Titre : LES AIMANTS - CHAPITRE 4 Auteur: Lily77974 Rating : Interdit aux moins de 18 ans Pairing: Edward & Bella Disclaimer : Il est évident que les personnages appartiennent à la grande Stephenie Meyer Résumé: UA. Bella est un vampire et vit à Denali, en Alaska. Jusqu'au jour où elle fut envoyée chez les Cullen à Forks. Son existence en sera transformée à jamais... LES AIMANTS CHAPITRE 4 Par LILY77974 Si j’avais appris une chose au cours de ces deux derniers jours, c’était que fuir Edward se révélait plus facile que je ne l’avais prévu. Je passais le plus clair de mon temps dans la chambre d’Alice pour discuter ou essayer de faire échouer ses plans démoniaques de me faire sortir avec elle à Port Angeles. Entre Esmée qui, tout en travaillant à la restauration de meubles anciens, m’en expliquait les subtilités, Carlisle que je voyais, le plus souvent lorsqu’il rentrait de l’hôpital, pour parler de mes projets durant mon séjour et dont j’avais finalement accepter la proposition, à savoir aller au lycée, et enfin Emmett et Rosalie qui étaient rentrés lundi et avec qui je passais mon temps à m’entraîner ou me battre – Enfin plus avec Emmett que quiconque d’ailleurs – tout cela faisait que je ne croisât plus Edward depuis ‘l’accident’, comme je l’appelais. Malgré tout, il m’était impossible de l’oublier tant son essence, flottant partout dans la maison, m’en rappelait perpétuellement l’existence. Mais je préférais mille fois endurer ce rappel constant plutôt que de voir se réitérer ce qui s’était produit la dernière fois que j’avais eu le malheur – ou le bonheur. Arggg, non pas le bonheur - de me trouver en sa présence. J’avais tenté d’analyser ce pétage de plomb abominable. Repassant sans arrêt chaque seconde de chaque minute dans ma tête - ce qui, c’était sur et certain, n’était pas bon du tout pour ma santé mentale – en essayant de comprendre. J’étais passé en mode rembobinage/stop/lecture. C’était horrible d’avoir ces flashs de nos corps nus enlacés, du toucher de ses lèvres quasi frénétique sur ma peau, du venin bouillonnant qui gravitait sous ma peau, de ses gémissements de plaisir, de sa voix - définitivement la voix la plus sexy que j’ai jamais entendu – de sa bouche, de sa langue, de son sexe. Ahhhhhhhhh. J’irai en enfer c’est sur. Je vis Jasper remuer maladroitement dans le canapé. Merde. Je devais faire attention à me contrôler en sa présence sinon le pauvre allait finir pas s’embraser lui aussi. Mes pensées me ramenèrent au moment où j’avais eu conscience de la présence d’Edward et sur ce que j’avais ressenti alors. D’abord, il y avait eu cette empreinte olfactive - Phase 1 - puis la paralysie et ce frisson le long de ma colonne vertébrale - Phase 2 -, ensuite ma vue s’était brouillée et après… Bin après, il avait été trop tard. Oui. J’en avais décortiqué tous les symptômes. Symptômes ?!? Etait-ce une maladie ? Après tout, les vampires sont peut-être à l’abri de maladies physiques mais qu’en est-il pour les maladies mentales ? Etais-je… Dingue ? Si tel était le cas, Edward aussi alors. Etions-nous tous les deux malades ? Je commençais à être nerveuse. Peut-être qu’Edward avait raison. Pour avoir des réponses sur ce qui s’était produit, il faudrait peut-être en parler à Carlisle. NON. Je connaissais l’amitié et ce lien fort qui unissait les Cullen et le clan d’Eléazar. Que ce passerait-il si tout cela venait aux oreilles de Tanya. Tolérait-elle mon retour à Denali sachant ce qu’il s’était produit avec Edward? Et dans ce cas, sa haine n’aurait plus de limites. Je vois ça d’ici. Brandirait-elle la menace d’un ultimatum à la famille. Elle ou moi. Oh oui !! Elle le ferait. Dans le meilleur des cas. Serais-je capable de supporter l’humiliation de voir les autres choisir qu’elle reste. Même si, je savais l’amitié que me portait Kate, Irina, Eléazar et Carmen, même si je me sentais à ma place dans cette famille, il n’en est pas moins sur