Titre : LES AIMANTS - CHAPITRE 2 Auteur: Lily77974 Rating : Interdit aux moins de 18 ans Pairing: Edward & Bella Disclaimer : Il est évident que les personnages appartiennent à la grande Stephenie Meyer Résumé: UA. Bella est un vampire et vit à Denali, en Alaska. Jusqu'au jour où elle fut envoyée chez les Cullen à Forks. Son existence en sera transformée à jamais... LES AIMANTS CHAPITRE 2 Par LILY77974 Bella POV Après un peu plus de trois heures de vol à partir d’Anchorage, nous atterrîmes à Seattle. Nous ne mîmes que quelques heures pour arriver à destination en voiture. J’avais passé le trajet à regarder le paysage par la fenêtre et un silence agréable s’était installé entre moi et Carmen dans la voiture. Lentement les paysages enneigées avaient fait place à de grands espaces verdoyants, où s’élevaient des forets dru et où la cime des arbres semblait embrassée le ciel. Le soleil commençait à se lever et les premiers rayons dansaient à travers les branches laissant ainsi de fins traits lumineux s’étendre comme des lasers. C’était un spectacle magnifique. Bientôt, il se mit à pleuvoir. C’était un tout petit crachin qui laissait un brume humide en suspension dans l’air. Super. Pluie et humidité que du bonheur. Pensais-je ironiquement. La seule chose un peu agréable dans tout ça, c’était la profusion de vert. Depuis que j’étais devenue vampire, ma vue pouvait voir ce que le commun des mortels ne pouvait qu’entr’apercevoir. Là où ils voyaient du vert, moi j’en captais toutes les teintes comme un arc en ciel verdâtre déclinant sa palette de nuances. Carmen, comme toujours, roulait comme une dingue. Je n’avais plus conduit moi-même depuis ma transformation. J’avais essayé bien sur, mais à ma première tentative, j’avais cassé la boite de vitesse en voulant passé la 1ère et avais défoncé le tableau de bord dans mon élan. Sans oublier la pédale de débrayage que j’ai malencontreusement enfoncé avec mon pied, traversant ainsi le plancher de la voiture. Finalement, je me suis retrouvé tellement en colère que j’ai poussé la Fiat dans un ravin non sans l’avoir déchiqueter à coup de dent auparavant et après y avoir mis le feu. Ah !! Humeur de nouveau-né !!! Depuis, je me contentais de courir. Ce souvenir m’arracha un petit sourire. Carmen me jeta un coup d’œil furtif et sourit à son tour. « Quoi ? » Lui demandais-je. « Rien. C’est juste que ça fait du bien de te voir sourire querida » Dit-elle, réjouie. « Nous sommes presque arrivés. » Alors que nous pénétrâmes dans la forêt par un chemin de terre, je repensa à tout ce que Kate m’avait raconté sur les Cullen. Je fus tirée de mes réminiscences par la voix mélodieuse de Carmen, qui, après avoir stoppée le véhicule, se tourna vers moi, le visage grave. « Ne nous fait pas honte. Comme tu le sais, ce clan est le nôtre sommes très proche. S’il y a le moindre souci, tu m’appelles. Soit respectueuse. » Dit-elle l’air encore plus tragique. Ah !!! Carmen et son ton mélodramatique. A me dire ça, on aura cru qu’elle s’adressait à une assemblée de l’O.N.U, tant son petit discours était empreint de tragique solennité. « Oui maman.» Dis-je sur un ton faussement outré en levant les yeux au ciel. « Je suis encore civilisée. » Carmen rit et me prit dans ses bras. « Allons-y. » Dit-elle. Je sortis de la voiture et aperçu la superbe maison qui se dressait sur deux étages. La blancheur écrue de la façade entrecoupée de larges panneaux de bois laqué que contournaient les baies vitrées immenses, contrastait avec le vert environnant. Sur le coté de