MA FILLE, MON ENFANT… UN MIRACLE POUR DEUX VIES

Les écrits d'Edward Cullen

« Ma fille mon enfant, je vois venir le temps ou tu vas me quitter pour changer de saison, pour changer de maison pour changer d’habitudes (…) » (S. Reggiani) Oui il m’arrive d’apprécier les chansons française.

Plus les années passent  et plus tu grandis ma douce petite fille. Tu n’as que trois ans (en âge réel) aujourd’hui mais je te vois grandir si vite.

Bien oui, aujourd’hui est l’anniversaire de ma douce enfant; ma tendre petite fille la continuité de notre amour à Bella et moi-même.

Il y a quelques jours de cela, nous évoquions avec Bella et Esmée les semaines avant sa naissance ( suite à mon dernier texte). Ce que nous avions bien pu ressentir lors de ces moments difficiles. Des décisions parfois prises de façon miraculeuse.

Pour agrémenter notre discussion j’ai choisi cette oeuvre de Gustav Klimt qui ma paraissait la plus évocatrice. « Les trois âges de la femme »… qui pourrait se résumer à deux selon notre condition, je le reconnais.

Avant de continuer, je tenais encore une fois à travers ce site à souhaiter un  » Joyeux anniversaire » à ma tendre fille.

Un Miracle pour Deux Vies

Dans moins de deux jours c’est l’anniversaire de Renesmée (3 ans déjà, le temps passe si vite!). Oserai-je me souvenir des mauvais souvenirs ? Aurais-je la prétention et l’hypocrisie de les détourner de façon à ce qu’ils deviennent des moments d’anticipation à la joie et au bonheur de notre présent ?

Tout en écrivant ces quelques lignes je ne peux empêcher mon esprit de vagabonder vers ma mère : Esmée. Douce Esmée qui pour quelques jours, quelques semaines, s’est transformée en dragon protecteur envers ma tendre Bella.

Esmée, parfois je me demande à quoi tu as bien pu songer en refusant (à cette époque) l’inévitable ? Avais-tu la prétention de croire que tout finirait bien ? Avais-tu une foi aveugle en la destinée, privée des bons soins divinatoires de notre Alice ? Qu’aurais-tu fait si ma Bella n’y avait pas survécu ? Te serais-tu reprochée notre mort et consolée avec notre enfant ? Enfant qui pour moi à cette époque était les maux de toutes les souffrances qu’endurait ma chère et tendre moitié.

Une vie, sans Bella, ne peut être vécue. Tu sais à quel point je suis entier et têtu. Presque autant que ma douce adorée. ( Nous nous sommes bien trouvés, . . .)

Je pourrais tout autant retourner ces questions à Bella : pourquoi ?

Mon Edward,

Comment pourrais-je imaginer un monde sans ma fille ? Je le sais qu’à cette époque tu ne voulais que ma quiétude, mon bonheur et mon confort. Tu voulais que je vive pour t’épargner la peine de me voir dépérir et mourir. La décision que j’ai prise et la manière dont j’ai agi est compréhensible bien qu’elle ne soit pas « logique » ou « censée » pour un homme…mais cet enfant , notre enfant était la seule preuve tangible que tu ne m’étais pas si néfaste comme tu te plaisais si souvent à le dire .

Elle était le résultat de notre amour et uniquement de cela. Certes j’aurais aimé avoir une grossesse normale pour que tu ne t’inquiètes pas outre mesure mais l’instinct maternel  est fort et vient à bout de tout, je ne peux l’expliquer. J’aurais pu y laisser ma vie, j’en étais plus que consciente mais tant que Renesmée était vivante, ma mort n’était que secondaire car selon moi,  le plus beau des présents qu’une femme puisse offrir à son mari est un enfant. Le plus beau cadeau que je pouvais te faire était elle, en bonne et parfaite santé. Je sais pertinemment qu’encore aujourd’hui tu te tortures mentalement en te posant d’innombrables questions.  Aussi fou et révoltant que cela puisse te paraître, je n’avais pas peur des conséquences : quelque soit l’issue, j’aurai été heureuse de laisser une petite partie de nous deux sur cette terre.