que cela ne fait que six mois que j’étais avec eux alors que Tanya… De plus, supporterais-je de les voir se déchirer à cause de moi ? Non. Tanya ne le tolérait jamais. Pire. Je pensa subitement qu’elle pourrait me tuer, au sens propre bien sur. La situation devenait pire chaque jour, malgré le soutien d’Alice. Mais bientôt je dus me rendre à l’évidence : elle n’était pas d’un grand secours. Lorsque qu’elle était revenue de sa chasse après ce fameux soir, ayant laissé Jasper et Esmée seuls, elle m’avait expliqué avoir vu la scène alors qu’elle était en train de se nourrir. D’où sont état misérable et le sang qui avait barbouillé ses vêtements quand elle apparut devant moi. Flashback Alice avait pénétré dans ma chambre comme une furie. Elle me fixa et son attention fut détournée par les trous dans le mur. Moi, je la regardais, attendant sa réaction. Elle se mit à rire en se tenant les côtes. « Ah bin non, j’ai pas rêvé. » Dit-elle en pouffant dans sa main. J’étais un peu apaisée de la voir comme ça et non pas en colère contre moi d’avoir débauchée son frère. Elle se tourna vers moi. « Merde Bella. J’allais déguster mon puma et vous m’avez fait rater sa jugulaire. Tu me dois de nouvelles fringues. » Avait-elle dit en rigolant et en se dressant devant moi. J’étais dépitée. « Je suis au trente-sixième dessous et toi tu ne penses qu’à tes vêtements. Alice. Qu’est ce j’ai fait ? » Si j’avais pu pleurer, sur que je ressemblerai au chute du Niagara. Elle s’assit à mon coté, sur le canapé en me regardant vivement. « Je suis désolée. J’ai tout vu trop tard. Et pourtant, j’ai fait vite. Bon, d’un autre coté, si j’étais arrivé plus tôt, je vous aurais vu en vrai toi et mon frère et… Arrrrrg, c’est suffisamment traumatisant comme ça. Et puis, à la fin de ma vision, j’ai vu que tout se terminait bien. Enfin… Bien, je l’entend dans le sens où ni lui ni toi ne se retrouve démembré ou plus mort qu’il ne l’est déjà. » « Je ne comprend pas ce qui s’est passé Alice. J’étais en train de ranger mes affaires et pouf, l’instant d’après, je me retrouvais dans les bras de ton frère. Ahhhh… Je suis maudite. » Dis-je en deux hoquets. Elle me prit dans ses bras. « Ecoute… » Dit-elle après un moment, « Je ne vais pas te dire d’aller voir Carlisle et de lui en parler sinon tu vas le prendre très mal. Je l’ai vu. Donc… Je vais t’aider et te surveiller, scruter l’avenir pour éviter, si ça se reproduit, de te transformer en harpie. Edward aussi. Mais ça pas être facile. » Avoua-t-elle. Je remerciais Alice d’être… Alice et fut soulagée de la savoir à mes cotés. Pourtant, je ne pouvais pas m’empêcher de penser qu’elle aurait pu avoir sa vision un peu plus tôt quand même. Ainsi, rien ne se serait produit. « Comment se fait-il que tu ne l’ai pas vu plus tôt ? » Lui demandais-je. Alice se redressa et jeta son dos contre le dossier. « J’ai une théorie. Mais elle ne va pas te plaire. » « Dis toujours. » L’encourageais-je. « Ok. Je ne peux prédire les événements que par rapport aux décisions que la personne prend à un moment donné. Bon, par exemple, si tu décides immédiatement d’aller à Port Angeles, faire les magasins avec moi, je nous verrai dans l’avenir aussi clairement que je te vois. Tu me suis ? » Demanda-t-elle. J’hocha simplement la tête, curieuse de voir où elle voulait en venir. « Ce qui vous arrive à toi et à Edward, ne résulte pas d’une décision que vous avez prise. Aussi, je ne peux le voir que lorsque l’un de vous deux décide de… Se lancer. » Conclut-elle. J’étais partagée entre l’horreur totale qu’elle puisse avoir eu une vision de nous en train de … Baiser – appelons un chat un chat, ce n’était rien d’autre - et le soulagement malsain de pouvoir partager ça avec quelqu’un. « Ne t’en fais pas. Je suis ravie d’avoir trouver une bonne excuse pour te coller encore plus. » Rit-elle « Jasper et Esmée ne vont plus tarder, alors nous ferions mieux de camoufler le