Titre :BONNE FOI - CHAPITRE 17 ( Traduction) Auteur: Amesthyst Jackson Traductrice : Lily77974 Rating : Interdit aux moins de 18 ans Pairing: Edward & Bella Disclaimer : Il est évident que les personnages appartiennent à la grande Stephenie Meyer Résumé: UA. Edward Masen a été transformé en 1918 et abandonnée par celui qui l'a engendré. Il n'a jamais rencontrer Carlisle et se nourrit de sang humain... Jusqu'à ce qu'il tombe sur Bella Swan pour une nuit qui va tout changer. Note : Ceci est une traduction de l'excellent "Bonne foi" d'Amesthyst Jackson. Fiction entièrement pensée du Point de vue (POV) d'Edward. BONNE FOI CHAPITRE 17 CHAPITRE 17 La nuit tomba au moment même où j'arrivais à Forks, et j'en fus reconnaissant. Très peu de personnes étaient dehors et ma voiture me permis de passer inaperçu dans les rues. La dernière chose dont j'avais besoin était que le chef Swan repéra ma voiture dans la ville où sa fille n'y est pas. Surtout si elle lui avait parlé ce soir. Je trouvai une route sombre et déserte où je pus garer ma voiture et je sortis. J'avais besoin de trouver la maison des Cullen et, pour le faire, je devais trouver la piste d'une odeur à suivre. Cela ne devait pas être trop difficile dans une si petite ville, cependant, je n'avais jamais été un bon traqueur. J'errai dans le périmètre de la ville, à la lisière des zones boisées. Je savais qu'ils ne vivaient pas en ville, d'après les images dans les pensées de Carlisle qui m'avaient montré une couverture forestière assez dense et je me mis à chercher un sentier menant à la ville. Il était certainement plus intelligent de rester à l'extérieur de la ville. En me maintenant à l'écart, je diminuais le risque d'être remarqué et je détecterais plus vite des visiteurs inattendus. Connaissant leurs préférences pour la chasse, cette étendue sauvage était plus appropriée. Je devrais peut-être reconsidérer mon lieu de résidence si j'envisageais le même style de vie. J'avais peu d'espoir d'être miraculeusement guéri de mon besoin de la présence de Bella pour chercher d'autres humaines maintenant ; elle était toujours trop présente, harcelant mon esprit. En chemin, je captais l'odeur de vampire et je suivis la piste à travers les arbres. Je l'avais pistée soigneusement, ne voulant pas la perdre dans ma précipitation. Ce n'était pas l'odeur de Carlisle, un des autres sûrement. Une maison apparut alors que l'épaisseur des bois diminuait. Je me suis approché minutieusement en faisant assez de bruit pour alerter les occupants de la maison. Surprendre un vampire n'était pas une bonne idée sauf si on cherchait la bagarre. Je me tenais à quelques mètres de la demeure quand le lutin aux cheveux noirs nommé Alice apparut sous le porche. « Salut Edward. » M'accueillit-elle en souriant, comme si nous étions de vieux amis. « Je vois que tu as trouvé la piste je t'ai laissé. Je t'attendais". « Tu m'attendais ? » Je ne me fis pas prier pour chercher la réponse dans ses pensées. Il y avait dans celles-ci des choses qui n'avaient aucun sens, des scènes qui ne s'étaient jamais produites. Elle rigola, un son enjoué et léger. « Oui, je vois l'avenir. Dès que tu as pris la décision de nous rendre visite, je t'ai vu arriver. Au fait, je m'appelle Alice. » « Ravie de te rencontrer. » Dis-je sèchement. Elle rit derechef. « Je t'en prie, entre Edward. » Dit-elle, en faisant un signe de sa petite main en direction de l'intérieur de sa maison. « Il n'y a que mon mari, Jasper et moi. Carlisle travaille à l'hôpital ce soir et j'ai fait partir les autres. Ils n'auraient pas été d'une grande aide. J'ai aussi essayé avec Jasper, mais il est assez protecteur. » Elle a dit tout ça tandis que je la suivais en haut des petites marches conduisant à la maison. L'espace