Titre : LES AIMANTS - CHAPITRE 17 Auteur: Lily77974 Rating : Interdit aux moins de 18 ans Pairing: Edward & Bella Disclaimer : Il est évident que les personnages appartiennent à la grande Stephenie Meyer Résumé: UA. Bella vit dans le clan Denali, en Alaska et est envoyée chez les Cullen. Elle rencontre Edward et elle et lui sont irrésistiblement attirés l'un vers l'autre. Malgré son passé tumultueux avec Daniel – celui qui l'a transformé – et ses réticences à accepter le bonheur, elle ne peut lutter contre ses sentiments naissants pour Edward. Après la révélation de leur amour mutuel, Bella décide de rester chez les Cullen et ils vivent à présent leur amour aux yeux de tous. Reste à l'annoncer à Eléazar et son clan… LES AIMANTS CHAPITRE 17 États d'âme Par LILY77974 « Aimer d'un amour humain, c'est pouvoir passer de l'amour à la haine, tandis que l'amour divin est immuable. » Léon Tolstoï CHAPITRE 17 – Etats d'âme Nous restâmes dans le silence. Ni lui ni moi ne semblâmes vouloir déclencher les hostilités comme si notre mutisme reculerait l'échéance implacablement, la menant loin de nous pour finir par être oublier. « Je n'en démoderais pas. » Dis-je soudain en fixant le plafond. « Moi aussi. » Répondit-il presque aussitôt. « Alors nous sommes dans une impasse. » Murmurais-je dans un souffle. Je me levais vivement tandis qu'Edward ne bougea pas d'un pouce et mon regard se posa inévitablement sur le chaos qui avait envahi ma chambre. Un séisme de force 9 sur l'échelle de Richter n'aurait pas fait mieux. Je pris une robe légère dans ce qui restait du pauvre dressing - qui n'avait rien demandé – et me dirigea vers la porte. Lorsque je l'ouvris, j’aperçus Rose et Emmett derrière celle-ci, me regardant avec confusion. « J'ai… On a…. Entendu du… bruit. » Bredouilla Rosalie, jetant un coup d'œil furtif mais absolument pas discret à l'intérieur de la chambre. « En vérité, on a même senti les murs trembler. » Rit Emmett. Je n'étais pas trop d'humeur à l'entendre développer ses arguments. Aussi, j'allais lui claquer la porte au nez quand je perçus le corps d'Edward me frôler derrière moi. Je ne me retournais pas, ce qui était une bonne idée en soi puisque je pus voir le sourire narquois d'Emmett s'évanouir d'un coup et finalement son visage disparut lorsqu'Edward referma la porte sur lui et Rosalie. Le silence s'installa de nouveau et la nécessité de le briser me titilla. « Pourquoi Edward ? Pourquoi tu veux venir avec moi ? Ne comprends-tu pas que ça sera plus compliqué si tu es là ? » Demandais-je. Au bout de quelques secondes, je sentis son profond soupir contre ma nuque. « J'ai peur de la réaction de Tanya. » Dit-il sans plus de précision. Je me tourne vers lui afin de croiser son regard troublé. J'étais pratiquement certaine qu'une lutte intérieure se jouait dans sa tête car il semblait tout à coup nerveux et ouvrit la bouche à plusieurs reprises mais à chaque fois, il se ravisait. Il passa une main dans ses cheveux puis se détourna pour aller finalement s'asseoir par terre contre le mur. Je le rejoignis pour m'asseoir entre ses jambes et il m'enlaça et posa son menton sur mon épaule. « J'ai toujours été seul. » Commença-t-il. « Je ne parle pas d'Esmée et des autres, je parle de la solitude qu'on ressent lorsqu'autour de toi, tout n'est qu'amour passionné et tendresse ; Peu importe la façon dont tu remplis tes jours et tes nuits, tu te sens vide, il te manque quelque chose mais tu ne peux pas l'expliquer. Je veux dire, trouver quelqu'un qui sera ta moitié, ton univers. Qui comblerait ce vide de manière irrévocable. » « Avant que ne deviennes cet univers, j'ai cru que Tanya