crime. » Dit-elle en pointant du doigt les trous dans les murs. Sur cela, elle se leva d’un bond et revint une minute plus tard avec deux grands tableaux en noir et blanc, l’un représentant la Tour Eiffel, avec une perceptive vu d’en dessous, l’autre était une reproduction de ‘Marilyn’ d’Andy Warhol, sauf qu’au lieu du portrait de Marilyn Monroe, c’était le visage d’Alice qui s’étalait sur les quatre carrés multicolores. Après les avoir fixés devant les trous, elle recula et prit une pose appréciatrice. « Ca ira. » Elle se retourna vers moi. « Inutile de me remercier, les amis sont faits pour ça. » Ponctua-t-elle d’un clin d’œil. Fin du flashback Ainsi, Alice me collait pratiquement autant que Jasper et moi je fuyais Edward depuis deux jours comme s’il avait le virus Ebola. Quoique la comparaison n’était pas très juste. Le virus Ebola ne m’aurait pas fait grand-chose. L’imaginer plutôt comme s’il était un gros sandwich au concombre était plus approprié. J’avais en horreur la nourriture humaine. Je me rappelle encore, alors que j’avais été transformé depuis peu, que j’avais voulu manger une pomme, juste pour voir comment c’était. L’odeur m’avait déjà fait hésiter mais je pouvais être assez têtue quand je m’y mettais. Lorsque je croqua dedans, je cru que j’allais m’étouffer et senti une boule nauséeuse bondir dans ma gorge. L’insipidité du fruit avait attaqué ma langue et mes papilles et me lassa un goût épouvantable dans la bouche jusqu’à ce que j’avale du sang frais. Depuis, toute nourriture humaine me dégoûtait rien qu’en la regardant. Oui. Edward était une pomme, une grosse pomme, une énorme pomme. Je ne l’avais pas croisé depuis deux jours et malgré son odeur estompée qui embaumait l’air ambiant et me rappelait sans arrêt ma culpabilité, je me maîtrisais assez bien. Pourtant la situation devenait pesante. Je n’allais pas pouvoir continuer comme ça pendant six mois. Tôt ou tard, les autres s’apercevraient qu’un truc ne colle pas – si ce n’était déjà fait – et là, ce serait la catastrophe. Un sentiment de panique m’envahit à l’idée que tout se sache et imagina à nouveau les proportions que tout cela pouvait atteindre. Soudain, je sentis une vague de calme m’envahir et fixa Jasper. « Tu devrais arrêter de trop penser Bella » Dit-il d’une voix sereine. « Je ne sais pas à quoi tu réfléchis mais passer de l’exaltation à l’effroi, c’est assez perturbant. Tu veux en parler ? » « Merci Jasper mais non. Je te promets d’essayer de me contrôler. » Dis-je sur un ton embarrassé. Il avait raison. Ruminer ne sert à rien. Pauvre Jasper. Avec un don pareil, je me serai déjà suicider. Il devait posséder une maîtrise à tout épreuve pour supporter ça. Absorber toutes ces émotions telle une éponge, être imbibé de tous ces empreintes affectives chaque jour aurait dû le rendre cinglé. « Comment tu fais ? » Demandais-je « Je veux dire… Ressentir toutes ces choses et être si posé, si calme… C’est impressionnant. » Avouais-je. Jasper me lança un sourire amusé. « Je maîtrise mon empathie. J’arrive à me fermer totalement parfois. Pour être honnête, je laisse les vannes ouvertes pour veiller sur toi. Ce n’est pas facile d’arriver dans une maison avec sept vampires que tu ne connais pas et j’essaie de percevoir tes émotions afin de te tranquilliser et de te faire sentir le mieux possible. » Expliqua-t-il. « Merci. » Murmurais-je. « Mais si c’est trop pour toi, tu ne devrais pas faire ça. Je suis bien ici je t’assures. » « Tu sais, quand je suis arrivé dans cette maison, j’étais assez impressionné par la force du lien qui unissait Carlisme, Esmée, Emmett et Rose. Mais j’avais Alice. Tu es seule. Et je me suis dis qu’une aide supplémentaire ne te ferait pas de mal. » « Ne t’inquiète pas Jasper. Je suis une grande fille et j’en ai vu d’autre. » Dis-je, ironique. « J’en doute pas. » Rit-il. J’entendis le pneu d’une voiture crissée dans l’allée et vit Alice apparaître quelques