Eleanor and Park de Rainbow Rowell


 1986. Lorsque Eleanor, nouvelle au lycée, trop rousse, trop ronde, s’installe à côté de lui dans le bus scolaire, Park, garçon solitaire et secret, l’ignore poliment. Pourtant, peu à peu, les deux lycéens se rapprochent, liés par leur amour des comics et des Smiths… Et qu’importe si tout le monde au lycée harcèle Eleanor et si sa vie chez elle est un véritable enfer, Park est prêt à tout pour la sortir de là.

L’avis de Rockandstone :

Quelle joie de tenir avant ce livre entre mes mains. La couverture m’avait déjà donné tant envie, puis à la lecture de la quatrième de couverture, j’ai su que ce roman était pour moi. Comme vous le savez, j’adore les histoires d’amour un peu atypique. Et celle-là sort du lot. Eleanor & Park est un de mes gros coups de cœur de ces derniers mois. Il détrône, de loin, tout ce que j’ai pu lire depuis ce début d’année. Oui, cela peut paraître exagéré mais croyez-moi, je suis complètement tombée sous le charme de nos deux anti-héros. Et encore, je pèse mes mots !

Deux anti-héros

Park est un jeune homme de 16 ans, aux origines coréennes qu’il a presque du mal à assumer. Un malaise qu’il justifie par le fait que personne ne trouve les asiatiques charmants et beaux (depuis 1984, les temps ont bien changé finalement). Un peu geek sur les bords, notamment par le fait de tous ces comics qu’il lit, c’est aussi un passionné de musique et un athlète grâce à taekwondo qu’il pratique sous l’impulsion de son père, un ancien marine, et en compagnie de Josh, son petit frère qui fait déjà 15 cm de plus que lui. Sa mère, coréenne, quand à elle, est coiffeuse et esthéticienne, autant vous dire que le physique a une place importante dans sa vie. Park est calme, presque effacé. Il a peur du regard des autres. Mais à pourtant le cœur sur la main.

Eleanor est une jeune fille de 16 ans, ronde et rousse, intelligente qui s’habille comme un garçon. Elle a vécu un an dans une « famille d’accueil » parce que son gentil et aimable beau-père Richie a décidé de la foutre à la porte pour une sombre histoire de machine à écrire. Sa vie n’est pas facile : elle rentre enfin chez elle, enfin chez sa mère et Richie, pauvres, dont la maison, enfin bicoque, est vraiment lugubre. Ce n’est pas tant l’argent qui manque à Eleanor mais c’est surtout de voir sa mère dépérir de jour en jour, de devoir partager sa chambre avec ses 4 frères et sœurs plus jeunes, ou encore de ne rien posséder, excepté un walkman. Et c’est surtout le fait d’être confronté à Richie tous les jours, un individu parasite, alcoolique et violent.

La richesse contre la pauvreté, ces deux-là n’étaient pas vraiment prédestinés à se rencontrer. Et pourtant, lorsque sonne le glas d’une nouvelle année scolaire, leur vie va s’en retrouver bouleversée.

Transport scolaire, autobus de malheur ou route du bonheur

École oblige, tous les ados prennent le bus, Park et Eleanor compris. Pour Park, tout semble simple : il a déjà sa place acquise, cette place qui est sienne bien que ses initiales n’y soient pas gravées mais c’est une coutume : on choisit une place et on la garde tout le long de l’année.

Assis au même endroit, écouteurs de son walkman sur ses oreilles, c’est ainsi qu’il voit une chevelure rousse monter dans le bus. Tiens, une nouvelle tête ? Et une dégaine vraiment horrible. Cette fille est ronde et son style n’est pas commun. Tient-elle vraiment à se faire remarquer ? En tout cas, c’est chose faite : tout le monde lui fait comprendre qu’elle n’est déjà pas la bienvenue, lui « interdissent » silencieusement de s’asseoir à telle ou telle place et des insultes fusent déjà dans le bus. Park, chevalier au cœur grand, lui ordonne de s’asseoir, à côté de lui s’il le faut. C’est ainsi que cette rousse incendiaire et cet asiatique bizarre se retrouvent l’un à côté de l’autre. Mais c’est aussi le départ d’un tout.

Tous les jours, sans un mot, ils s’assoient l’un à côté de l’autre, chacun guettant une réaction de l’autre. Park ramène un comic un jour et discrètement, il remarque que Eleanor lit avec lui. Et c’est le début de leur histoire. Ils passent le trajet à lire ensemble, silencieusement. Park ne sait que penser de cette relation mais il décide de prendre les devants en ramenant, chaque jour, des comics pour Eleanor, et cela, toujours sans un mot. Puis, il lui ramène de la musique. Ils décident enfin de se parler, malgré leurs différences et malgré le fait que Park a peur que sa réputation en pâtisse. Pourtant, c’est inévitable : l’un comme l’autre ressent le manque quand l’autre n’est pas là. Puis, un jour, sans crier gare, Park prend la main d’Eleanor. Et là, c’est un véritable coup de foudre, pour l’un comme pour l’autre. Et certainement le début d’une histoire torturée, semée d’embûches mais inoubliable. Car oui, on n’oublie jamais son premier amour.