était entièrement ouvert, bordé de larges fenêtres en verre, peint de couleurs claires. On aurait dit qu'ils avaient embauché un décorateur d'intérieur pour l'endroit. Dans le coin, près du feu de cheminée crépitant, était assis le vampire blond aux cicatrices, manifestement le dénommé Jasper. Il était tendu et méfiant, il me scrutait. Il était clairement le chef militaire du clan - le grand baraqué devait être le guerrier aveugle, mais Jasper était sans aucun doute le stratège. « Edward, voici Jasper. Jasper, Edward. Je te préviens, Edward, il n'y a pas grand chose que tu puisses nous cacher. Je peux voir ce que tu vas faire, et Jasper peut lire tes émotions. » « Intéressant.» Et il n'y a pas une maudite chose que vous puissiez me cacher non plus, pensai-je pour moi-même. « Qu'est-ce qui te rend aussi fier de toi ? » Me demanda Jasper en soulevant un sourcil dans ma direction. « Il cache quelque chose. » Jasper se retourna, me regardant de ses yeux mi-clos. Inexplicablement, je ressentis l'immense besoin de leur divulguer mes secrets et l'émotion n'était certainement pas naturelle. Je savais exactement d'où ça venait. Néanmoins, j'étais impuissant à le combattre. « Je peux lire dans les pensées. » Dis-je, presque involontairement. Je jetai un regard accusateur vers Jasper qui affichait une expression satisfaite. « Tu as fait ça, hein ? Ainsi, tu peux aussi bien manipuler les émotions que les interpréter. » La réponse de Jasper fut un haussement d'épaules impénitent. Alice soupira avec force et inutilité. « Ne voudrais-tu pas t'asseoir Edward? Il semble que nous avons beaucoup de choses à nous dire. » Je m'assis sur le parfait divan blanc et Alice se percha sur le bras de la chaise de Jasper. « Alors. » Dit Alice, insistante. « Pourquoi ne pas commencer par la raison pour laquelle tu es venu Edward. » Je me décalai un peu sur le canapé, plus pour faire quelque chose que par inconfort. « Je veux savoir pourquoi vous faites ça. Pourquoi vous abstenez-vous de boire du sang humain ? Pourquoi est-ce que vous vivez dans le monde des humains ? » Alice fronça les sourcils. « Ces questions sont intéressantes mais tu verras que nous avons tous nos propres réponses. Tu pourrais écouter l'histoire de Jasper. » Ce dernier la regarda avant de commencer à parler. « Je suis sure que tu as déjà entendu parler des guerres de vampires dans le sud. Des vampires avaient crée des armées de nouveaux-nés et les entraînaient pour combattre contre d'autres armées. J'ai été transformé comme une partie de ses guerriers durant la guerre civil. J'étais un soldat et un des vampires choisis pour maintenir l'ordre et former les nouveaux-nés. » «Mais je suis vite devenu blasé de ce style de vie. J'ai vu tant de vies humaines prendre fin prématurément pour une cause vide de sens. Il n'y avait aucune fin en vue. Cette période m'a rendu la vie difficile. Chaque fois que je tuais, je percevais la peur de mes victimes. Entouré de nouveaux-nés, je ne sentais que leur rage et leur désespoir constant. » « En fin de compte, je me suis enfui et j'ai cherché une sorte de paix. Je l'ai trouvé en rencontrant Alice ; elle m'a montré une autre vie à laquelle je n'avais jamais pensé. » Je comprenais le problème de Jasper. Me voir dans les yeux de ma proie m'avait bouleversé, et je m'étais adapté, j'avais appris à prendre ma proie de derrière, leur laisser peu de temps pour comprendre leur destinée avant de les tuer. J'ai regardé Alice. « Et toi, quelle est ton histoire ? » « Tu as lu Sartre Edward, pas vrai? Oh n'ai pas l'air si alarmé. J'ai gardé un œil sur toi et Bella. Nous avons tous été concernés par elle, et curieux à ton sujet. Mais nous parlons de Sartre. Tu connais sa phrase clef : l'existence précède l'essence. J'ai