Mon avis :
Avec cette lecture, je quitte ma zone de prédilection, mais je n’ai pas été déçue par mon choix. En effet, il s’agit d’une dystopie très sombre et violente avec un personnage principal qui fait figure de antihéros. Pourtant, une fois commencée, difficile de couper court à cette lecture tellement elle est captivante.
Des centaines d’années après une guerre nucléaire qui a anéanti la plus grande partie de la civilisation, le monde se reconstruit progressivement, défiguré par la pollution nucléaire. La technologie est à son point mort, la civilisation tente de survivre face à une nature beaucoup plus hostile. C’est dans ce cadre très sombre et dangereux que nous rencontrons le personnage principal de cette histoire, Cavalo, un homme dans la quarantaine qui vit en ermite, s’excluant volontairement de toute forme de vie sociale. Cavalo a un passé très difficile qui ne cesse de l’entraîner vers une folie certaine. Cependant, il n’est pas seul car il est accompagné d’un fidèle chien, Bad Dog, et cette relation très profonde est sans cesse mise en avant tout au long du roman. D’ailleurs, j’ai beaucoup aimé leurs échanges parfois intenses, souvent drôles, qui ajoutent une touche de légèreté au roman.
C’est un roman assez difficile à lire car la violence est omniprésente. Le but de chaque homme est de survivre, et dans cette civilisation qui peine à se relever de l’apocalypse, des groupes tentent de prendre le pouvoir. De plus, l’auteur crée de véritables monstres à travers les Dead Rabbits, des hommes cannibales qui créent une véritable terreur parmi le reste de la population. Pourtant, au cours d’une chasse, Cavalo se retrouve confronté à l’un d’eux et cette rencontre va tout changer et bouleverser l’ordre des choses. Le nouveau venu, un psychopathe muet, rusé et cruel, cache pourtant de nombreux secrets et semble être le point central d’une énigme que Cavalo ne parvient pas à résoudre.
Finalement, le rythme est assez soutenu et nous permet, d’une part, de découvrir ce nouvel univers sombre et dangereux, d’autre part, d’enchaîner les péripéties. Le style de Klune est parfait pour ce type d’histoire. Son écriture presque hachurée reflète à merveille l’esprit torturé du personnage principal et participe à l’atmosphère angoissante du roman.
Vous l’aurez compris, cette lecture m’a beaucoup plu et j’ai hâte d’en savoir plus sur cet univers même si j’ai frémi plus d’une fois.