa brusquement sur ma nuque et j’ouvris la bouche dans un mécanisme presque robotique. Tandis qu’il se mouvait et qu’il criait, j’éprouvais une espèce de satisfaction morbide de ressentir, à chaque fois que ma bouche s’enfonçait un peu plus, encore plus de douleur qui me retournait les tripes mêlées à une intense répulsion de savoir que, finalement, c’est moi qui lui procurait tout ce plaisir. Ça n’avait pas duré bien longtemps cette fois, sans doute parce que j’y avais été avec un peu trop d'enthousiasme. Ce qu’il y avait de bien avec l’avantage de connaître parfaitement le corps d’un homme – ou d’un vampire dans mon cas – c’était de savoir parfaitement comment le satisfaire assez rapidement quand vous ne vouliez pas que ça dure des lustres. J’accueillis sa semence dans ma gorge en considérant que finalement ce n’était pas chère payer à coté de ce que j’avais fait au petit garçon et en pensant fortement que cela aller probablement sauver cette petite fille. Dès qu’il eût finit de se rhabiller, il se baissa à ma hauteur et me fixa droit dans les yeux. « Je te pardonne Isabella. » Dit-il en caressant ma joue. Il se leva et se dirigea droit vers la porte et commença à l’ouvrir alors que la panique s’insuffla lentement en moi. « Daniel ? Qu’est ce… Qu’est que tu fais ? Je.. Da… Daniel. Tu… Re… Reprend-là. » Balbutiais-je, totalement incrédule. Il se tourna vers moi, un sourire se fixa sur le coin de sa bouche et il porta un doigt sur ses lèvres. « Chuuuuut. Tu ne voudrais pas réveiller le petit ange. » Chuchota-t-il. « Ne me laisse pas avec elle Daniel. Je t’en supplie. Tu as dit que tu me pardonnais. » Son sourire s’agrandit et il tourna les talons en me laissant croupir avec pour seule compagnie, la respiration de la fillette qui dormait paisiblement. « Tu as dit que tu me pardonnais. » Tentais-je. Mais ma voix s’était perdue quelque part entre le murmure et le silence. Et là, je compris. J’en saisissais toute l’horreur. Il n’avait jamais eu l’intention de la laisser en vie. Il ne faisait que jouer avec moi. Jouer. Mon estomac se tordit comme si on l’essorait avec des mains invisibles, la chaleur qui s’en dégagea me rendit tellement folle que je sentis une boule nauséeuse monter du fond de ma gorge et sortir en un violent jet visqueux par ma bouche. Je posa une main sur le sol et haleta farouchement tandis que je me mis à vomir du sang. Mon dégoût était si profond que je ne contrôlais plus les spasmes qui possédaient mon corps et ressentit une telle souffrance dans ma gorge que je crûs, un instant, que j’allais me briser en un millier de morceaux. Je tenta de me redresser mais mes forces m’avait abandonnées. Je me sentais tout d’un coup si molle, si fragile, si faible. Je passa le revers de ma main sur ma bouche pour m’essuyer et vis le corps de la petite fille étendue au fond de la pièce. Elle ressemblait à un fantôme. C’est ce qu’elle était. Elle était déjà morte mais elle ne le savait pas encore. « Pourquoi tu as les yeux noirs ? » Demanda la petite fille. Je ne l’entendais presque pas. J’étais consciente mais le bourdonnement de mon cerveau prenait peu à peu le dessus sur ma raison. Au bout de quatre jours, j’avais arrêté de calculer le temps qui passe. Il m’avait été de plus en plus impossible de contrôler ma soif et de plus en plus douloureux d’entendre les sanglots de la fillette. Mais ce qui était pire que tout, c’était lorsqu’elle dormait. Ce silence. A présent, plus les minutes s’égrenaient et plus je sentais que le monstre en moi se réveillait. Et la bête avait faim. J’avais entamé un combat désespéré entre moi et la voix qui me sommait de la prendre, de libérer la brûlure de ma gorge, de mettre un terme à la névrose qui me consumait à petit feu. Je voyais Daniel tous les jours, lorsqu’il venait nourrir la petite fille, et tous les jours je me mettais à le supplier. Mais, hélas, mes cris de désespoir faisaient écho au néant. Un jour, je ne savais plus lequel - peut-être était-ce même une nuit – j’avais commencé à trembler et je sus que mon combat était perdu. J’avais étreint le mur de toutes mes forces comme si cela aurait empêché quoi que ce soit. Je ne voulais pas effrayer l’enfant mais tant qu’il me restait un éclair de lucidité, je voulais qu’elle sache que quoi qu’il arrive, elle ne devait pas m’approcher, peu importe ce que je lui dirais. Et là, entre deux pleurs sans larme, je lui demandais pardon. Soudain, le monstre avait pris possession de mon corps et ce fut comme si j’y avais été prisonnière de l’intérieur. Je l’entendais flatter la petite fille, l’adoucir, la séduire. Le diable n’aurait pas fait mieux. Je ne voyais plus une fillette mais le repas, la cause de ma brûlure, de ma souffrance et je la haïssais. Je la voulais. L’instinct de survie prédominait. Ma raison était morte. Elle s’était tût devant l’afflux de mal qu’engendrait la soif. Je l’écoutais lui dire d’approcher. Je vais l’aider à retrouver sa maman. Il ne faut pas qu’elle ait peur. Je lui parle d’une voix douce. Je veux lui faire un câlin. La petite fille s’approche de plus en plus, presque à portée de main. Le monstre se réjouit, il danse, il vibre d’une anticipation macabre. Mes doigts agrippèrent le corps. Il avait gagné. Lorsque ma conscience s’éveilla lentement et que j’avais croisé mon regard et le sien, des larmes fraîches coulant encore de ses yeux, je ne pus m’empêcher d’étreindre le petit corps sans vie. Je ne pensais plus. J’étais plongé dans un état comateux, seuls mes doigts touchant la peau froide de la petite fille semblait me tenir ancrée dans la réalité. Je n’avais même pas entendu la porte s’ouvrir mais sentis rapidement la pièce être envahit par le parfum de la nausée. Daniel s’agenouilla devant moi, arrache la fillette de mes bras et disparût. Ma tête hurle. J’ai peur de basculer dans la folie. A nouveau, je sens l’odeur. Il est là. Il me lave avec une serviette imbibée d’eau chaude qu’il passe lentement sur mon visage. « C’est toi qui m’y a forcé. C’est de ta faute tu le sais ça ? » Dit-il en caressant mes cheveux et en suivant des yeux le tracée de sa main qui descendait lentement. Je ne dis rien. Je me tais. Je veux le tuer, le massacrer, l’éventrer et faire bouillir son corps, le brûler à petit feu, membres après membres, je veux plonger mes pouces dans ses yeux jusqu’à ce qu’ils explosent de leurs orbites. Il resserre les liens en tirant dessus et commence à glisser sa main le long de ma colonne vertébrale. J’entendis un bruit de tissu froissé puis le zip de son pantalon. Je le laisse faire car c’est ma pénitence. Et encore, je ne la trouve pas bien chère payée. Mais je sais qu’un jour, j’aurai ce que je mérite. Ce fut une maigre consolation. À Suivre...