eu une expérience très littérale de ce concept. « Je me suis réveillée sans aucun souvenir de ma vie humaine vois-tu. Aujourd'hui encore, je ne me souviens de rien. Je sais seulement ce que j'ai retrouvé depuis. Ça a été un travail très difficile de retrouver jusqu'à mon propre nom. Je n'avais que mes visions pour m'aider, mais elles ne me montraient que mon futur – rencontrer Jasper, me joindre à Carlisle. Mes visions me montraient les raisons que Carlisle avait de protéger les vies humaines et mon manque de mémoire humaine cimentait mes résolutions. Comment aurais-je pu prendre des vies humaines alors que la mienne m'avait été volée ? Comment aurais-je pu prendre toutes ces précieuses petites choses que je désirais tant pour moi et que je ne me rappelais plus avoir vécu? » « De précieuses petites choses ? » Interrogeais-je Alice sourit. « Manger, dormir, transpirer, célébrer des anniversaires, avoir une famille... Toutes ces choses que les humains possèdent et que l'on ne peut faire. Des choses que fait Bella Swan. » Bella. Son nom provoqua un mal indéniable, mais je ne pouvais éviter de la voir dans les pensées d'Alice. Elle se rappelait Bella au lycée – grignotant dans sa nourriture à la cantine, trébuchant en cours de gym, en béquilles après son accident. Je tressaillis mais elle avait raison. L'humanité de Bella était... Précieuse. Elle était précieuse quand elle parlait dans son sommeil, quand elle souriait en goûtant à quelque chose, quand ses cheveux étaient humides de sueur alors qu'il faisait trop chaud. « Elle te manque. » Remarqua Jasper avec un sourire. Je voulus gifler son visage à l'air suffisant. Il ne fit que rire. « Il vaudrait mieux que tu ne combattes pas ce que tu ressens. » « Bella n'a rien à voir avec ça. » Grognais-je. « Bien sûr que si. » Alice se remit à rire de cette façon si irritante et naturelle chez elle. « Tu as dit à Carlisle qu'elle était la raison pour laquelle tu cessais de chasser les humains. Elle est ta raison de t'abstenir. Peut-être même qu'elle est ta raison… d'être. » « C'est ridicule. Je ne la connais que depuis un mois. » Que Bella ait réussi à mettre mon monde à l'envers ne voulait pas dire qu'elle ait à y rester. Jasper haussa les épaules et répondit : « Je ne connaissais Alice que depuis un jour quand j'ai su que c'était elle mon âme sœur. Nous sommes des vampires Edward. Quand un changement intervient pour nous, c'est de façon irrémédiable et instantanée. Tu ne peux pas retourner en arrière. Plus jamais. » « Penses-y Edward. » Poursuivit Alice. « Tu verras que souvent, les choses sont plus simples qu'elles n'en ont l'air. Pour l'instant, pourquoi ne resterais-tu pas quelques jours avec nous? Cela pourrait te servir de voir comment nous vivons. » Je rétrécis mes yeux en regardant la petite vampire, remarquant à ses pensées dispersées et aléatoires qu'elle évitait de songer à quelque chose en particulier. Elle cachait quelque chose et je n'aimais pas ça. « Ok. » Approuvais-je. Je n'avais pas particulièrement envie de retourner dans tous ces endroits saturés de l'odeur de Bella et Alice me donnait plus que jamais la motivation de résoudre cette nouvelle énigme. « Excellent. » S'enthousiasma-t-elle. « Les autres seront de retour dans 1h et 26 minutes ! » Je clignais des yeux. « Ton don est vraiment précis. » Commentais-je. « Pas toujours. » Répliqua-t-elle. « Mais les choses sont plus prévisibles quand Emmett est concerné, c'est sûr ». « Comment exactement vous êtes-vous retrouvés tous ensemble ? » M'étonnais-je. J'avais entendu la version d'Alice et Jasper, mais je ne comprenais pas comment tout avait commencé. Je sentais que les réponses à ces questions pouvaient amener des réponses aux miennes. Alice et Jasper continuèrent à conter