Il est vrai que dans ma stratégie je n’ai pas été des plus loyales . Je me suis reposée sur la protection d’Esmée et j’ai fait appel à Rosalie car je connaissais que trop bien son point de vue sur la question! J’étais sure qu’avec elles à mes côtés tu céderais et que tu me laisserais la garder. J’avais besoin de ce soutien et je voulais par dessus tout  te montrer que moi Isabella Marie Swan, fragile humaine, étais capable de te donner un enfant et de venir à bout de cette intenable grossesse.

Aujourd’hui quand je te vois heureux avec ta fille dans les bras, quand je t’entends dire avec fierté aux gens que tu es père,… je ne peux regretter et je suis fière d’avoir cru en ce futur et de m’être battue pour nous donner les moyens de le réaliser. Je sais que j’ai été égoïste en te plongeant dans cette inquiétude et cette souffrance. Tu m’as toujours dis que nous avons eu une chance inouïe de nous en sortir que toutes les histoires ne se terminaient pas aussi bien, je le sais. J’aurais pu mourir, je le sais, j’aurais pu te laisser seul, je le sais, j’aurais pu t’entraîner vers ta propre mort, je le sais . . .

Parfois je me demande ; Si tu étais à ma place, aurais-tu réagis autrement?

C’est bien là le problème. Je ne le suis pas et je n’aurais pu l’être. Je me suis moi-même posé cette question et ma réponse est toujours ambiguë avec des « mais si »… Pour tout te dire je suis un être parfaitement égoïste et nous deux m’aurais suffit amplement. De plus tu oublies que je suis un homme et mes réactions seront toujours bien différentes des tiennes.

À vrai dire je ne sais pas et entre-nous ne n’y tiens pas trop. C’est trop compliqué.

Aurais-tu pris le risque d’abandonner le précieux cadeau de la personne que tu aimes le plus au monde ?…

Je te comprends bien que cela me dépasse, tu le sais bien.

Non assez avec les questions ! Je pense – mon chéri –  ne plus devoir justifier et expliquer mes choix ! Profite et laisse le passé derrière, loin derrière, pour toi, pour nous et pour Elle.

Les convictions maternelles me dépassent vraiment. Elles sont dotées d’une foi d’un désir inébranlable en la destinée mais la destinée peut-être perverse et farceuse. Comme on dit, tout est bien qui fini bien et je ne tiens pas à imaginer le contraire mais lors de cette époque, rien était moins sûr que la mort de Bella semblait inévitable.

Edward,

Ce n’est pas la première fois que tu abordes ces questions, et je suis toujours restée quelque peu évasive dans mes réponses. Sûrement parce les choix que j’ai fait pendant cette période trouble me sont venus naturellement sans que j’y réfléchisse vraiment.

Non, bien sur que non, je n’avais pas la prétention de penser que tout finirait bien, de même que je ne refusais pas l’inévitable, au contraire. Cependant, il est certain que j’ai une foi absolue en la destinée. C’est bien l’une des rares choses en laquelle je crois. Mais ce n’est pas le sujet qui nous intéresse ici. Laisse-moi t’expliquer mes choix. Tu ne les partageras peut-être pas, mais j’ose espérer que tu les comprendras.

Ayant moi-même été mère, j’ai très vite compris les sentiments qui animaient Bella à son retour de l’île. Pour les avoir connu. Et il m’a paru évident que rien ne ferait changer Bella d’avis quant à sa grossesse. Comment l’en blâmer ? Malgré l’évidence de la mort qui l’attendait, je me suis dit que si rien ni personne ne pouvait la convaincre, il était inutile de l’accabler, et que l’accompagner du mieux que l’on pouvait dans cette épreuve était la seule chose à faire. Tout ce qui a compté à partir de là fut de tenter de l’aider à supporter ses souffrances. Bien que je n’aie pas trouvé son choix raisonnable, je le ne le comprenais que trop bien. Je reconnais qu’à cette période là, je n’ai pu que m’en remettre à la destinée et espérer. Sa décision étant prise, il ne m’appartenait pas de la juger ou de la forcer à changer d’avis. Jamais plus je ne pourrai porter d’enfant, mais contrairement à Rosalie, j’ai appris à vivre avec cette idée, et c’est me croire bien égoïste que de penser que je projetais en cet enfant mes rêves de maternité. Si vous étiez morts tous les deux, oui, je me le serais reproché. Comme tous les membres de la famille. Ne pas avoir été assez fermes pour empêcher cela. Mais comment aurais-je pu regarder Bella dans les yeux si je lui avais ôté la liberté d’un choix qui n’appartenait qu’à elle ? N’aurait-ce pas été d’un égoïsme pur que de la priver de son libre-arbitre pour préserver mon bonheur ?

