Nombre de pages : 350 pages Editeur : JC Lattès Date de sortie : 30 mai 2018 Collection : Romans étrangers Langue : Français ISBN-10 : 2709659549 ISBN-13 : 978-2709659543 Prix éditeur : 22€ Disponible sur liseuse : oui à 15,99€ XXX De quoi ça parle ? 1830. Ayant échoué seule et sans le sou sur les rives de l’Ohio, la jeune May trouve un travail de couturière sur le célèbre théâtre flottant qui descend chaque année la rivière. Sa créativité et son talent avec une aiguille y deviennent vite indispensables, et elle s’habitue peu à peu à sa nouvelle vie au sein de la troupe haute en couleur. |
Mon avis
Avec une couverture très poétique, un titre qui interpelle et un résumé intriguant, Le fleuve de la liberté se place dans ma catégorie des jolies découvertes en roman historique ! J’ai frôlé le coup de cœur mais certaines choses auraient eu pour moi le mérite d’être un peu plus approfondies.
L’histoire se concentre sur May, une jeune demoiselle. Elle accompagne sa cousine Constance, qui est actrice, en tant que couturière, costumière et un peu bonne à tout faire. Elles embarquent toutes les deux à bord du bateau à vapeur le Moselle, qui vogue sur le fleuve de l’Ohio en direction de Saint Louis, où Constance souhaite intégrer une nouvelle troupe de théâtre. Mais au 6ème jour de navigation, les chaudières du Moselle explosent et les jeunes filles, s’en sortant de justesse, ont perdu toutes leurs possessions. Suite à ce tragique accident, Constance décide sans aucun remords de changer complètement de cap et se place sous la protection de l’irascible Mrs Howard, une veuve riche mais au caractère insupportable. Elle ne cesse d’ailleurs de faire comprendre à May qu’elle est de trop et lasse de cette guerre, May décide de chercher un emploi et de prendre son envol. Elle arrive à se faire embaucher sur un bateau théâtre, un bateau sans moteur qui a pour objectif de descendre paisiblement l’Ohio et de s’arrêter dans les petites villes qui le bordent et ainsi donner des représentations.
On croirait que c’est une histoire un peu ennuyeuse et qu’il n’y a rien de bien surprenant. Pourtant on découvre que May va avoir plus que des costumes à créer et des places à vendre.
En effet en 1838, l’esclavage a encore de beaux jours devant lui. L’Ohio est en fait une frontière naturelle entre le Sud de l’Amérique, où l’esclavage est autorisé et même encouragé, et le Nord où les Noirs peuvent vivre en personnes libres. Traverser le fleuve est donc un acte de liberté pour les esclaves courageux mais extrêmement dangereux car en cas d’échec et de capture… Vous imaginez la suite.. Et May va se retrouver un peu contre sa volonté à être mêlée à tout ceci.
Il faut savoir que May a une tendance à dire ce qu’elle pense sans filtre et ne sait pas du tout mentir. Elle n’a pas de second degré et prend toutes les remarques au pied de la lettre, alors je vous laisse l’imaginer entourée d’acteurs, sur un bateau, à devoir faire des choses illégales en toute discrétion. Mais c’est tout ce qui fait son charme ! On s’attache complètement à elle et à son franc parler, elle est sensible et intégriste, prête à défendre ses choix quoi qu’il en coûte.
Le seul bémol c’est que j’attendais une romance tout en douceur avec le sympathique et patient capitaine du Théâtre Flottant, Hugo, mais bon je suis restée un peu sur ma faim. L’amour passe en second voire même troisième plan donc ne vous attendez pas à de grandes déclarations romanesques dans cette histoire. On découvre par contre un bout d’histoire qui encore une fois n’est pas très glorieux et le message passé reste très fort. Mais ne prenez pas ce livre comme une romance uniquement, vous seriez déçus.
Le fleuve de la liberté est donc une belle découverte. Avec son franc parler, May fait tout le charme de cette histoire. Elle se montre courageuse et suit son chemin jusqu’au bout. Sa passion pour la couture et les choses bien faites complète parfaitement son personnage. La plume de l’auteure est fluide et on se laisse bercer au rythme du fleuve de l’Ohio. C’est une belle réussite.