leur histoire, du moment où ils se connurent, au moment où ils rejoignirent Carlisle et sa famille. Le temps passa si vite que je fus surpris en entendant approcher trois autres vampires, aucun d'entre eux ne se donnant la peine de ruser. Je pouvais entendre le plus robuste à travers la forêt, parlant du dernier animal tué – un imposant couguar, enragé. Sa copine était énervée car ce petit jeu avait taché ses cheveux de sang. Le troisième était étonné de ce qui était arrivé ici, essayant de se représenter ce à quoi je pouvais ressembler. Apparemment, Alice les avait tenus au courant. Peu de temps après, ils entraient par la grande porte vitrée à l'arrière de la maison, qui donnait sur la rivière. Tous trois stoppèrent à ma vue. La femme de Carlisle, une très jolie brune, fut la première à venir à ma rencontre. « Bonjour Edward. » Me dit-elle avec un sourire adorable et maternel. « Je suis Esmée ». Je me sentis obligé de me lever devant cette femme, obéissant à cet instinct de gentleman que ma mère avait mis si longtemps à m'inculquer. Elle était la bonté même, charmante, et se tenait avec une dignité qui imposait le respect. Et elle aussi semblait appartenir à une autre époque. « C'est un plaisir de vous rencontrer Esmée ». Emmett s'approcha, grimaçant joyeusement et décidé mentalement à me provoquer en duel, ce à quoi je ne tenais pas. Il offrit sa main droite et enroula son autre bras autour de la blonde, la prudence incarnée. « Je suis Emmett. » Dit-il alors que nous nous serrions conventionnellement la main. « Et voici ma femme, Rosalie. » J'acquiesçais poliment et me présentais également : « Je suis Edward Masen. » Puis Alice repris la conversation, leur résumant tout ce que l'on s'était raconté avant leur arrivée. Emmett était très curieux quant à ma faculté de lire dans les pensées et fut étonné de savoir quelles choses outrageuses j'avais pu ainsi entendre. Esmée voulut se renseigner sur ma relation avec Bella, mais ne demanda rien, et je lui fus reconnaissant de cette attention. Rosalie était un spécimen amusant - incroyablement vaniteuse, mais toutefois très loyale. Elle voyait mon intrusion dans leur famille comme un danger pour leur sécurité dans la petite ville, surtout en considérant ma proximité avec la fille du chef de la police. En tout cas, tout revenait à Bella. Je demandais à entendre les autres histoires et Esmée me raconta comment sa vie d'humaine vint à sa fin, comment Carlisle, médecin solitaire, avait choisi de la sauver, l'ayant traitée avant cela comme une adolescente. Il était difficile de voir les souvenirs dans son esprit – son mari abusif, l'enfant qu'elle n'avait jamais oublié et son saut désespéré d'une falaise. Elle et Carlisle tombèrent rapidement amoureux et connaissant son désir d'enfant, ils « adoptèrent » Rosalie. « J'ai été brutalement violée et battue. » Me dit froidement Rosalie, me regardant de haut comme si je m'apprêtais à faire la même chose. « Ils me laissèrent pour morte, Carlisle m'a trouvée et m'a transformée. » Je vis dans son esprit tout ce qu'elle ne racontait pas à voix haute – comme elle avait traqué et tué chacun de ses assaillants, sans pour autant boire une seule goutte de leur sang. Elle était formidable cette Rosalie mais malheureusement, elle m'avait déjà pris en grippe. « Je chassais, quelques années plus tard, lorsque je rencontrai Emmett. » Continua-t-elle. Celui-ci sourit alors qu'il poursuivit l'histoire. « Une course-poursuite avec un ours a mal tourné. Elle m'a trouvé et m'a apporté à Carlisle pour qu'il me transforme. Je me suis réveillé avec cet ange qui me veillait et je n'ai jamais regardé en arrière. » Mouais. 