À mon tour maintenant de te retourner quelques questions. Si la grossesse de Bella te paraissait si insensée et dangereuse, pourquoi ne t’y es-tu pas opposé plus fermement ? Tu avais largement les moyens de la « forcer » à interrompre cette grossesse et préserver sa santé, pourtant tu ne l’as pas fait. Pourquoi ? Pourquoi l’as-tu laissée faire si tu étais si convaincu du caractère inévitable de sa mort ? N’as-tu pas fait finalement le même choix que moi ? Ou bien, ainsi que Jacob le croit, tu as si peur de contrarier Bella que tu l’autorises à n’en faire qu’à sa tête ? À toi de me le dire.

Ma chère Esmée,

Pour te répondre franchement je me suis senti totalement dépassé par les évènements. Comme je l’ai écrit dans mon récit précédent, j’avais l’impression d’être le spectateur impuissant de notre naufrage à tous.

J’ai commis des choix stupides. Demander à Jacob de tenter de séduire Bella pour lui faire un enfant—pour qu’elle se fasse avorter du notre— non ne dis rien. Je ne sais pas si tu es au courant et quand bien même j’en souffre encore aujourd’hui. Pourtant Bella ne m’en a jamais tenu rigueur. J’étais perdu comprends-tu. L’acceptation s’est fait à mon insu. Tout simplement.

Qu’est-ce qui nous a différencié tous les deux en fin de comptes, sinon que j’ai assumé plus facilement ma décision ?

Tu as ta réponse. Je n’étais ni conscient, ni en moyen de toutes mes facultés de penser à ce moment précis.

D’autre part, comment expliques-tu ton changement si brusque d’avis ? Tu as soutenu Bella dès que tu as entendu les pensées de Renesmée. Plutôt étrange pour quelqu’un qui se voulait si opposé, non ? Aurait-ce été un prétexte pour t’avouer enfin que tu voulais cet enfant autant qu’elle et que tu acceptais le sort qu’elle avait choisi ?

Je ne me l’explique pas Esmée. Ce fut comme une révélation. Je voulais tellement y croire comme Bella y croyait et de toute façon qu’avais-je à y perdre vu que tout semblait inévitable ? On ne pouvait plus faire marche arrière. Allais-je tomber dans la folie de la perdre ou tenter de croire au moindre petit miracle ? J’ai prié Esmée. Prié pour que quelque chose de positive sorte de cette grossesse. Ma réponse fut les sensations de bonheur et de gratitude de notre enfant envoyé à mon esprit. J’étais seul avec elle. Un privilégié. Tout comme Bella, j’avais ma part de responsabilité dans cet être qui allait venir au monde.

Oui Esmée, je rêvais d’avoir un enfant avec ma Bella, une continuité de nous deux qui aurait été une preuve de notre amour mais pas au prix de sa vie. Jamais !

Alors, oui, la peur de vous perdre ne m’a pas lâchée jusqu’à la transformation de Bella. Je suis même incapable de dire si j’aurais trouvé la force de continuer à vivre avec ma culpabilité si vous étiez morts. Probablement pas. Mais comme je le disais, c’est la destinée, et son cours est hors de mon contrôle.

La vérité, c’est qu’au jour d’aujourd’hui nous avons le plus beau des trésors, le plus grand des miracles !  Comme il est souvent évoqué dans les moments difficiles : après la tempête vient le beau temps !

Joyeux anniversaire Renesmée Carlie Cullen !

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