CES VOIX QUI ME HANTERONT TOUJOURS

Je suis solitaire mais solidaire. La solitude qui m’accompagne n’est pas un choix mais une résignation. J’ai toujours cru, bêtement que je ne pourrais être ni l’ami ni le compagnon de qui que ce soit. Je me trompais lourdement.

CES VOIX QUI ME HANTERONT TOUJOURS

Il n’y a pas de mot,  pas de phrase et encore moins de ligne pour te dire à quel point je t’aime.

Depuis que je suis sur ce site j’ai toujours couché sur papier électronique ce qui me tenait à cœur : Toi.

Je parais si amoureux, je donne l’impression de n’avoir et ne voir que toi. Je te le dis, c’est vrai. J’ai toujours été le plus solitaire de la famille et encore aujourd’hui je me rends compte à quel point c’est vrai. Tu es la seule qui aies su m’apporter ce que je recherchais : la compagnie d’une amie fidèle et sincère. La quiétude de me sentir en paix avec moi-même. D’être enfin débarrassé d’elles. Quelqu’un qui ne me jugera pas pour ce que je fais mais qui m’aimera comme je suis : avec mes failles et mes défauts.

Pourtant ce n’est pas tout, il y autre chose qui fait que j’ai toujours préféré la solitude à l’attention des miens : Les voix.

Il m’aura fallu plus de 50 ans pour savoir les gérer, savoir vivre avec.

J’ai cru devenir fou lorsque Carlisle a fait de moi ce que je suis. Les entendre tous, tout le temps sans la moindre satisfaction d’un oubli temporaire grâce au sommeil. Des voix matin midi et soir. Des pensées plus abjectes les unes que les autres, de l’hypocrisie et tellement d’autres chose.

Les lamentations de ma famille de me voir seul et de préférer cette satanée solitude.S’ils savaient à quel point je me suis mis à l’écart contre mon gré. Que n’aurais-je pas donné pour être avec eux et partager le simple bonheur de la découverte journalière d’être avec sa famille.

Ce n’est pas un choix, je n’avais pas le choix. Encore aujourd’hui je n’avais pas le choix. Soit je devenais fou et je les tuais tous et me tuais après soit je les évitais. J’ai préféré les éviter. Ma famille mais aussi les humains. Tous.

J’ai fuis un temps pour échapper à ma condition, échapper à ce qui me répugnait et faire mal. Je méprisais Carlisle et ses remords de m’avoir transformé : En plus d’avoir fait de moi un monstre, j’avais ce don qui fut un temps porté comme une croix, une malédiction. La folie aurait pu me gagner et même si je ne pouvais en vouloir à mon « créateur » il me fallait partir pour choisir ou mourir.

Oublier ce que j’étais, oublier les voix ! Faire des choix. Ces fameux choix. Quelle ironie !

Quand bien même j’ai su surmonter tout cela, il n’en reste pas moins que je les entends. Pensées sensées, indécentes, aimantes, rassurantes… De mon père, ma mère mes frères et sœurs. Parfois c’est dur, dur d’être dans leur tête. Dur de lire ce qui ne devrait être lu. Vu ce qui ne devrait être vu.

J’ai appris à m’en servir à bon escient.

La solitude, ma solitude n’est que rempart. Bien sûr, je maitrise enfin mon art divin (ainsi le surnomme Aro) mais au final je ne peux jamais être détendu. Toujours sur le qui-vive, me préparant à l’invasion mentale des autres dans ma tête.

Je pourrais parler encore longtemps de « ces voix ». Je ne renie pas ce que je suis, ce que je peux être car grâce à elles je me suis découvert la passion de la musique. Douce et consolatrice, apaisante et rassurante et puis…

Il y a eu toi.

Sensation de douceur et de quiétude enfin retrouvée. Sensation de normalité dans un monde qui m’était devenu trop accessible à mon insu.

Toi, que je n’entendais, que je n’entends pas. Toi qui me surprends toujours. Toi que je dois deviner alors que toutes les pensées de tous m’avaient toujours été, me sont toujours acquises. Toi, la mystérieuse, celle qui me fait sentir être enfin moi. Moi sans « elles ».

Alors je te porte aux nues des firmaments, mon étoile salvatrice, mon sommeil réparateur.

Avec toi, je peux enfin fermer les yeux et avoir l’illusion de dormir.

Car il y aura…

Ces voix qui me hanteront toujours.

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