'Ange' n'aurait pas été le terme que j'aurais utilisé pour la décrire. « Et vous avez tous suivi le 'régime' que suivait Carlisle toutes ces années? » Je ne parvenais pas à comprendre comment ils avaient réussi, comment des nouveaux-nés avaient pu résister à tout ça. « Il y a eu quelques dérapages les premières années mais sinon, oui. » Répondit Emmett en haussant les épaules. « Rose et Carlisle sont les seuls à n'avoir jamais flanché ». Emmett n'avait absolument aucune honte de ses 'dérapages' mais j'eus l'impression que tous les autres si. Encore une fois, je ne compris pas pourquoi. Ils étaient des vampires ; il est de notre nature de chasser des humains pour leur sang. « Puis-je vous demander pourquoi vous faites ça ? Je ne comprends pas totalement » Rosalie me toisa. « Devrais-je devenir un monstre comme ceux qui m'ont ôté la vie, profitant des gens faibles et innocents ? » La remarque était acerbe et ses pensées m'indiquèrent que c'était exactement ce qu'elle m'accusait de faire avec Bella... Et c'était le cas, non? Je ne pouvais renier que j'avais tiré avantage d'elle. Alors pourquoi cette accusation me mettait tant en colère? « Personnellement. » Murmura Esmée, brisant la tension. « Je me rappelle ce que ça m'a fait de perdre mon enfant. Je ne pouvais pas prendre l'enfant d'un autre. C'était trop cruel. » « Et toi ? » Demandais-je à Emmett. En un sens, sa réponse m'intéressait le plus, depuis que j'avais appris qu'il était le seul n'ayant pas connu de fin humaine tragique. L'attaque de cet ours était un malheur, bien sûr, mais c'était entièrement de sa faute. Alors quel raisonnement pouvait justifier ce mode de vie pour lui? Il rit. «Eh bien, j'apprécie les gens en général. Ils nous sont trop semblable pour les tuer, tu vois? Ce serait comme être cannibale. Et puis, où est le challenge ? Les humains sont si lents et faibles. Je préfèrerais encore affronter un grizzli chaque jour. » Eh bien, c'était différent. Mais j'appréciais la simplicité de sa philosophie. « Carlisle arrive. » Annonça Alice de but en blanc. « Peut-être voudrait-il passer un peu de temps avec notre invité. » Suggéra Esmée. Alice sourit ironiquement. « Il va devoir y passer. Allez viens Jasper. » Dit-elle, le tirant de son fauteuil. « Je te reparlerais plus tard. » Me dit-elle. Cela sonnait comme un avertissement. Elle et Jasper sortirent, se dirigeant vers les bois. Ils avaient l'air encore plus... Amoureux après avoir raconté leur histoire. J'étais soulagé qu'ils choisissent un endroit loin de la maison pour leurs activités. Je n'ai jamais aimé être le témoin de la vie sexuelle des autres. « Je veux te parler maintenant. » Dit Rosalie, et je compris alors ce qu'Alice voulait dire par 'Il va devoir y passer. » Elle jeta un regard significatif à Emmett qui compris et se leva pour partir. « Esmée, tu veux bien me montrer comment avance ton projet ? » J'appris dans ses pensées qu'Esmée était en train de restaurer un cottage proche d'ici. « Bien sûr. » Répondit-elle, comprenant le stratagème. Mais alors qu'ils se dirigeaient vers la porte, elle lança à Rosalie. « Sois gentille. C'est un invité. » Rosalie roula des yeux et attendit qu'ils sortent. Une fois satisfaite de leur distance, elle me fixa avec un regard dur comme la pierre. « Ecoute. » Dit-elle vivement. « Je ne sais pas qui tu es vraiment et je m'en moque. Ce que je sais, c'est que tu te comportes mal avec Bella. Alice a dit que tu l'avais quittée ce soir et que tu devais rester loin d'elle. Sors de sa vie et laisse-la tranquille. Elle n'a pas besoin de savoir qu'elle est tombée amoureuse d'un monstre. C'est une révélation terrible pour n'importe quelle fille. » Je me hérissa, peu sûr de la raison pour laquelle ça m'énervait, mais ça m'énervait. « Je ne l'ai pas quittée. » Protestai-je. Rosalie ricana cruellement. « Parlons-en ! Ce que tu ne