comblerait ce vide. Mais je ne faisais que me tromper moi-même. » Il fit une pause mais je ne dis rien, l'encourageant à continuer en lui caressant le bras tendrement. Je savais que ça lui coûtait de me parler de sa propre souffrance. J'en sentais toute l'intensité à travers la tension de ses muscles et de sa voix. « Le clan de Tanya et le notre sommes très liés. On se considère même comme des cousins proche. Il a deux ans, lors d'une visite, l'intérêt de Tanya à mon égard a éveillé une certaine… curiosité et nous avons commencé une relation tous les deux. » « Je contrôle mon pouvoir en temps normal, mais parfois, je captais ses pensées malgré moi et malgré ma volonté de les occulter. J'avais l'impression de violer son esprit. Je savais qu'elle m'aimait et j'en connaissais la force. » « J'étais avec elle et malgré tout, je me sentais toujours vide et crois-moi, il n'y a rien de pire que d'être avec quelqu'un et… de se sentir encore plus seul encore. Je me suis vite rendu compte que mes sentiments pour elle ne s'élevaient pas plus haut que ce que je ressentais pour Rose ou Alice ; peut-être moins encore. J'avais honte. Je culpabilisais parce que j'avais l'impression de me servir d'elle pour combler ma propre soif d'amour.» « Alors j'ai commencé à être distant. Dur parfois. Et plus, j'étais dur avec elle, plus elle s'accrochait, devenant violente dans ses gestes et dans ses pensées. J'ai voulu arrêter les frais avant qu'on ne finisse par se détester pour de bon. Je voulais retourner à Forks. » « Quand j'ai annoncé à Tanya mon intention de la quitter elle a… ça a dérapé et on a finit par se battre. J'avais tellement la rage que j'ai failli la tuer ce jour-là. Je l'avais attrapée par la gorge près à lui faire sauter la tête mais jamais je n'avais été aussi loin, surtout, jamais je n'avais été violent envers une femme de toute ma vie. J'étais tellement dégoûté de moi-même. Je l'ai relâché. » Edward s'interrompit. « Qu'est ce qui s'est passé ensuite ? » L'encourageais-je. « Elle s'est jetée sur moi et a commencé à me gifler. Je l'ai laissé faire jusqu'à qu'elle en ait assez et je suis parti. » « Edward. » Soufflais-je, émue. « Je ne savais pas. » Je me tourna vers lui afin de voir son visage et il prit ma joue dans une de ses mains pour me regarder dans les yeux. « Bella, je te jure que je n'avais jamais fait de mal à une femme et jamais je ne pourrai te faire du mal. Tu me crois hein ? » Demanda-t-il avec force. « Oui. » Je fixa ses iris ambrés, vibrantes d'émotions contradictoires – Espoir, angoisse, certitudes, doutes. « Je te crois Edward. Tu es l'être le plus loyal, généreux et bon qu'il m'eut été donné de rencontrer.» Dis-je en déposant un long baiser sur ses lèvres. « Mais tu ne viendras pas avec moi. » « Bella. Tu m'as dit que toi et Tanya n'étiez pas… en très bon terme. Je ne veux pas que tu y ailles seule. » « Alors j'irai avec Rose ou Alice, peu importe mais tu ne te mettras pas dans une situation délicate pour moi. » Edward baissa son regard fixant un point fixe imaginaire, fronçant les sourcils d'un air soucieux. « Qu'est ce qu'il y a ? » « Je ne peux pas lire dans tes pensées alors peut-être que tu dis ça pour me protéger ou parce que ma présence là-bas te rendrait les choses plus difficiles mais…. » « Mais ? » Demandais-je alors que son regard transpirait la désolation. « Tu sais que tu peux tout me dire Edward. » Murmurais-je en le forçant à me regarder à nouveau dans les yeux. « … Peut-être que tu en as assez de nous. Peut-être que tu veux t'éloigner de moi, que tu veux être seule. Si c'est ça alors je préfère que tu sois franche. Ne me ménages pas. » Dit-il