QUAND SONNE LA CLOCHE

J’ai été expulsé du lycée pour avoir triché pendant un examen de métaphysique ; je lisais dans les pensées de mon voisin.
Woody Allen


En regardant le calendrier aujourd’hui, j’ai été surprise de voir qu’on se trouvait déjà vers la fin septembre. Le temps passe vite. Ou pas. C’est selon. Je pense que la plupart d’entre vous ont repris le chemin des cours ou du travail. Même si certains veinards ont sans doute encore quelques semaines de vacances si ils ne reprennent qu’à la mi-octobre (ou si vous gavez gagné au loto et que vous me lisez des îles Fidji, mais ça c’est une autre histoire).



Comme vous le savez, à Forks? les enfants Cullens ont fini le lycée et sont « censés » être dans des universités ici et là. Il faut bien avouer que toutes ces années de lycées sont fatigantes (quel lycéen normal me contredira ?). Surtout pour nous qui avons beaucoup, beaucoup d’années de lycée derrière nous. Ça va tant qu’on arrive à apprendre de nouvelles choses (ce qui n’est jamais négligeable), cependant à la longue, toujours le même programme dans chaque établissement de chaque ville dans laquelle on s’installe, on s’en lasse.

Néanmoins, ces derniers temps les cours ne me dérangeaient plus tant que ça. Tout d’abord parce qu’une fois le programme su sur le bout des crocs, pardon, des doigts, seule votre présence physique est requise. Vous avez tout à loisir de penser à autre chose. Dans mon cas, de voir autre chose. Je peux me concentrer et exercer mon don tranquillement. Aussi bizarre que cela puisse sans doute vous paraître, un établissement scolaire est un bon endroit pour ça. Vous pensez sûrement qu’un lieu calme et isolé serait plus approprié. C’est vrai. Mais pas que.

Je suis capable de voir l’avenir des gens. Encore faut-il qu’il y ait des gens autour de moi. Je répugne à m’entrainer sur les membres de ma famille. Ce genre de don est déjà assez intrusif comme ça. Or, plus il y a de monde autour de moi, plus il m’est aisé d’avoir des visions de gens inconnus. Et à Forks, l’endroit qui réunit le plus d’individus au même endroit, c’est le lycée.

L’avantage, c’est que personne ne s’en rend compte lorsque j’ai une absence. Les humains font rarement attention aux détails et il faut dire qu’on n’est pas connu pour être très remuant à la base, donc si vous vous figez un peu plus que d’habitude ça n’effrayera pas grand monde.

L’autre point intéressant qu’offre ce lieu, c’est qu’en étant lycéen, nous autres vampires n’avons pas besoin d’excuses pour être parmi les humains. C’est assez agréable. Je veux dire par là que nous aussi parfois, on aimerait être normal,  « comme tout le monde ». Vivre reclus au fin fond du monde ça va quelques dizaines d’années. On s’en lasse vite. Faire officiellement partie de l’établissement c’est aussi avoir l’impression d’être accepté tel que l’on est. Que le monde nous accepte tel que l’on est. Ce n’est qu’une impression, une illusion, certes. Mais elle son importance quand même. Pour moi en tous cas.

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