la maison étaient accolée un bloc démesuré, fermé par un large rideau en aluminium. J’en déduis qu’il s’agissait du garage. Bien sur tout le clan Cullen était déjà là à nous accueillir. Ils avaient tous les yeux ambre, presque comme les miens. A la différence que mes pupilles portaient encore une fine trace écarlate, signe de ma honte. Un homme s’avança vers nous et étreint chaleureusement Carmen. Il était grand et sa chevelure blond-platine, plaquée en arrière, se mariait parfaitement à son teint pâle. J’en conclus qu’il s’agissait de Carlisle. Je remerciais intérieurement Kate-plus-grosse-commère-que-moi-tu-meurs et ses descriptions assez fidèles. Après avoir lâché Carmen, il se tourna vers moi et me tendit la main. « Je suis Carlisle » Dit-t-il. Dans le mille. « Bienvenue… Euh… » Hésita-t-il. J’hallucine. Eléazar m’envoie ici et il ne leur a même pas dit comment je m’appelais. J’allais ouvrir la bouche lorsqu’un petit bout de femme surgit près de moi et me regardant de son air espiègle et commença à tourner autour de moi, impatiente. Elle me prit soudain dans ses bras alors que je tenais toujours la main de Carlisle. Heureusement que je n’avais plus besoin de respirer. « Salut Bella. » Dit-elle de sa voix douce et cristalline. Je lâchais la main de Carlisle et laissa tomber mes bras le long de mon corps tout en regardant Carmen d’un air que je voulais ahurie. Elle au moins, trouvait ça drôle. Alice me lâcha enfin et sautilla légèrement en arrière. Un homme s’avança derrière elle et la prit par la taille. Jasper. Alice et Jasper. Il était sublime et avait dans ses traits quelque chose de racé. Ses cheveux courts ondulaient sur son crâne et ressemblaient à un nuage fou. Il me tendit la main et ouvrit la bouche. « Jasper. » Le coupais-je. Il hocha la tête dans l’affirmative et me gratifia d’un sourire éclatant. « J’espère qu’Alice ne t’a pas fait trop peur. » Puis il s’approcha et me fit un clin d’œil complice. « Ne lui dit pas mais, des fois, à moi aussi elle me fait peur. » Chuchota-il. Cette réflexion lui valut une petite tape sur l’épaule de la part d’Alice qui se mit à rire. Je regardais derrière eux et vis un homme grand, cheveux court et une carrure athlétique. Ses muscles étaient mis en valeur par son t-shirt blanc qui soulignait chaque courbe de son corps. C’est pas possible. Chaque membre de ce clan participait-il à un jeu intitulé ‘qui est le plus canon’ ? Bon, techniquement, c’est vrai que tous les vampires possédaient d’indéniables qualités physiques mais ceux-là portaient tous une sorte d’aura de magnificence. S’en était presque agaçant d’être parfait à ce point. Je pointais un doigt vers lui. « Edward. » Affirmais-je, sure de moi. L’homme me regarda d’un air terrifié - ou dégoûté je ne saurais le dire - et s’en suivirent d’énormes éclats de rire d’Alice et Jasper. Je surpris même Carlisle à glousser dans sa main. Même la superbe blonde qui s’avança vers lui. Elle lui mis une main sur l’épaule et la tapota d’un air désolée. « Quoi ? Qu’est ce que j’ai dit ? » M’insurgeais-je. La blonde sculpturale s’avança vers moi et me tendit la main encore tout sourire. « Emmet est choqué que tu l’ai confondu avec Edward. » Dit-elle en me serrant la main. « Moi c’est Rosalie. Nous sommes désolés mais nous partons ce week-end mais on aura tout le temps de faire connaissance à notre retour. » Emmet s’avança vers moi et se mit à mon coté, un sourire malicieux au coin des lèvres. « Ouais. Tu vas avoir le temps de faire connaissance avec Emmett » Il insista sur le Emmett