Le langage de la solitude de Jan-Philipp Sendker

Le langage de la solitude de Jan-Philipp Sendker

Broché: 300 pages
Editeur : JC Lattès
Date de publication : 2 mai 2018
Collection : Romans étrangers
Langue : Français
ISBN-10: 2709661608
ISBN-13: 978-2709661607
Prix de l’éditeur : 20,90 €
Disponible sur liseuse : Oui – 14,99 €De quoi ça parle ?

Accablé de chagrin après la mort de son fils, Paul Leibovitz s’est retiré dans la solitude de la petite île de Lamma au large de Hong Kong. Mais depuis qu’il a rencontré Christine Wu, il commence à se dire qu’une nouvelle vie est possible.
Un jour, Christine reçoit une lettre de son frère dont elle n’a plus de nouvelles depuis quarante ans. Paul décide alors de l’accompagner jusqu’au village de son frère, au fin fond de la Chine, où sévit une mystérieuse maladie neurologique.
Retrouvant ses réflexes de journaliste, Paul va chercher à découvrir les causes de ce mal étrange. C’est ainsi qu’il apprend que le lac où les villageois viennent régulièrement pêcher est empoisonné, sans que les autorités ne cherchent à remédier à cette tragique pollution. Pire  : elles protègent les malversations de l’usine coupable, en laissant courir des rumeurs à propos d’une malédiction qui pèserait sur le lac et la population qui vit aux abords.
Mêlant l’art du suspense à une profonde humanité, dans ce style qui définit si bien l’œuvre de Sendker, Le Langage de la solitude offre au lecteur un récit passionnant au cœur de cette Chine contemporaine qui commence à s’ouvrir mais dont on ignore encore tant de choses.

Mon avis :

Que sommes-nous prêts à sacrifier pour la vérité? La seule façon d’y répondre sincèrement est d’y être confronté. Mais cette réponse peut également dépendre du pays dans lequel vous vivez. C’est ce que nous prouve l’auteur.

Paul Lebovitz, citoyen américain, a émigré en Chine il y a trente ans. A la suite de la mort de son fils il y a quelques années il s’est retiré du monde au large de Hong Kong. Il a retrouvé l’envie de vivre en rencontrant Christine. Elle a quitté la Chine continentale avec sa mère suite au suicide de son père. Elle avait six ans. Mais aujourd’hui un homme qui dit être son frère prend contact avec elle et lui demande de venir l’aider en Chine continentale. Sa femme est subitement tombée malade et il n’a pas l’argent pour la soigner. En fouillant un peu Paul découvre que le cas de cette femme n’est pas isolé et que d’autres personnes sont tombées malades dans les mêmes circonstances. L’usine à proximité du lac semble être responsable. Mais c’est la Chine et la façon de régler les problèmes est très différente de celle de l’Occident. Jusqu’où iront chacun des protagonistes de cette histoire avec cette information ?

Paul est un ancien journaliste et en bon occidental il a une idée arrêtée de ce que doit être la justice. Il n’a pas réfléchi aux conséquences de ses actes pour lui, pour les autres. En Chine remettre en cause l’ordre établi est dangereux. Pour les habitants du village incriminé qui peuvent ne pas être soignés, pour leurs proches qui peuvent voir leur carrière s’arrêter nette et pour ceux qui veulent dénoncer cette situation. Ils peuvent y perdre la vie, un proche. La prédiction que lui a faite un éminent astrologue sera peut-être vérifiée : dans l’année, tu donneras une vie, tu prendras une vie, tu perdras une vie.

J’ai passé un excellent moment moment au large de la Chine, oscillant entre roman d’aventure et polar. Les personnages sont attachants, ils ont tous quelque chose à perdre mais une façon bien différente de faire face à leur destin. Une chronique de la Chine moderne qui progresse mais toujours engluée dans des problématiques historiques. L’auteur nous rappelle que la pensée occidentale n’est pas universelle et c’est rafraîchissant.

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