The Hate U Give de Angie Thomas

The Hate U Give – La haine qu’on donne de Angie Thomas

Nombre de pages : 490 pages
Tranche d’âges: Dès 13 ans
Éditeur : Nathan
Date de sortie : 5 avril 2018
Collection : Nathan Jeunesse
Langue : Français
ISBN-10: 2092576739
ISBN-13: 978-2092576731
Prix : 17€95
Disponible sur liseuse : NON

De quoi ça parle ?

La jeune noire Starr Carter, 16 ans, vit entre deux mondes : le quartier pauvre où elle habite et le lycée blanc situé dans une banlieue chic qu’elle fréquente. Cet équilibre difficile est brisé quand Starr voit son meilleur ami d’enfance, Khalil, tué par un policier trop nerveux. Son quartier s’embrase, Khalil devient un symbole national. Starr doit apprendre à surmonter son deuil et sa colère.

Mon avis

Si il y a bien un autre roman que j’attendais avec grande impatience, c’est bien The Hate U Give. J’avais d’abord craqué pour son résumé qui prévoyait une lecture différente de celles que j’ai pu avoir ces derniers temps, sans parler de cette couverture aussi simple que parfaite à mes yeux. Il faut aussi dire que j’ai lu de nombreux avis, tous plus enthousiastes les uns que les autres et que j’avais envie, à mon tour, de découvrir ce roman. Mon attente a été plus que récompensée par cette lecture qui fut un vrai coup de cœur. J’ai avalé les quelques 500 pages d’une traite, prise dans le tourbillon de cette histoire. Bien plus qu’un livre destiné aux jeunes adultes, c’est une œuvre sociétale et un roman politique sur les dérives policières en Amérique.

The Hate U Give – La Haine qu’on donne vous emmènera à la rencontre de Starr, une jeune fille de 16 ans, noire, qui vit dans un quartier difficile souvent comparé au ghetto. Starr a le chance d’être épaulée par des parents aimants et d’une famille qui l’entoure, aussi atypique soit-elle. Notre héroïne va dans un lycée privé, situé à presque d’une heure de son domicile, où sa couleur de peau détonne dans le paysage. Ses parents ont fait ce choix pour lui assurer un vrai avenir, rempli d’espoir et pour lui éviter de rester cantonner à la dureté de ce quartier.

Tout bascule un terrible soir. Après une soirée qui a dégénéré, Starr et Khalil, son meilleur ami, se retrouvent contrôler par la police. Un policier abat Khalil de sang froid, trois balles dans le dos, prétendant se sentir en danger. Starr assiste à ce meurtre, totalement bouleversée par ce qu’elle vient de voir. Ce terrible drame va emmener notre jeune héroïne sur les sentiers de la justice, prête à tout pour que sa voix soit entendue, malgré les pressions et pour rendre justice à Khalil, injustement tué. Mais Starr va se rendre compte que, par moment, la justice n’est pas celle qu’on espérait. Des voix vont enfin s’élever pour dénoncer la brutalité policière, mais pas seulement. Et ça, je vous laisse le découvrir.

J’ai des frissons rien qu’en écrivant cette chronique, tant ma lecture a été aussi bouleversante que prenante. The Hate U Give est bien plus que son résumé ne le laisse paraître. C’est aussi complet que riche. Et parallèlement à l’intrigue principale, le meurtre de Khalil et l’enquête qui va en découler, vous allez plonger dans le quotidien de Starr et faire la connaissance avec une jeune fille incroyable. Vous êtes les bienvenus dans un monde qui, personnellement, m’a subjuguée, aussi positivement que négativement.

Les gangs, les pressions, le racisme, les trafics de drogue, la peur mais aussi et surtout l’envie de se battre, l’appartenance à une famille, l’implication dans une communauté, le fait que chaque voix compte, la volonté de s’en sortir et ce besoin de justice, c’est tout ce mélange explosif que vous trouverez aussi dans ce livre. J’ai tellement été révoltée en lisant ces lignes, tellement abasourdie par ce que j’ai pu lire. C’est effrayant de constater qu’en 2018, les choses n’ont pas changé tant que ça. Le combat de Starr, et toute la communauté finalement, n’est pas le mien mais je me suis retrouvée en chacun d’eux, animée par ce besoin de justice et d’égalité.

J’ai partagé chacun de leur moment de joie, de doute, de révolte. Et j’ai aussi eu les larmes aux yeux à de nombreuses reprises par des passages durs (je pense aux règles que les parents de Starr lui ont appris quand elle se fait contrôler par la police par exemple et ça, ça m’a fait fondre en larmes) ou des moments doux (je ne vais pas vous spoiler le livre quand même). Ce n’est pas parfait, c’est vrai mais c’est brut … Et ça fait du bien de lire les choses telles qu’elles sont sans vouloir les édulcorer.

Quant à Starr, elle est passée dans le top 5 des héroïnes que je préfère. On assiste à son évolution tout le long du roman, à son éclosion et à la volonté qu’elle a de faire bouger les choses. On retrouve aussi une héroïne tiraillée entre sa communauté et son lycée chic, ses désirs, ses envies et surtout le sentiment de culpabilité qu’elle éprouve depuis la mort de Khalil. On n’imagine pas les épreuves qu’elle a traversées, on essaie quand même de se mettre à sa place mais c’est impossible parce que c’est tellement dur, tellement inenvisageable à mes yeux… Elle n’est pas parfaite mais elle est réelle Et on s’attache à elle. Avec force et avec l’envie de la protéger.

Les personnages secondaires sont tout aussi attachants, détestables ou non. La famille de Starr a été aussi un coup de cœur. J’ai apprécié chaque moment passé en leur compagnie, magiques ou douloureux, malgré leur histoire compliquée. J’ai adoré Chris parce qu’il ne cherche pas à faire semblant et qu’il est tellement nature, un peu perdu dans ce combat qui n’est pas le sien. Et puis, je m’arrêterai là car c’est à vous de découvrir ces héros, ils le sont tous à mes yeux. Je suis sûre que vous les apprécierez tous, avec leurs qualités et leurs défauts, animés par la volonté de bien-faire mais pas toujours avec les bonnes manières.

Angie Thomas a une plume percutante et poétique. Elle maîtrise les mots comme une reine et n’a aucun mal à nous faire rentrer dans son histoire. C’est rythmé, brut, beau et douloureux. Pas un seul instant j’ai pu quitter le livre des yeux. J’ai été entraînée dans cette histoire, prise dans cette spirale de douce folie qui émane des mots de l’auteur. Parce qu’on sait que ce qu’elle écrit s’est passé, se passe et se passera toujours. La force d’Angie Thomas réside aussi dans la manière de faire passer les choses : pas de côté moralisateur, pas de pathos, pas d’apitoiement, pas de jugement. Elle expose simplement les faits et c’est toute la force du roman.

The Hate U Give a été une lecture aussi percutante que bouleversante. Angie Thomas est une poétesse et une magicienne des mots. Elle offre un roman qui parlera à tout le monde, jeunes adultes ou adultes. Et ça reste en tête, ça vous soulève le cœur et vous en sortez grandi.


 » Tupac disait que le nom de son groupe « Thug life », la vie de gangsta, ça voulait dire « The Hate U Give Little Infants Fucks Everybody », la haine qu’on donne aux bébés fout tout le monde en l’air. « 

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