Chronique réalisée par Rose
Le secret de la duchesse, Courtney Milan
Série : Les Frères ténébreux tome 1
Nombre de pages : 416 pages
Éditeur : Milady
Date de sortie : 30 avril 2015
Collection : Historique
Langue : Français
ISBN-10: 2811214739
ISBN-13: 9782811214739
Prix Éditeur : 7,60 €
Disponible sur Liseuse : OuiSon résumé :
Quand l’amour est un jeu de stratégie.Désirant échapper à un passé scandaleux, Minerva Lane, jeune femme discrète, se réfugie dans une petite bourgade sans histoire. Mais lorsque le séduisant et perspicace duc de Clermont s’installe dans le voisinage, Minnie devine qu’il est plus que ce qu’il semble être. Intrigué par la jeune femme, il se doute que de lourds secrets se cachent derrière son attitude énigmatique et il est bien décidé à les découvrir au risque de dévoiler les siens. Mais cette fois, il ne sera peut-être pas de taille face à un tel adversaire…
Mon avis :
Nous sommes en novembre 1863 à Leicester. Robert Blaisdell, duc de Clermont, regarde avec curiosité une demoiselle approcher. Minnie Purshling n’est pas une jeune femme comme les autres. Perçue par son prétendant comme une petite souris docile, complètement effacée et sans aucun intérêt, elle se révèle être bien plus passionnante et passionnée !
Sa cicatrice sur la joue titille l’intérêt du lecteur, qui se demande où cette jeune fille de bonne famille a bien pu se blesser. Et lorsque nous apprenons que George Stevens, capitaine et fiancé de Lydia, sa meilleure amie, soupçonne Minnie d’avoir de lourds secrets, la tension ne fait qu’augmenter. Personne ne se souvient d’elle dans le quartier de son enfance… Sa peur de la foule laisse présager un traumatisme...
Le lecteur perçoit les mensonges ancrés depuis des années, ce qui ne fait qu’attiser notre curiosité à l’égard de cette fille très particulière. Et ce n’est pas tout : les temps sont durs, la révolte gronde, et les ouvriers sont amenés à tenter des actions contre les patrons pour pouvoir améliorer leurs conditions de vie. Or Stevens croit Minnie responsable de la production de tracts incitant les ouvriers à s’unir et à s’organiser. Il s’avère cependant que la jeune femme n’en est pas l’auteur, contrairement à un certain duc de Clermont, qu’elle soupçonne fortement, et qu’elle espère bien démasquer.
Entre son passé qu’elle souhaite garder secret et cette accusation qui pourrait lever le voile sur de nombreux événements troubles de sa vie, la jeune femme paraît en danger, et le jeu du chat et de la souris avec Robert risque d’aller beaucoup plus loin que les deux ne le pensent…
J’ai trouvé l’histoire un peu tirée par les cheveux de temps en temps. On n’apprend qu’au compte-gouttes le passé de Minnie, ce qui fait que durant près de la moitié de l’histoire, le lecteur reste dans le noir le plus complet. Qui est-elle ? Qu’a-t-elle fait pour se cacher ? Pourquoi cette peur panique de la foule ? Quelle est la cause de la cicatrice sur sa joue ? On reste dans un no man’s land très désagréable, nous donnant l’impression qu’on est mis totalement à l’écart de l’histoire.
Je me suis même demandée au bout d’un moment si ce n’était pas une suite d’un livre que je n’avais pas lu. On peut également noter la multiplication des sujets, des thématiques qui auraient sans doute mérité d’être développées de manière individuelle : le passé de Minnie, la révolte des ouvriers, etc. D’ailleurs certaines questions restent malheureusement en suspens, dont une capitale : pourquoi Minnie adhère-t-elle au mouvement des ouvriers ? Quant au duc de Clermont, la même question se pose. Or aucune réponse n’est apportée, et même si nous prenons en compte le fait que ce titre soit un premier tome, ça m’étonnerait que nous retrouvions forcément ces personnages dans les livres à venir. Il y a également quelques longueurs qui ralentissent l’action, c’est dommage, car cela nous entraîne encore dans cet imbroglio déjà pas très clair.
En revanche le personnage de Minnie est très attachant et son histoire assez étonnante pour être notée. C’est une jeune femme combattante, qui a connu des épisodes très douloureux mais qui ne sombre ni dans le pathos, ni dans le « super-héroïsme » (oui, en tant que chroniqueuse, j’ai droit aux néologismes, non mais !). Elle arrive à conserver un côté mystérieux, en partie grâce aussi à son physique plutôt quelconque, qui nous permet une identification bien plus facile qu’avec les grandes et minces blondes, au regard d’azur et au teint de pêche habituels (même si bien évidemment, c’est tout mon portrait craché…). On peut regretter enfin que la romance n’arrive qu’assez tard dans le récit.
Bref, un bilan en demi-teinte pour moi, mais avec des personnages qui méritent la rencontre !