dans un souffle précaire. Ses paroles m'avaient profondément médusé. Ainsi, il pensait que je voulais prendre mes distances… Bien sûr, j'avais été trop enfermé dans ma bulle égocentrique pour imaginer un seul instant qu'il puisse prendre mon refus qu'il m'accompagne à Denali comme un rejet de ma part. A aucun moment, je n'avais songé à ce qu'il pourrait ressentir. J'étais restée focalisée sur moi et ma peur. Je n'étais qu'une égoïste. A cet instant, je l'aurai laissé venir avec moi mais depuis que je savais pour lui et Tanya, je ne pouvais plus. C'était à moi de le protéger. Son regard se voila devant mon silence et la nécessité impérieuse d'effacer son angoisse me transperça le cœur. « Edward. Regarde-moi. » Il leva les yeux vers moi, incandescents de douleur. « Je t'aime. Tu es MON amour. JAMAIS je ne pourrais m'éloigner de toi. Je suis à toi. Ce que je ressens dépasse les mots. Tu n'imagines pas à quel point je suis mal rien que de penser que tu seras loin de moi, même s'il s'agit de quelques jours. Mon Dieu Edward. Tu es ma vie. » Il me serra dans ses bras et posa son front sur le mien. Son nez frôla mon visage. Ses lèvres furent sur les miennes avec une douce ferveur. « Tu es mon âme. » Murmura-t-il contre mon oreille. Mes mains ne purent s'empêcher de le toucher, ma langue de goûter la peau délicieusement parfumée de son odeur. Il me fit basculer contre le sol tandis qu'il enleva ma robe avec douceur, frôlant mes cuisses, mes hanches, mes flancs, mes bras de son toucher exquis. Sa bouche se posa sur mon sein et enferma délicatement un de mes mamelons durcis. « Je t'aime et je t'aimerais toujours. » Chuchotais-je contre son cou. Je sentis son sexe caressé le mien dans une lente caresse contre mes lèvres intimes et mon entrée. Je le fixa intensément dans une invitation silencieuse. « Je t'aime comme un fou. » Dit-il avant de me pénétrer doucement. Mon corps était devenu son Eglise. Il me baptisait de son amour. Confessait son désir intense. Communiait avec mon âme. Chaque son prononcé de sa voix divine me renvoyait inexorablement à la phrase 'Prenez, mangez, car ceci est mon corps'. Mon cerveau cessa de tergiverser car déjà la jouissance ultime me submergeait et je sentais mon corps s'élever tout droit vers le ciel. « Regarde comme c'est beau ! » s'extasia Alice la tête penchée sur le hublot. Je réprima un rire devant le ton strident de sa voix. Alice était toujours exaltée. Je l'admirais secrètement pour ça. Elle pouvait s'émerveiller de simples petites choses et réussissait à transmettre son ivresse aux autres ; enfin, quand ça ne frôlait pas l'hystérie. J'avais inventé une échelle allant de 1 à 10, graduant les différents stades de son enthousiasme. En ce moment elle était au moins à 4. Je regardais par-dessus Jasper qui était assis sur le siège du milieu entre moi et Alice et saisit toute la splendeur du spectacle qui se déployait sous mes yeux. Notre vision de créatures surnaturelles touchait la perfection, transcendant les images au-delà de simples formes ou couleurs pour leurs donner une dimension extraordinairement pure et limpide. La nuit était sombre mais malgré cela, je pouvais voir les lumières des villes scintillant au-dessous de nous, tel un ciel étoilé qui se serait répandu sous nos pieds. « Ça m'a l'air très passionnant ce que vous êtes en train de regarder. Vous me donner envie de coller mon nez contre le hublot et le lécher. » Rigola Jasper. « Bon sang, ça me change des froussard des vols en haute altitude et des nauséeux. » Alice rit puis se tourna vers moi. « Alors pas trop nerveuse Bella ? » S'enquit-elle. « Je sais pas trop. Ça fait bizarre