et leva une main qui vint s’aplatir sur mon épaule me faisant légèrement basculé vers l’avant. Putain…. La force qu’il a celui là. Tout le monde rit. La vache ! J’étais devenue l’attraction du jour. Qu’est ce qu’on rigole. Ouais super drôle. Je me tourna vers Carmen la traîtresse qui rigolait de mon malheur. Puis vers Carlisle qui se racla la gorge. « Et si nous allions à l’intérieur ? Esmée nous attend et sera ravie de te voir quelques instants Carmen. » Carmen suivit Carlisle et Alice me prit le bras en m’accompagnant vers l’entrée. « Viens. Je vais te monter ta chambre. Je l’ai décoré moi-même. Bien sur, il manque des p’tites choses mais comme ça, j’aurais une bonne excuse pour t’emmener faire les boutiques. » Elle regarda Rose. « Rose n’en a que pour ses bagnoles. » Elle lui tira la langue puis se retourna vers moi. « Je suis heureuse que tu sois là. Bon, je vais te faire visiter la maison. Faut que tu te sentes à l’aise. N’hésite pas à me demander quoi que ce soit. Enfin quelqu’un avec qui traîner pendant des heures dans les magasins ! Ahhhh! Ça va être génial et… Avant, attend moi ici.» Dit-elle avant de me laissée en plan. Pour ma part, je ne savais pas si je devais rire ou pleurer. Elle m’avait impressionnée avec son monologue qui frisait un peu l’hystérie. Je mis ça sur le compte du fait qu’elle était excitée par mon arrivée. Cela ne pouvait pas être son état naturel non ? J’étais dans le salon. La déco était design mais très sobre, pas de choses ostentatoires, un mélange de genre, entre quelques meubles rustiques et d’autres un peu plus modernes. Je me doutais que c’était l’œuvre d’Esmée d’après Kate qui m’avait parlé de ses qualités de décoratrice. Une grande table ovale en ébène était postée au milieu du séjour et me rappela celui de Denali où les conseils de famille avaient lieu. Un écran plat immense était accroché au mur du salon et au dessus un fanion bleu et or ‘Rangers Go’ pendait sur le mur. Amateur de base-ball. Mes yeux se tournèrent vers le fond de la pièce où trônait un magnifique piano noir laqué. Je m’approchais en effleurant la douce texture de l’instrument et vis une partition sur le chevalet. Sonate au clair de lune. Hum… Plutôt triste et mélancolique comme air. Soudain, quelque chose était bizarre. Je capta une étrange senteur qui me donna immédiatement un léger frisson le long de ma nuque. Alice réapparut soudainement. Je ne l’avais même pas entendu arriver. « C’est Edward le mélomane ici. Il est parti chasser mais tu le verras bien assez tôt. » Dit-elle, l’air enjoué. « Viens avec moi. Ahhhh !!! Je suis toute excitée. » Elle poussa un cri strident. Bon, je crois que c’est son état naturel tout compte fait. Nous montâmes à l’étage. Tout à ces commentaires, elle me montra sa chambre, celle de Rosalie et d’Emmett, celle d’Edward, celle de Carlisle et Esmée, le bureau de Carlisle, la salle commune qui était agrémentée d’un canapé, un écran plat et trois PC, la buanderie et même les placards. Nous montâmes au second étage qui, à ma grande stupéfaction, abritait une piscine et une pièce en bois qui devait être un sauna. Comme à Denali. Songeais-je. Pour le sauna du moins. La pièce s’étendait sur toute la surface de la maison. Sur les quatre murs qui entouraient la salle, trois étaient entièrement vitrés, le sol était recouvert de longues lattes de bois en teck, encerclant entièrement la piscine d’où s’élevait une lumière tamisée et au plafond, la réverbération de l’eau provoquait de petites vaguelettes bleues turquoises ondulantes. J’étais