renies pas, est ce que tu es, en fait, un monstre. Si tu as quelque conscience que ce soit, tu finiras par oublier Bella Swan. » Elle sortis de la pièce avant même que je puisse argumenter. J'étais toujours assis là, à réfléchir quant à ses propos, quand Carlisle arriva, portant toujours sa blouse blanche. « Edward. » Il n'était pas surpris de me voir. « Quand Alice m'a dit qu'en rentrant du travail je te trouverais dans mon salon, je pensais qu'elle exagérait. » Je ris intérieurement devant l'image qu'il se faisait de moi dans sa tête. « Ça a été une nuit difficile. » « Tu as rejeté Bella. » C'était un constat, pas une question. Il prit le fauteuil qu'occupait Jasper plus tôt. « Pourquoi ? » J'avais déjà essayé d'y répondre toute la soirée. « Je ne sais pas. J'ai juste... Paniqué. Je crois, que je n'ai jamais su ce qu'était l'amour, et ça semblait mal, de toute évidence, de l'amener à ça... Ou peut-être que je ne suis qu'un monstre. C'est ce que je suis Carlisle ? » « Tu es ce que tu choisis d'être Edward. » Répondit-il sérieusement. « Si tu ne veux pas être un monstre, alors... N'en sois pas un ». Je réalisai que c'était quelque chose que Sartre avait écrit. « ... l'existentialiste dit que la lâcheté le rend lâche, que le héros se rend héroïque ; et qu'il y a toujours une possibilité pour que la lâcheté oublie sa lâcheté et pour que le héros cesse d'être un héros ». Pourrais-je devenir un héros si facilement? « Edward pourrais-je être franc ? » Demanda Carlisle, sentant ma faiblesse. Je hochais la tête. « Je pense que tu es ici parce que tu souffres de ta mauvaise conscience. Ton appréciation de l'humanité de Bella t'a amené à te sentir coupable des vies que tu prenais, que tu en sois conscient ou non. Maintenant, tu te sens mal de l'avoir fait souffrir. Si tu veux expier ton passé Edward, le seul moyen est de changer ton futur. La seule rédemption est dans le choix d'être différent. » Je voyais où il voulait en venir. Je pouvais choisir de ne plus jamais boire de sang humain. Je pouvais devenir meilleur pour l'amour de quelqu'un comme Bella. Si je le voulais suffisamment, je le pouvais. Le ferais-je ? Etait-ce vraiment ce que je voulais? Je ne le savais pas mais je savais qu'il n'y avait plus de retour en arrière possible. Ma vie jusqu'à présent avait été dénuée de sens, et c'est quelque chose vers quoi je ne pouvais pas retourner. J'étais fatigué de me nourrir d'humains depuis un moment. La nouveauté de chasser des animaux s'estomperait sans doute aussi rapidement, si ce n'est plus vite, mais si je devais être las de ces deux moyens, ne serait-il pas mieux de tuer des êtres insensibles, des créatures qui ne pensent pas et qui ne peuvent ressentir des choses aussi complexes? Oui, je pouvais prendre cette décision. Mais qu'en était-il de Bella? J'avais mal agi en me servant d'elle de cette façon et en ignorant la profondeur de son attachement sentimental. Mais quelle était la meilleure chose à faire pour elle à présent ? Rosalie avait-elle raison ? Etait-il mieux de la laisser partir, d'oublier ? Je ne me sentais pas mieux et je n'avais plus confiance en mes propres sentiments à présent. « Pourquoi ne prends-tu pas le temps d'y réfléchir ? » Suggéra Carlisle, comme si c'était lui qui lisait dans les pensées. « Explore le coin, c'est un bel endroit. Mais sois prudent – l'aube se lève, ce devrait être une journée ensoleillée. » Je suivis son conseil et m'aventura à l'arrière de la maison, près de la calme rivière. Je suivais le son des pensées du petit cottage où Emmett et Esmée parlaient toujours. C'était un petit endroit paisible. Puis il me vint à l'esprit que Bella aurait apprécié et je dus chasser cette pensée. Songer aux choses qui feraient sourire Bella ne faisait qu'accentuer