Une histoire aussi belle qu’étrange

Je dois vous dire que ce roman fut une vrai claque pour moi, tant par la magie des mots que par l’histoire qui se noue entre nos deux héros.

Eleanor est quelqu’un qui me ressemble beaucoup, : elle ne laisse passer aucune émotion et fait comme si tout lui passait au dessus du crâne alors que tout semble l’atteindre. Elle essaie d’être forte mais au fond d’elle, elle est morte de peur. C’est un personnage plus vrai que nature, pas une espèce de pimbêche qui ne pense qu’à son nombril. Eleanor pourra taper sur le système de certains par ses réactions parfois déplacées et surjouées. Mais croyez-moi, vous allez tomber raide dingue de cette adolescente, à la vie de martyr mais qui essaie de s’en sortir la tête haute.

Quant à Park, nous avons affaire à un adolescent qui essaie de paraître sûr de lui alors que c’est tout l’inverse, un peu torturé par son métissage et la relation presque dure qu’il entretient avec son père. Je suis complètement tombée amoureuse de ce « geek », tout en charme et en finesse ; n’hésitant pas à défendre les causes qu’il pense juste. C’est tout bonnement l’adolescent sur qui je me retournerai dans la rue ou que je regarderai avec insistance en cours. Un prince charmant adolescent.

Les personnages secondaires sont tout aussi importants pour comprendre le caractère et le comportement de nos deux héros : la mère coréenne de Park, qui reporte tout au physique ; la soumission de la mère d’Eleanor à Richie (ce dernier, d’ailleurs, est un connard fini et je père mes mots, croyez-moi. Un parasite, un sous-m*rde, ce n’est même pas la moitié d’un homme) ; Steeve et Tina, les deux adolescents presque parfaits. Tous auront une influence sur l’histoire naissante de nos deux protagonistes principaux.

L’histoire d’amour entre nos deux héros est tellement jolie, presque pure. D’une amitié naissante, on passe au je t’aime et je ne peux plus vivre sans toi. Certains trouveront ça rapide mais rappelez-vous qu’on à affaire à des adolescents et qu’à cet âge, l’amour paraît si facile mais aussi si rapide. C’est ce qui m’a certainement le plus plu dans ce roman : l’établissement de la relation entre Eleanor et Park, leur amitié qui débute et leurs promesses d’amours éternelles. J’aurais vivre une histoire comme ça à leur âge, parce que c’est le genre d’histoire qui ne s’oublie jamais et qui vous marque pour toujours. En tout cas, ce livre m’a marquée et je ne pense pas oublier Park et Eleanor de sitôt.

Ce livre est aussi bourré de référence geek (notamment à Doctor Who,) ou de musique, dont les chansons sont plus magiques les unes que les autres. J’ai d’ailleurs, pour ma part, écouté les titres quand ils étaient évoqués dans le livre ! ^^

L’écriture est fluide, simple. Rien n’est de trop, et il n’en manque jamais. C’est simple : c’est une petite pépite de l’écriture, tant par la manière dont l’auteur raconte les aventures de nos amants (la vision de Park alterne avec celle d’Eleanor) que par le style employé par Rainbow Rowell. Vous l’avez compris : je suis tombée sous la charme de la plume de l’auteure et je pense déjà à me plonger dans ses autres livres. Le seul petit reproche que je pourrais faire, c’est peut-être la fin. J’en voulais encore plus, et c’est avec regret que j’ai lu les trois derniers mots. Ça faisait longtemps que je n’avais pas autant regretté la fin d’un roman.

Vous l’avez compris : un réel coup de cœur pour moi, une histoire d’amour bizarre avec des adolescents bizarres, avec leurs parents et leurs amis, avec leurs doutes et leurs angoisses, avec leurs illusions et leurs incertitudes, mais surtout avec leur espoir !

Touchant, électrisant, bouleversant, mais aussi injuste que beau, aussi joyeux que triste.  

La plume de l'auteur/l'autrice
Traduction
L'histoire
Les personnages
Le genre de l'histoire (Romance, Suspense, Aventure, Thriller, Fantasy...)
Mon impression générale

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“ Eleanor & Park reminded me not just what it’s like to be young and in love with a girl, but also what it’s like to be young and in love with a book. ”
John Green, author of The Fault in Our Stars

Songe d'une nuit d'été

Songe d'une nuit d'été est un blog culturel tenu par Artemissia Gold / Julie F. et consacré à la littérature sous toutes ses formes entre autre chose, mais aussi aux séries TV, Films et tout ce qui touche au domaine du loisir.

8 Commentaires

    1. Ah ! En voilà un chouette cadeau ! En tout cas, je t’invite à plonger aussi vite que possible dans l’histoire ! 😀
      Je suis sûre que tu vas adorer !

      Et surtout, joyeux anniversaire, en retard ! :p

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