d'imaginer qu'il y a un mois j'étais dans l'avion avec Carmen en route vers Forks et maintenant, je fais le chemin inverse pour leur annoncer mon départ définitif… » Je me redressa vivement sur mon siège puis fixa Alice. « Un mois… Mon Dieu Alice. Tout ça n'est-il pas allé trop vite ? » Elle se mit à pouffer devant mon air sûrement horrifié. « Bella. Bella. Bella. » Dit-elle en secouant la tête façon 'qu'est ce que je vais faire de toi'. « Pour nous, le temps n'a pas d'importance. Seul ce que l'on en fait est important. » J'allais rajouter quelque chose quand elle me coupa d'un geste de la main, ce qui arracha un sourire à Jasper. « Regarde. Moi et Jasper. Je ne connaissais rien de lui sauf la promesse d'un immense bonheur. Et tu crois qu'en sachant cela, j'aurais perdu du temps dans mes états d'âmes ? » Sourit-elle. « Je suis d'accord mais… » Commençais-je, interrompu par la main de Jasper qui se posa sur la mienne. « Je n'ai pas le don d'Alice, donc je n'avais pas cette foi à laquelle me raccrocher mais je sais que si j'avais écouté mes doutes et mes peurs, j'aurai gâché des milliers de seconde de mon propre bonheur. » Devant l'attaque en règle que je venais de subir, balayant tous mes pauvres arguments, je ne pus que pousser un long soupir dans la défaite. « Il me manque. » Soufflais-je tandis que Jasper me tapota doucement le dos de ma main. « Emmett me manque aussi. » Dit Alice, nostalgique. « Je ne parlais pas d'Emm… » Je m'arrêta net devant le sourire espiègle qui parcourait son visage. Tandis qu'Alice posait sa tête sur l'épaule de Jasper celui-ci retira sa main de la mienne et caressa ses cheveux tout en posant un baiser sur sa tempe. Je me reposa contre mon siège et ferma les yeux. Je pensa immédiatement à Edward. Que faisait-il en ce moment ? Je le projetais derrière son piano, faisant voler ses doigts le long des touches blanches ou dans la chambre, sur le lit – Oui, parce que il y avait ENFIN un lit dans la chambre – imprégné de mon odeur. Je l'imaginais saisissant les draps pour les porter à son nez comme je le faisais avec ses vêtements parfois. Depuis notre rencontre peu commune où je l'avais senti si puissamment que ça m'avait fait tomber dans ses bras, il ne s'était pas passé un seul jour sans que je ne pense à lui et depuis cette fois-là dans la clairière, il ne s'était pas passé un seul jour où il ne m'avait pas fait l'amour, un seul où je ne m'étais pas perdue entre ses bras. Je lui avais dit que s'il venait, ça me rendrait mes choses plus difficile mais à présent qu'il n'était plus avec moi, je me rendis compte à quel point j'avais sous-estimé les conséquences de son absence. Ce que je vivais avec Edward était complètement fou. J'avais tenté de réfléchir à tout ça mais comment espérer pouvoir analyser rationnellement la passion que je ressentais pour lui ? Je n'arrivais même pas parfois à poser des mots sur tout ce qu'il m'inspirait. Je n'avais jamais connu une telle chose. Malgré mes crimes et ma conscience coupable, j'avais totalement accepté cet amour car sa violence et son appel avait été plus fort que ma douleur et avait éclipsé ma peur la plus profonde. J'étais capable d'aimer. Edward ne le savait pas - je ne lui avais jamais dit - mais il m'avait sauvé une deuxième fois. En me laissant l'aimer. Je réalisais soudain que si je n'avais jamais rencontré Eléazar, je n'aurais jamais pu me rendre compte que je pouvais ressentir autre chose que de la haine. Cette haine qui m'avait dévoré jusque dans mon âme et qui aurait fini pour me consumer toute entière. Eléazar m'avait sauvé aussi et la dernière chose que je voulais c'était le blesser ou le