le fait qu'à présent, je n'en faisais plus partie. J'étais en train d'explorer le petit bois quand le soleil émergea enfin. Ses rayons étaient affaiblis par le brouillard matinal et l'auvent de feuilles au-dessus de moi, mais même de cette façon, je ressentais leur chaleur sur ma peau. Cela me fit aussi penser à Bella et je réalisai alors que j'allais être dans un état lamentable si je ne pouvais pas passer quelques heures sans penser à elle. J'étais toujours enlisé avec ces sombres pensées quand j'entendis approcher le pas léger d'Alice. J'observai ses déplacements dans un arbre aux longues branches basses. Elle tapota une place à ses côtés. « Rejoins-moi dans mon bureau, veux-tu ? » J'accepta l'invitation et me hissa sur son perchoir. « Tu as lu Sartre, pas vrai ? » Elle n'attendit pas ma réponse. « Tu sais, je crois que tu rends toute cette histoire d'amour plus compliquée qu'elle ne l'est vraiment, en fait c'est très simple. Tu as lu 'Existentialisme et Humanisme'. Il n'y a pas d'amour, en dehors des actes d'amour ; pas de potentiel amoureux en dehors de celui qui se manifeste dans l'acte d'aimer. Tu ne le réalises pas encore Edward, mais tu as été amoureux de Bella un bon moment. Prendre soin d'elle, remplir ses besoins, faire des choses toutes simples pour la rendre heureuse... Toutes ces choses que l'on fait pour ceux qu'on aime. » « Je sais que tu as longtemps été seul mais tu as toujours cet instinct qui te dicte de faire ces choses. Tu sais toujours comment t'occuper de quelqu'un. C'est tout ce dont tu as besoin pour aimer quelqu'un. Et si être avec Bella est quelque chose qui t'apporte de la joie, je peux comprendre pourquoi tu ne veuilles pas être amoureux d'elle. » Désirais-je l'aimer ? Etait-ce la raison pour laquelle j'avais si envie de m'occuper d'elle ? Je pouvais toujours me mentir à moi-même, me dire que je ne faisais ça que dans un but sexuel, mais... c'était vraiment une mauvaise excuse. C'était devenu plus que du sexe. J'avais besoin de sa compagnie à présent. J'avais besoin de son rire, de son approbation. J'avais envie de l'aimer. Mais était-ce suffisant ? Pour autant que j'eusse le choix, j'avais toujours face à moi la responsabilité que mon choix l'affecterait. « Rosalie a tort tu sais. » Commenta Alice, observant des gouttes de rosée scintillantes sur une branche au-dessus d'elle. « Son coeur est à la bonne place et en tout autre cas, j'aurais sûrement été d'accord avec elle… Mais Bella est une exception. Tu sais, son futur est bien solitaire sans toi. Un millions de choses pourraient changer d'ici là je suppose, mais en ce moment même, c'est comme si elle ne serait plus jamais amoureuse. » « Si vous étiez à nouveau ensemble, alors je vois un autre futur pour elle. Elle serait l'une des nôtres et elle serait heureuse. Le fait est que Bella a autant de choix à faire que toi. Et si tu la choisis et qu'elle te choisit aussi et que vous êtes heureux ensemble, qui pourrait s'opposer à cela ? » Il n'y avait qu'une seule faille dans son raisonnement, c'était que Bella ne pouvait choisir de vivre avec moi sans savoir ce que j'étais vraiment. Mais éventuellement, je pourrais lui dire, et ensuite, ce serait à elle de choisir si elle voulait rester ou s'en aller... Mais pour l'instant, j'avais à la faire revenir... « Ahhhh. » Soupira Alice, en fermant les yeux. Le futur apparut alors dans son esprit et je vis Bella, les yeux dorés, la peau scintillant dans la lumière du jour, me souriant dans une prairie au printemps. Cette promesse de cette vision me coupa le souffle. « Alors. » Sourit Alice. « Le futur est clair à présent. Rejoins-là Edward et excuse-toi d'avoir été aussi con. Et ne considère plus jamais sa confiance comme définitivement acquise. » A Suivre...