éblouie. A peine eus-je le temps de profiter de la vue qu’offrait la vision de la cime des arbres dehors que nous redescendîmes aussi vite que nous étions montées et Alice continua à débiter un flot de paroles à la seconde assez impressionnant. Elle me tira le long d’un petit corridor contigu à la cuisine. « Alors là ; c’est ta salle de bain… » Dit-elle en me montrant la première porte sur la droite. « … Par là, tu as accès au garage… » Elle désigna une porte coulissante sur la gauche et finalement s’arrêta devant la porte au fond et en se retournant vers moi. « Ta chambre. Ferme les yeux. » Dit elle, un sourire entier sur les lèvres. Je m’exécutais non sans la fusiller du regard mais quelque chose me disait que je n’aurait pas le dernier mot avec elle et elle semblait si joyeuse. J’entendis le cliquetis de la porte et sentis ses mains dans les miennes tandis qu’elle me tirait en avant. Après quelque pas, je respirais un léger parfum d’agrumes et de lys. « Tu peux ouvrir les yeux ». Murmura-t-elle. Alors que je les ouvris, je fus absolument abasourdie. C’était adorable. Un petit canapé beige ainsi qu’un pouf assorti était positionnée au milieu de la pièce sous un magnifique tapis rouge. Le dressing tout en verre et s’étalant sur toute la hauteur était fabuleux. Il y avait une commode sur laquelle trônaient trois vases de différents niveaux avec des lys blancs. Mais le plus beau s’était la magnifique baie vitrée au fond de la chambre qui tenait toute la largeur du pan de mur et qui donnait une vue sur la foret et les fougères primaires. Alice se dirigea vers un petit interrupteur sur lequel elle appuya et immédiatement le verre devint opaque puis elle rappuya dessus et la vitre redevint transparente. « Cristaux liquides. C’est pratique. » Gloussa-t-elle. « Nous n’avons pas mis de lit vu que nous n’en avons pas la nécessité mais si tu en veux un, nous… » Je la coupais « C’est parfait Alice. Merci » Dis-je dans un souffle. « Installe-toi. Je vais rejoindre Carmen.» Dit-elle en traversant la pièce sautillant telle un danseuse. Arrivée à la porte, elle se tourna. « Nous allons devenir de grandes amis Bella. » Ponctua-t-elle d’un clin d’œil. Je marcha jusqu’à la baie vitrée et regarda furtivement à l’extérieur. Il faisait presque nuit mais j’y voyais comme en plein jour. Je décidais d’admirer le spectacle un peu plus tard et commença à ranger quelques affaires. Mon attention fut attirée vers le mur gauche du canapé. C’était une photographie. Je reconnus Esmée, Carlisle, Emmett, Rosalie, Alice, Jasper et quelqu’un que je n’avais pas encore vu… Edward. Son visage était angélique. Sur la photo, il posait les bras croisés sur son torse, un sourire en coin absolument fascinant. Il était magnifique. Je pouvais reconnaître cela à Tanya, à défaut d’avoir un caractère de merde, elle avait au moins bon goût. Kate m’avait parlé brièvement de la relation tumultueuse qu’elle avait eue avec Edward et elle l’aimait encore malgré tout, d’après sa sœur. Ne voulant plus penser à Tanya et laissant le reste pour plus tard, je me dirigeais vers le séjour où tous étaient rassemblés sauf Emmett et Rosalie qui devait être déjà partis. Carmen se leva ainsi que Carlisle qui prit la parole. « Bella voici Esmée. » Dit-il en la regardant avec amour. Esmée se dirigea vers moi et me fit une tendre accolade. Ses cheveux d’un brun chatoyant encadraient son visage doux et chaleureux. Elle sentait bon. Elle me fixa avec un sourire. « Je suis ravie de t’avoir ici Bella. Assis-toi je t’en