décevoir. Quelle serait sa réaction ? Et des autres ? Seront-ils déçus de mon départ après tout ce qu'ils avaient fait pour moi ? Et vis-à-vis de Tanya ? L'idée même qu'ils puissent me considérer comme une opportuniste ou même une séductrice qui aurait jeté son dévolu sur la seule personne qui avait eu un impact dans la vie de Tanya dans le but de la faire souffrir m'épouvanta. Je sentais que plus l'échéance se rapprochait, plus mon angoisse se muait en quelque chose que j'identifiais comme de la paranoïa post-névrotique. J'imaginais déjà Tanya nous emprisonner dans la maison, l'imbibant de kérosène et y foutant le feu, accompagner par un rire caverneux et démoniaque. Je pensa tout d'un coup que mon imagination s'était égarée bien loin. « Hey Boule-de-nerf ! » Murmura Jasper en me souriant. « Relax. Détends-toi. » Je grinça des dents. A quoi me servait mon bouclier si je ne pouvais même plus névroser en paix ! Je lui fis un sourire et me détourna afin de prendre un des magazines de la compagnie dans la pochette du siège pour le feuilleter, histoire de donner le change au regard de Jasper qui disait 'Je ne suis pas dupe'. Tandis que je survolais les articles sur papier glacé, je remarquais qu'il y avait un dossier, sur une dizaine de pages, consacré à Chicago. Je fronça les sourcils et referma le magazine avec détermination. Cette ville maudite allait-elle me poursuivre indéfiniment ? Jasper commença à s'agiter tandis que je fixais le siège devant moi. Quand cela cessera-t-il ? Est-ce que je serai toujours comme ça à chaque fois que mon regard croisera le regard d'une petite fille brune ou à chaque fois que je sentirai le parfum du lilas ou même à chaque fois que je tomberai sur un inoffensif article parlant de Chicago. Je ressentais un profond sentiment de fatalité. J'étais sûrement partie trop loin dans mon introspection au goût de Jasper car je sentis une vague apaisante envahir mon être qui vibra instantanément d'une extraordinaire sérénité intérieure. « Quoique tu penses Bella, arrête ça s'il te plait. » Me chuchota Jasper. « Ça va aller.» Répondis-je avec un sourire d'excuse. « Je gère. » « Ça a commencé comme ça la dernière fois. » Rappela-t-il. Je voyais bien à quoi il faisait allusion. Je me sentais plus détendue et sereine mais j'étais incapable de le regarder, honteuse de lui renvoyer sans arrêt des effluves qui allaient sûrement finir par le rendre dingue. « Bella ? » M'interpella-t-il. Je me tourna vers lui et croisa son regard plein de sollicitude. Alice se reposait toujours contre son épaule et demeurait silencieuse. « Ne soit pas gênée. C'est mon rôle de veiller sur toi. Tout comme le ferait les autres ; A leur façon. Tu fais partie de la famille. Tu es ma petite sœur. » J'étais tellement touchée par ce qu'il venait de me dire que je le pris instantanément dans mes bras. « Moi aussi tu es ma sœur, j'ai pas le droit à un câlin ? » S'exclama Alice. Je la regarda et me pencha vers elle, en écrasant Jasper au passage, et la serra tendrement. « Je suis sérieux Bella. » Reprit-t-il une fois que j'avais regagné mon siège. « La dernière fois…ta… souffrance était telle que j'ai dû quitter la maison et il n'y pas d'endroit dans cette avion où je pourrais fuir ton cri de douleur. Quoique que… je n'ai jamais essayé la chute libre sans parachute à 10000 mètres d'altitude. » Rigola-t-il. « Alors s'il te plait, pense à des choses plus gaies. Imagine… je sais pas moi… » Il sembla réfléchir. « …Emmett en tutu. » Je le fixa puis éclata de rire devant l'image d'Emmett qui se profilait sous mes yeux effectuant un pas de danse des plus douteux et des moins gracieux. Visiblement, cela