secondes après les bras chargés de deux grands tableaux. Elle les posa près du canapé, se dirigea vers Jasper et l’embrassa tendrement sur les lèvres. Ils se regardèrent un instant. On pouvait y voir tout l’amour qu’il se portait. Je n’avais jamais vu une telle chose auparavant. Jasper se leva en tendant la main vers Alice. « On se voit plus tard Bella. » Dit Alice en me faisant un clin d’œil. Tandis qu’ils s’éclipsèrent, je m’interrogeais sur ce que je venais de voir. Mes références dans domaine de l’amour étaient assez minces. Ce que j’avais vécu avec Daniel ne peut en rien être considéré comme de l’amour. L’amour ce n’est pas la haine viscérale et le dégoût, non plus la cruauté vicieuse, encore moins le sadisme. J’avais vu Carmen et Eléazar ensemble et j’avais vu toute la tendresse qu’ils se donnaient. En mon fort intérieur, je savais que l’amour pouvait tout transcender ou tout annihiler, donner pour recevoir, souvent dans la totale abnégation de soi-même. Oui, j’avais entendu toute sorte de chose sur l’amour mais je ne les avais jamais ressenti. Mais entr’apercevoir cela, dans les yeux d’Alice et de Jasper était… Magique. Ca me remplissait d’espoir et me donna l’impression que mon existence n’était pas vouée qu’à la solitude. Emmett et Rosalie apparurent et s’installèrent sur le grand canapé. Emmett brancha sa Playstation et commença à prendre les deux manettes posées dessus. « Tu as déjà jouer Bella ? » Demanda Emmett. « Un peu. Avec Kate. Mais c’était sur la Wii. J’ai cassé une des manettes de leur Playstation parce que j’y vais trop fort quand je presse les boutons. » Avouais-je avec gêne. Je vis Emmett ranger la console, ouvrir un placard du meuble télé et me tendit la manette de sa Wii. « Ah non Emmett ! » M’exclamais-je. « De toute façon, je suis trop nulle. » « Je commence si tu veux. Tu prends le gagnant. » Dit Rosalie. « Je vais tout casser. » Menaçais-je. « T’a pas intérêt sinon c’est Esmée qui va te casser en deux. Tu préfères le bras de fer ? » J’allais encore argumenter mais ma bouche s’ouvrit et aucun son n’en sortit. Finalement, je bassa les mains en signe de reddition. « Pfff, d’accord, je prend le gagnant mais il va falloir me ré-expliquer. » « C’est pas compliquer tu vas voir… Même pour toi. » Dit-il sur un ton narquois. « Ahahah » Dis-je ironique. « T’as avalé un clown ce matin ? » Répondis-je. Emmett pouffa et s’installa avec Rosalie debout devant l’écran plat. J’avais déjà expérimenté le jeu Wii sport mais juste le bowling. Emmett et Rose commencèrent une partie de tennis. Tout en jouant, Rosalie m’expliquait les règles du jeu et Emmett ruminait car il était en train de perdre. C’était amusant car plus il perdait, plus sa capacité de concentration s’épuisait. Il faisait faute sur faute. Je pouffa et cela le déstabilisa encore plus. Alors que les points étaient trop écartés entre eux pour donner une chance à Emmett de revenir au score, celui se tourna vers Rosalie. « Si je pers, tu devras me faire un gros câlin d’amoooouuuuur. » Dit-il comme un loup hurlant à la lune. « Emmett, tu es déjà entrain de perdre. » Précisa Rosalie. « C’est bien ce que je disais. » Murmura-t-il en l’embrassant doucement. Emmett et Rosalie s’aimait eux aussi. A leur façon. C’était impressionnant de voir que malgré les différences entre eux - Emmett ressemblant à un ours et Rosalie, une déesse blonde et gracieuse – ils semblaient si complémentaires, se regardant avec adoration. Avec tous ces couples autour de moi, j’allais finir en guimauve romantique. Au moins, à Denali, il n’y avait que Carmen et Eléazar et encore, il faisait preuve de discrétion. Mais là avec trois couples, s’embrassant ouvertement et se prouvant sans cesse à quel point ils s’aiment, c’était horrible et merveilleux à la fois. Emmett perdit comme prévu et je pris sa place pour affronter Rosalie. Bien que je ne me débrouillais pas trop mal, mon score fut assez minable – pire que celui d’Emmett – et je ne doutais pas qu’il me fallut beaucoup m’entraîner pour arriver au niveau de Rosalie. Après que Rosalie et Emmett me mirent la raclée de ma vie au jeu, je les laissa jouer, vexée mais heureuse de n’avoir rien cassé cette fois. J’entendis une voiture arriver dans l’allée et la porte s’ouvrit, laissant avec elle, le vent porter jusqu’à mon odorat, un puissant parfum que je ne mis qu’un millième de seconde à reconnaître. Putain. Tout mais pas ça. Soudain, mes narines se dilatèrent instinctivement. Phase 1. Je retins immédiatement ma respiration mais même ainsi, j’avais l’impression que l’odeur essayait de transpercer mon nez. Je le pinçais entre deux doigts et ferma les yeux pour tenter de me concentrer. Ce fut un peu mieux. Un peu. Mais la fine particule qui avait réussit à pénétrer dans ma poitrine commença à danser frénétiquement et s’insinua sournoisement dans ma gorge. J’ouvris les yeux pour ne pas tomber dans le néant total. Tout à coup, je vis Alice apparaître soudainement dans le salon et elle me tira violemment par le bras alors que j’avais toujours ma main sur mon nez. « Allons chasser Bella. » Dit-elle en me faisant de grands yeux. Je vis, dans ses prunelles ambrées, une lueur d’inquiétude qui m’indiqua qu’elle avait conscience de la situation dans laquelle je me trouvais. Ou pire. Qu’elle avait vu ce qu’il allait se produire. Je ne vis même pas Emmett et Rosalie, me laissant entraîner dehors par la tornade Alice alors qu’au loin, j’entendis la porte d’entrée se refermer dans un bruissement sourd et étouffé. Je savais. Au plus profond de mon être, je savais qui venait de franchir cette porte. Tout mon corps le hurlait. Dans notre course effrénée, ma tête s’était déconnectée ¼ de seconde mais rapidement l’odeur s’évapora et fut balayée par l’humidité douce et brumeuse de la pluie qui s’abattait sur moi. Elle me lavait. Me purifiait. Chassait cette cruelle tentation. Bientôt, cette torture cessa et laissa la place à un soulagement profond mais douloureux. Nous courûmes toujours à travers les arbres et je pris conscience que mes pas effleuraient le sol tapis de fougères et de terre et que le vent salvateur fouettait doucement mon visage. Au bout d’un moment, nous nous arrêtâmes, Alice lâcha mon bras et m’adressa un sourire de soulagement. « Tu l’as échappée belle. » Elle rit. « Je ne te dirai même pas ce que j’ai vu. ». Je mis une main sur mon front, j’avais mal mais je n’arrivais pas à identifier où. J’avais l’impression d’avoir perdu une partie de moi. Je souffrais mais n’éprouvais aucune douleur physique. « J’en peux plus Alice. » Avouais-je. « Je suis constamment sur mes gardes, je fais tout pour éviter ton frère et tout à l’heure si tu n’avais pas été là… » Alice me coupa. « J’étais là. » Soudain, je fus prise d’affolement. « Oui mais imagine que tu sois loin ou avec Jasper… ou dieu sait où. Tu n’as pas le temps de le prévoir. Tu ne pourras pas me surveiller indéfiniment. » Dis-je d’une voix alarmée que je ne reconnus pas moi-même. Alice se figea un instant, les yeux perdus dans le vide. C’était assez impressionnant de la voir comme ça. Elle était là, devant moi, et en même temps, elle ne l’était pas. Je la sentais si lointaine, inaccessible. Ses yeux devinrent transparents, quasiment opaque et son iris disparaissait presque dans le blanc laiteux entourant ses pupilles. Au bout de quelques secondes, elle cligna ses paupières et me regarda à nouveau. « Je t’interdis de faire ça Bella » Dit-elle en dressant son doigt en l’air. Comme Eléazar. Songeais-je. Elle s’avança, me prit dans ses bras et se mit à chuchoter à mon oreille. « Ne pars pas. S’il te plait. Nous trouverons une solution. Fais moi confiance ». Elle desserra son étreinte afin de me regarder dans les yeux. « Fais-moi confiance Bella. » Implora-t-elle. Elle me regardait avec des yeux de cocker malheureux et les lèvres pincées. Je ne pouvais