prie. » Proposa-t-elle. Nous nous essayâmes tous dans le grand canapé sauf Alice et Jasper qui s’étaient affalées sur le fauteuil en face de nous, collés l’un dans l’autre. « Bella… » Commença Carlisle, « Nous avons parlé avec Carmen et si tu es d’accord, tu resteras jusqu’à la fin de l’année scolaire. » Dit-il. Donc 6 mois. Ok. Je devrais survivre. « Nous devons savoir si le fait de côtoyer des humains te pose des problèmes. » Dit-il l’air sérieux. « Non, j’ai eu du mal au début… » Je regardais Carmen qui acquiesça, « mais je me maîtrise plutôt bien à présent. » Dis-je, confiante. Carmen pris la parole. « Bella s’est exceptionnellement bien acclimatée. Ça tient de son don d’ailleurs. Bella ? » Elle se tourna vers moi, m’encourageant à continuer. « J’ai un bouclier psychique qui me protège des attaques et intrusions physiques et mentales. Eléazar pense que ce bouclier influx sur ma maîtrise et me rend ainsi moins réceptive aux tentations du sang humain. » Récitais-je. « Tu te nourrissais de sang humain avant pourtant ? » Demanda Carlisle en me fixant du regard. « Oui. » Avouais-je avec une certaine irritation. « Pourquoi me poser la question alors que visiblement vous connaissez la réponse ? » Dis-je, sarcastique. « Mais depuis que tu vis avec Carmen et Eléazar, tu n’y a plus touché ? » Demanda-t-il sans relever, le regard toujours rivé au mien. « Non. » Répondis-je. « Ne te méprend pas Bella. C’est juste que je suis… Surpris. Et je devais te l’entendre dire. Comme tu vas rester quelques mois, nous sommes dit que tu pourrais aller au lycée avec Alice, Jasper, Emmett, Rosalie et Edward. Mais je devais jauger la situation de manière honnête et avoir ta réponse. Et bien sur, tu iras uniquement si tu le souhaites et si tu t’en sens capable. » « J’ai arrêter les cours il y a 4 ans. Je suivais des cours privés à Denali. Mais j’ai déjà fait le cursus du lycée. » « Bien. Donc tu as le choix. Je te demande d’y réfléchir avant de me donner ta réponse. » « D’accord. » Approuvais-je un peu plus détendue. Il se tourna vers Carmen. « Je prendrai la liberté de contacter notre ami commun afin de faire de nouveaux papiers d’identité pour Bella dans l’affirmative. » Ils se mirent à discuter des nouvelles modalités de mon changement d’identité comme si je n’étais pas là. Je ne sentais comme une gamine de 8 ans et j’avais l’impression que Carlisle allait me demander à tout instant si je suçais encore mon pouce ou s’il me fallait un doudou. Décidemment, ça ne me changeait pas trop de Denali et d’Eléazar. Au bout de quelques minutes, Carmen pris la parole. « Très bien. Je vais profiter qu’il fasse encore jour pour retourner à Denali. » Annonça-t-elle. « Comment ? Déjà ? » S’enquit Esmée. « J’aurais cru que tu resterais un peu. » Dit Esmée, réellement déçue. « Je ne suis pas très à l’aise quand Eléazar est loin de moi mais je te promets de revenir accompagner la prochaine fois. » Carmen se leva et se tourna vers moi. « Je te laisse entre de bonnes dents querida. » Dit-elle en m’enlaçant. Je pouffa dans son épaule. « Je tâcherais de limer un peu les miennes. » Dis-je avec émotion. Alors que Carmen faisait ses adieux et que Carlisle et Esmée l’accompagnèrent dehors. Jasper s’approcha de moi, l’air espiègle. « Dis donc Bella, ce truc de bouclier, il bloque vraiment les attaques ? » Demanda-t-il. J’hocha la tête dans la positive. Il se redressa et eut l’air de se concentrer un bref instant. Je ressentit immédiatement une onde de calme me traverser et détendit tous mes muscles instantanément. Ainsi, le