FANFICTIONS- NON INTITULÉE – JASPER/ALICE

Voici un OS écrit par Glow McRangers.

Cette jeune fille de 17 ans aime écrire depuis ses 13 ans. Elle est fan du couple Alice/ Jasper.


Philadelphie – Automne 1932 – POV Jasper

La pluie tombait sur mon visage. Je me concentrais sur l’eau qui ruisselait sur ma peau et finissait par mouiller le col de ma chemise pour ne pas penser à ce qu’il ne fallait pas. Je n’avais pas froid, bien que la sensation du tissu humide sur moi ne fût pas confortable. Planté en plein milieu d’un trottoir – je n’avais qu’une vague idée de l’endroit où je me trouvais – j’apercevais furtivement le regard des passants sur moi. Je restais immobile, bien que le vent redoublât de force et fis filer des quantités impressionnantes d’eau sur ma nuque.

En clignant des yeux je pris conscience de ma situation. Il faisait jour et j’étais dans la rue, à découvert. Cela ne m’arrivait que très rarement, que lorsque la faim me poussait à abandonner la moindre précaution de discrétion, dus-je admettre. Les rayons n’étaient pas dangereux ce jour là, le ciel était chargé de nuages et il faisait étrangement sombre pour une heure pareille.

Etonnement, hésitation… peur ?

C’était ce que je captais des gens qui posaient le regard sur moi. Fatigué de devoir percevoir ces émotions je me décidais à bouger. L’impact des autres m’épuisait. Mais moins que la faim malgré tout. Cela faisait presque vingt-trois jours que je n’avais tué personne et je savais que mes limites étaient franchies depuis longtemps. Je ne pourrais bientôt plus ignorer cette brulure dans ma gorge et je deviendrais dangereusement obsédé par le sang chaud d’une nuque frêle se rependant sur ma langue. Plus que d’habitude. Je n’osais imaginer ce que les passants voyaient en moi. Un homme sans humanité surement. C’était mieux pour eux, par instinct ils restaient à l’écart de mon chemin et la vision des pulsations sous leur peau étaient moins insoutenable.

Les nuages s’écartèrent un moment. J’entrais dans le premier endroit venu. Un restaurant notais-je. Quelle ironie. Je ne pourrais plus me retenir longtemps, allais-je manger ici ? Avec dégout pour moi-même je m’assieds à une table et m’occupas à scruter la table poisseuse pour m’occuper l’esprit. Il y avait huit personnes dans la pièce. Bien vite ma tête fut envahie, comme à chaque fois que je me risquais à un semblant de socialisation. Cohabitation serrait plus exacte, remarquais-je en riant sans joie.

Faim, agacement, fatigue.

Banal. On ne m’avait pas remarqué. Le plus difficile avec cette capacité c’était quand je ne pouvais plus me dominer et que je m’alimentais. Il y à quelques temps, lorsque j’étais encore passionné par ces luttes de clans, la peur et la tristesse des victimes ne faisaient que m’exciter. Maintenant c’était une vraie torture. L’enfer de ma vie de monstre. Et rien n’y mettait fin.

Amusement, soulagement, compassion. Amour.

Je relevais la tête. Une jeune femme avait planté son regard dans le mien et me souriait. J’avais assez d’expérience pour reconnaitre mes semblables mais je fus désarçonné. Que me voulais-t-elle ? Elle n’avait pas l’air de vouloir se battre avec moi et c’est ce qui me surprenait le plus. Pour quel autre motif s’intéresserait-elle à moi ?

Elle sauta de son tabouret et le mot lionne me vint à l’esprit. Je la vis avancer vers moi bien que mes yeux ne pouvaient se détacher des siens. De l’or fondu et non pas du rouge sang ou du noir. Qu’était-elle ?
Elle me souriait et semblait tellement frêle. Et confiante.
Je sentis ses doigts glacés saisir les miens avec confiance. Un contact doux. Depuis combien de temps n’en avais-je pas eu ? Trop pour que je m’en souvienne.

–         – Tu es en retard.

Dieu, comme sa voix était belle. Mon trouble s’accentua. Renouant avec une certaine humanité que j’avais crue perdue à tout jamais, j’adressai mes excuses à cette dame.

Elle rit. Le plus beau son que mon existence m’eut permis d’entendre. Mon monde s’arrêta de tourner, ou plutôt avait trouvé un nouveau soleil autours duquel graviter.

L’espoir, la tendresse et étrangement l’amour – aurais-je jamais cru cela possible ? – m’envahirent. Je n’étais plus cette coquille vide.

Avec surprise j’en pris conscience, j’étais heureux.


FIN

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