rien lui refuser en cet instant, pas quand elle me fixait ainsi. Son regard était plein de tristesse mais aussi plein d’amour. Je l’aimais moi aussi. Elle était si vivante, si entière. Oui, je l’aimais comme une sœur. Et puis, si je partais, où est-ce que j’irai ? Retourner à Denali et mentir à Eléazar et Carmen sur les raisons qui m’ont poussé à fuir ? Croiser le regard de Tanya alors que je sais qu’elle se meure d’amour pour Edward ? Attendre le coup de grâce ? Putain de merde. Comment allais-je me dépêtrer de cette situation merdique ? Bon. Premièrement, arrête de dire ‘putain’ parce que putain, ça ne va pas t’aider putain. Argggg, arrête. Deuxièmement… Bin…Non. Y’a pas de deuxièmement. J’étais bonne pour l’asile de dingue. « Ça va ? » Demanda Alice. Je m’assis par terre - bien que je n’en avais pas l’utilité - et la sensation de l’herbe humide sous mes doigts sembla m’apaiser un peu et me ramener sur Terre. « Non. » Répondis-je, impassible. Au bout de quelques minutes, je demandais à Alice « Tu ne devais pas aller chasser ? ». Elle s’assit près de moi. « Ok. Je croyais que tu avais compris que c’était juste une bonne excuse pour t’empêcher de violer mon frère. » Dit-elle en pouffant. Je fixa le sol et éclata de rire. Elle me rejoignit dans mon fou rire et je me laissa tomber en arrière, dos au sol, incapable de m’arrêter. « C’est pas le terme exacte pour qualifier une victime consentante Alice. » Gloussais-je. « Tu l’as vu, je ne l’ai pas obligé et il n’avait pas l’air de se forcer. » Réalisais-je. Alice sourit et saisit un brin d’herbe entre ses doigts. « Dis-moi ce que tu as ressenti Bella ? » Demanda-t-elle. Je la regarda quelques secondes. Je pouvais le faire. Je pouvais dire à Alice ce que je ressentais, ce que j’avais ressenti. Ce n’était pas honteux, ni méprisable, ni abject. « C’était… Bizarre. Je n’avais rien ressenti de tel de toute mon existence. C’est comme si… C’est aussi fort que l’appel du sang humain sauf que je sais que ça n’en est pas mais ça… m’attire tout comme. Peut-être même plus. C’est incoercible, irrésistible, implacable et je n’ai plus le contrôle de ma raison. » Expliquais-je. « Ouais. Ok. On n’est pas dans la merde. » Rigola Alice. « Ecoute, je peux te dire, d’après ce que j’ai vu, que il se passe la même chose pour Edward, il était dans le même… Etat. » « Je ne sais pas Alice. » Avouais-je. « Quoi ? Tu veux dire que vous n’en avez pas discuté ? » Demanda-t-elle, perplexe. « Non. » Admis-je. Elle se figea comme tout à l’heure. Une vision. Elle dura plus longtemps cependant. Je vis ses pupilles bougées à une vitesse ahurissante. Gauche. Droite. Haut. Gauche. Droite. Bas. Tout ça en un millième de seconde. J’ouvris la bouche au bout de quelques minutes mais elle me stoppa en levant une main d’un geste vif. Quelques minutes plus tard, elle revint à son état initial, un énorme sourire aux lèvres. «Edward arrive. » Annonça-t-elle. Alerte rouge. Prise de panique, je m’assis et commença à me lever quand Alice m’arrêta d’un geste. « Reste. » Ordonna-t-elle, d’une voix douce. « Mais tu viens de dire… » Commençais-je, sans comprendre où elle voulait en venir. « Je sais. Mais je te l’ai demandé tout à l’heure. » Elle se mit à ma hauteur et mit ses deux mains sur mes épaules en regardant fixement. « Fais moi confiance. » Insista-t-elle. Ça y est, c’est officiel, cette fille est tarée. Plus que moi. « Alice. Si je ne pars pas tout de suite, je vais encore péter les plombs. » Expliquais-je, ahurie. « Bella. » Me sermonna-t-elle. « J’y vais ». Elle me laissa seule et ma première réaction fut de la suivre et de prendre mes jambes à mon cou. Mais elle m’avait demandé de lui faire confiance et au fond de moi, j’avais envie de rester. Je poussa un profond soupir et m’installa en indien sur le sol détrempé. Soudain, j’entendis un bruissement furtif au loin et la phase 1 commença. J’attendis la phase 2 sans bouger. À SUIVRE