fonctionna puisque je n'arrivais plus à m'arrêter. Apparemment, Alice et Jasper pensèrent à la même chose - sans doute en pire - car ils se mirent à rire avec moi. J'entendis quelques commentaires des autres passagers autour de nous qui mettait notre hilarité soudaine sur le compte de notre consommation d'alcool. Le regard d'une hôtesse suffit à nous renfrogner. Après tout, on ne voulait pas se faire trop remarquer. Les quatre heures de vol se passèrent relativement bien si ce n'était mes crises de fou rire inopinées à chaque fois que mon imagination revenait sur Emmett en collant rose. Heureusement que nous avions pris un vol direct sinon je pense que les quelques personnes autour de moi se poseraient encore plus de questions sur ma santé mentale. Dès que nous atterrîmes à l'aéroport de Fairbanks et tandis que nous attendions nos bagages – Jasper et moi n'avions qu'un bagage cabine pour les 2 jours où nous resterions mais Alice avait décidé que ce n'était pas suffisant. Elle attendait ses trois valises. Sa devise : toujours parés à toutes les éventualités - je me jeta sur le téléphone et appela Edward. Au bout d'une tonalité, j'entendis sa merveilleuse voix. « Bella ? Vous êtes déjà arrivés ? » Demanda-t-il, la voix trahissant son enthousiasme. Je me sentis plonger dans un désarroi profond en pensant qu'il était loin de moi mais me reprit en réalisant que je le reverrais dans deux jours. « Nous sommes à Fairbanks, on vient d'atterrir et j'avais envie d'entendre le son de ta voix. » dis-je en fermant les yeux. « Je suis content de t'entendre. Le vol s'est bien passé ? » Je ris à nouveau « Ouais. C'était drôle. Je te raconterais quand nous serons arrivés chez Eléazar et quand j'aurai un moment. » « Tu me manques t'as pas idée. » « Toi aussi. » J'essaya brièvement de localiser des yeux Alice et Jasper. « Oh mon Dieu. » « Qu'est qu'il y a Bella ? » Demanda Edward, un soupçon d'inquiétude dans la voix. « Alice parle avec un employé de l'aéroport et commence à faire de grands gestes devant lui. Elle n'a pas l'air contente. » Edward rit. « J'espère qu'ils n'ont pas encore égaré ses bagages. La dernière fois, ça a duré six heures avant qu'elle ne les récupère. » « Attend. Non c'est bon. Elle vient de récupérer sa troisième valise sur le tapis roulant. Jasper a l'air… pincé. » « J'aimerai être là pour voir ça. » « Que pour voir ça ? » « Bin ouais pour quoi d'autre sinon ? » « Je sais pas. Pour pouvoir m'embrasser passionnément par exemple. » « Quand tu rentreras, je ne ferai pas que t'embrasser passionnément, je te ferai l'amour scandaleusement, en léchant ton corps jusqu'au dessèchement et en… » « Merde. Arrête de me dire des trucs comme ça. J'aurai l'air fine si je me mets à gémir en plein milieu du hall. Alors parle-moi d'autre chose s'il te plait. » « Ok euh, ici il pleut, c'est à temps à sortir dehors… » « Tu me parles vraiment météo Edward ? » « Bin tu m'as dit de parler d'autre chose. » « Y'a quand même un sacré fossé entre parler du temps qu'il fait et parler des ravages que tu pourrais faire à mon corps. » « Faudrait savoir ce que tu veux. » Rit-il. Voilà, il était encore en train de se foutre de moi. Jasper et Alice était encore devant le comptoir avec l'humain. Parfait. A mon tour maintenant. « Et… Tu sais ce que je veux Edward ? » Demandais-je en rendant ma voix la plus rauque et la plus sensuelle possible. « Hummm. » Soufflais-je « Je veux te chevaucher jusqu'à ce que tes yeux se révulsent, que ton corps tremble sous mes caresses et que tu souffles mon prénom encore et encore au creux de mon oreille pendant que ton sexe ravagerait l'intérieur de mon