L’Amant de Marguerite Duras

l'amant durasBroché: 145 pages
Editeur : Editions de Minuit (1 septembre 1984)
Collection : Minuit
Langue : Français
ISBN-10: 2707306959
ISBN-13: 978-2707306951

Disponible sur liseuse: Oui

Résumé:

Dans L’Amant,Marguerite Duras reprend sur le ton de la confidence les images et les thèmes qui hantent toute son œuvre. Ses lecteurs vont pouvoir ensuite descendre ce grand fleuve aux lenteurs asiatiques et suivre la romancière dans tous les méandres du delta, dans la moiteur des rizières, dans les secrets ombreux où elle a développé l’incantation répétitive et obsédante de ses livres, de ses films, de son théâtre. Au sens propre, Duras est ici remontée à ses sources, à sa « scène fondamentale » : ce moment où, vers 1930, sur un bac traversant un bras du Mékong, un Chinois richissime s’approche d’une petite Blanche de quinze ans qu’il va aimer.

Mon avis: 

De Marguerite Duras, je n’avais lu jusqu’à présent que des extraits de textes qui ne m’avaient pas incitée à en lire davantage. Je trouvais le style trop inégal, trop haché. Pour le centenaire de sa naissance, ses romans sont mis à l’honneur sur les étagères des librairies et c’était l’occasion de voir ce que la lecture d’un roman entier pouvait donner. Apparemment, il faut du temps pour entrer dans ses romans. Force est de constater que je suis restée à la porte.

Une histoire d’amour impossible

Trente-quatre ans après Un barrage contre le Pacific ( j’aurais peut-être dû commencer par là), Maguerite Duras livre dans L‘Amant ses souvenirs d’enfance et d’adolescence à Saigon dans les années 30. Récit d’une initiation amoureuse, le roman raconte sa rencontre avec un Chinois sur le bac qui la conduit à Saigon où la jeune fille est encore au lycée. Différence d’âge, de culture, de milieu social: cette histoire d’amour (qui ne s’avoue pas) est vouée à l’échec. Tous deux le savent mais cette relation va perdurer pendant un an et demi, d’abord à l’abri des regards puis avec l’assentiment de la mère de la jeune fille que l’argent de cet amant séduit. Les scènes relatant leurs rencontres clandestines dans la garçonnière de Cholen sont sensuelles mais reposent essentiellement sur l’atmosphère créée autour du couple: la chaleur moite du lieu, la description de la chambre et de la rue invisible mais qui emplit malgré tout la pièce… Tous les sens sont mis à contribution pour mettre à l’honneur la poésie des mots et des phrases plus que l’aspect purement érotique.

Une famille brisée

Mais curieusement, malgré le titre du roman, ce n’est pas tant l’histoire d’amour entre cette toute jeune fille et cet homme que je retiendrai de ce roman. Entrecoupée de souvenirs épars et décousus, elle passe presque au second plan car L‘Amant est également le récit d’une famille brisée par les non-dits et les problèmes d’argent. Ruinée à la suite d’un investissement immobilier désastreux, la mère de la jeune fille, institutrice dans une école de campagne, se bat au quotidien pour subvenir aux besoins de ses trois enfants et en particulier de son fils aîné. Ce fils voleur, drogué, violent qui a tout pour plaire est pourtant le préféré, celui qui aura toutes les faveurs de la mère. L’auteure nous fait part de ses regrets, de son amertume et de sa haine également envers ces relations familiales bancales, sans amour véritable mais surtout où rien n’est dit ouvertement. Un silence pesant qui pousse la jeune fille à rêver d’écriture pour pouvoir exorciser tous ces non-dits.

Le contenu du roman m’a plu. J’ai aimé cette relation interdite vouée à l’échec, cette réflexion sur la famille et l’ambiance particulière des colonies vietnamiennes mais la construction du roman a été un vrai frein pour moi. Ce texte autobiographique est rédigé comme un pèle-mêle de souvenirs qui s’enchaînent sans véritable logique. C’est une série d’interruptions, de bifurcations, d’hésitations pour donner l’illusion de la mémoire qui se construit au fil des pages, de souvenirs couchés sur le papier au fur et à mesure qu’ils reviennent à l’esprit. C’est trop décousu à mon goût tant dans le style que dans l’intrigue.

L’auteure n’avait pas apprécié la reprise cinématographique de Jean-Jacques Annaud. Pourtant, elle m’avait davantage séduite que le roman.

Bon

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2 Commentaires

  1. Je l’ai lu il y a plus de 10 ans et je me souviens seulement m’être royalement ennuyée. Comme toi, j’ai préféré le film. Mais récemment, j’ai lu « Un barrage contre le Pacifique » et je te rejoins sur le style, il est très inégal, des passages magnifiques très poétiques en côtoient d’autres d’une pauvreté étonnante en comparaison. Tu as raison en disant qu’il faut du temps pour entrer dans ses romans, on ne peut pas dire qu’on soit submergé par l’action ! ^^ Mais je suis contente de ma lecture tout de même. Je réessaierai de la lire, peut-être avec « Moderato cantabile ».

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