pouvoir de Jasper ne m’était pas hermétique. « Alors ? » Demanda-t-il en levant un sourcil. « Eléazar pensent que mon bouclier est guidée par mon subconscient qui détectent si un don est susceptible de m’agresser psychiquement ou physiquement. Je n’ai pas de contrôle sur ça. Ton pouvoir n’est pas vraiment très agressif. Je pense que mon bouclier l’a rangé dans la catégorie ‘don de gonzesse à ignorer‘.» Dis-je en rigolant. Alice rit avec nous puis se racla la gorge. « Ok. Jasper, Esmée et moi allons chasser cette nuit. Tu pourras te familiariser avec la maison et prendre un peu tes marques. C’est notre cadeau de bienvenue. » Dit-elle. « Carlisle reste ici ? » Demandais-je. « Non. Il est de garde ce soir. » Alice se figea un instant, les yeux perdus dans le vide. Cette étrange absence n’avait duré que quelques millisecondes. Vient-t-elle d’avoir une vision comme Kate m’en avait parlé ? « Edward rentera sous peu et tu pourras faire sa connaissance. Mais il n’est pas du genre encombrant donc je pense que tu pourras avoir quelques heures pour toi jusqu’à ce que nous rentrions.» Ajouta-t-elle en regardant à nouveau normalement. J’acquiesça et me dirigea vers ma chambre. J’allais pouvoir être seule et j’en avais besoin. Toute cette attention montrait qu’ils se souciaient de mon bien-être et qu’ils voulaient que je puisse m’acclimater à mon nouvel environnement avec aisance. Ils faisaient preuve tous d’une si grande gentillesse. Je voyais qu’ils se donnaient tous du mal pour me mettre à l’aise. Je n’avais pas envie de partir explorer la maison où les alentours alors j’entrepris de décharger mes affaires. J’avais appréhendé un peu la rencontre avec les Cullen. Après tout, mes seules références - si on peut appeler ça des références -, mis à part le clan Denali, restaient les nomades que j’avais rencontrés alors que je parcourais le pays avec Daniel. Et franchement, les nomades ne sont pas vraiment ce qu’on peut appeler des êtres sociables. Rivalité de territoire, soif de sang, jeux sadiques de chasse, perversité. Ils voyaient les humains uniquement comme une enveloppe de chair vivante sans réelle contenance. Alors que moi, dans mes cauchemars éveillée tandis que je me nourrissais d’eux, j’avais l’impression d’aspirer leur âme, et avec elle, toutes leurs souffrances. Je savais qu’il y avait peu de chance que je recroise Daniel dans les années à venir. Toutefois, je ne pouvais pas m’empêcher d’éprouver ce sentiment, accroché dans mes tripes, que je n’étais à l’abri nulle part. Je l’avais vu à l’œuvre. Je n’avais jamais parlé de mon… Passé à Kate. Eléazar ne savait que les grandes lignes mais ignorait jusqu’où j’étais allée. Un jour, il me faudrait expier mes fautes et l’atrocité de mes actes. Mais, pour l’instant, il fallait que je sois forte. Que je me prouve que je pouvais mener une autre vie. Je me sentais sereine et sûre du choix que j’avais fait, sûre de pouvoir soulager ma conscience - puisqu’il me fallait vivre dans ce monde - en m’élevant au dessus de ce que mes instincts me dictaient. Ni pour Eléazar, ni pour Carmen, ni pour Kate mais pour…Moi. La souffrance était ma pénitence. Pourtant, cette peur était bien là. Elle se tapissait dans l’ombre, me narguant et menaçait de voir tout ce que j’avais entrepris depuis de s’effondrer. Oui. Revenir aux Etats-Unis, même dans la région aussi reculée et isolée, restait dangereux pour moi. À SUIVRE Note d'Artemissia : N'oubliez pas, si vous avez lu, de donner votre avis. Les avis sont toujours important pour l'Auteur Merci !