corps. » Je m'arrêtais de parler, attendant qu'il dise quelque chose mais je n'entendais que le silence grésillant du téléphone. « Edward ? Allo ? » Demandais-je au bout de quelques secondes de blanc. « Mince je crois qu'on a été coupé. » Me dis-je pour moi-même. « N- Non je suis toujours là. » S'empressa Edward, la voix tressaillante. « C'est juste que j'ai eu une absence momentanée. Euh… Embrasse Alice et Jazz pour moi ; faut que j'y aille. » « Tu vas où ? » Demandais-je, amusée de l'avoir autant perturbé. « Je vais me masturber un peu en pensant à tout ce que tu viens de dire et… On reprendra cette… conversation à un moment plus… propice. » Je ris. « Je t'aime Edward. » « Je t'aime. » Je raccrochais en soupirant tandis qu'Alice et Jasper me rejoignaient. « J'ai récupérer les clefs de la voiture de location. Tu veux conduire ? » Dit-elle en balançant le trousseau devant mes yeux. « Je sais pas conduire Alice. » Avouais-je. « Tu n'as jamais appris ? Vraiment ? » « Kate a bien essayé mais j'ai planté la voiture dans un arbre et après qu'elle ne brûle entièrement, elle m'a fait jurer de ne plus jamais essayer. » « Bon bin je vais conduire alors. Ça vaut mieux je crois. » Pouffa-t-elle. Durant tout le trajet dans la voiture, je ne pensais qu'à Edward. Alice, entre deux pauses dans ses monologues, me jetait des coups d'œil à travers le rétroviseur pour voir si je suivais. Elle était heureuse de revoir tout le monde, enfin tout le monde sauf Tanya. Apparemment, ce qui s'était passé avec Edward, avait laissé sa marque car lorsqu'elle l'évoqua, son visage se tordit légèrement dans la contrariété. J'avais fait le voyage avec Alice et Jasper pour deux raisons. La première, afin de calmer les angoisses d'Edward et la deuxième parce qu'Esmée ne voulait pas partir sans Carlisle – Il avait ses obligations à l'hôpital – et Rose n'était pas sure de pouvoir se maîtriser devant Tanya. Si je savais qu'Esmée était capable du meilleur pour sa famille, Rosalie, elle, était capable du pire si on touchait un seul cheveu d'un des membres du clan Cullen. Elle était trop passionnée. D'ailleurs, elle et Emmett se ressemblaient sur ce point. On frappe d'abords, après on discute. Drôle de philosophie…. Me retrouver de nouveau en Alaska me fis un bien fou. Mon regard se posa sur le paysage serein à travers la vitre de la voiture, happé par la beauté qui s'offrait à mes yeux. J'adorais la neige. Elle avait cette capacité, du seul fait de sa présence, de rendre le panorama le plus laid en quelque chose de beau. Comme si le fait de déposer son manteau blanc pouvait sublimer la noirceur et la mélancolie de la nature endormie. J'ouvris la vitre afin de passer ma tête dehors et une multitude d'odeur virent chatouiller mes narines. Ah ! Le parfum du bois vert, du pin, du Caribooooouu… Au bout d'un moment, et bien que je ne ressente pas la morsure du froid, je dus rentrer ma tête à l'intérieur car j'allais bientôt voir des stalactites pousser sur mon nez. Mes cils et mes cheveux étaient déjà recouverts d'une fine pellicule de givres et Alice me jeta un regard amusé. Après trois heures de route, nous atteignîmes le chemin reliant la route à la maison d'Eléazar. Je me pencha dans l'interstice entre les deux sièges-avant afin d'avoir une meilleure vue de la maison qui se dressait devant nous. Alice se gara tandis que je sortais de la voiture et déjà Kate sortit de la maison et poussant de grands cris et sauta sur moi, sans toutefois me faire basculer en arrière, agrippant ses jambes autour de mes hanches et ses bras autour de mon cou. « Je vois que je t'ai manqué. » Dis-je, un grand sourire aux lèvres. A suivre