Fête des pères de Greg Olear

⭐ Fête des pères de Greg Olear

Nombre de pages : 432 pages
Editeur : Cherche midi
Collection : Roman
Date de sortie : 2 février 2017
Langue : Français
ISBN-10 : 2749151171
ISBN-13 : 978-2749151175
Prix éditeur : 19,50€
Disponible sur Liseuse : OUI

De quoi ça parle ?

Sa femme partie en déplacement professionnel, Josh Lansky, scénariste, doit rester une semaine seul avec ses deux enfants en bas âge. Jusqu’à ce vendredi, il a réussi, tant bien que mal, à gérer l’essentiel : les petits sont toujours vivants, lui-même a survécu à Dora l’exploratrice, et n’a pas encore totalement pété les plombs. Mais lorsqu’il apprend par hasard que son épouse lui est peut-être infidèle, il ressent soudain le besoin urgent de faire une pause. Comme si c’était possible !

La pop culture a enseigné au hipster l’art de rester cool dans toutes les situations. Mais elle ne lui a pas appris que, dans certaines situations, il était impossible de rester cool. Ce qui se passe alors dans son esprit est ici merveilleusement décrit par Greg Olear, dont la férocité n’a d’égale que la drôlerie.

Ce roman diablement contemporain, qui n’est pas sans évoquer les livres de Nick Hornby, est réjouissant du début à la fin, avec ses multiples considérations sur la musique punk, l’écologie, Facebook, les manuels d’éducation, les effets dévastateurs des enfants sur la vie du couple, mais surtout sur la paternité. Si, comme l’écrit finalement Greg Olear, « Être père, c’est échouer », le naufrage est ici jubilatoire et incroyablement déculpabilisant.

⭐ Mon avis :

Je l’avoue, j’ai d’abord craqué pour la couverture de Fête des pères avec ce papa en mode super-héros, armé de biberons et de hochets ! Le résumé promettait une aventure haute en couleurs dans la peau d’un homme père de famille qui nous parle de la parentalité et de sa relation avec sa femme, ce qu’on retrouve assez rarement en littérature (du moins pas sous cet angle à mon avis). Promesse tenue ? Verdict tout de suite !

Josh a deux enfants : Maude, 3 ans, capricieuse et Roland, 4 ans, atteint du syndrome d’Asperger. Scénariste, il travaille de chez lui et se qualifie donc de PAF (Père Au Foyer). C’est donc lui qui a le privilège de s’occuper de sa progéniture, d’assister aux réunions de mamans et d’accompagner Roland lors de ses sorties scolaires. Tout roule à peu près correctement, bien qu’évidemment le quotidien ne soit pas de tout repos, quand il apprend par l’une des MAF (Mères au Foyer) que Stacy, sa charmante épouse, l’a peut-être trompé. Le monde s’écroule : même si Josh ne veut pas y croire, il ne peut s’empêcher d’y penser. Actuellement Stacy est en voyage d’affaires à Los Angeles, il doit donc gérer seuls les enfants avec cette épée de Damoclès au-dessus de sa tête. Au bord du burn-out parental, Josh nous livre sa vision de la parentalité, du couple, de ce que les enfants changent dans une vie et de la société en général avec un humour plein de cynisme !

Je dois dire qu’il m’est assez difficile de parler de ce livre est pour cause : si j’ai adoré la première partie, ayant envie de noter une citation toutes les trois pages tellement cela me faisait rire, je suis bien plus réservée sur la deuxième et encore plus sur la troisième. J’ai trouvé qu’à partir de la moitié environ les réflexions de Josh se perdaient un peu, partant dans tous les sens et sur des sujets par forcément pertinents ou même que je ne connaissais pas nécessairement (des chansons ou des groupes de musiques par exemple auxquels il est régulièrement consacré plusieurs pages). Pourtant la première partie était un concentré hilarant sur la vision de la parentalité , sur les absurdités conseillées par les pseudo-experts ou par les magazines parentaux par un père comme les autres, sans super pouvoirs qui essaie de faire de son mieux pour élever ses enfants.

« Glorian Hynek […] me voit sortir du McDonald’s (démoniaque) en m’engouffrant dans la bouche un McMuffin (maléfique), et j’ai bien l’impression, même si je n’en suis pas certain, qu’elle secoue la tête et m’adresse un tss tss de désapprobation. Pris en flagrant délit par la patrouille des Néo-parents ! Comment ai-je pu oser avaler un aliment qui ne soit pas issu de l’agriculture bio de proximité ? »

« Elle vient ?
– Elle ne peut pas, répond Jess. Sarah a mal au ventre. […] Elle pense qu’elle a eu une intoxication alimentaire à cause d’une fournée de yaourts qu’elle a essayé de faire avec son lait maternel. »

Fête des pères aborde aussi le sujet de la vie avec un enfant atteint d’autisme, le regard des autres quand l’enfant a une crise, la gestion des particularités de ces enfants, entre la joie de voir l’enfant être passionné par un sujet (les plans et les Etats américains pour Roland) et développer des capacités incroyables pour son âge, la tristesse de le voir en difficulté dans ses relations avec les autres et le choc du diagnostic.

Et bien sûr il y a la question du couple, mis à mal par l’arrivée des enfants et par l’installation de la routine. Comment gérer tout ça en sachant que l’un des deux a peut-être trompé l’autre ?

Globalement je recommande la lecture de Fête des pères car la première partie en vaut VRAIMENT la peine. Le reste n’est pas mauvais non plus, je n’irai pas jusque là, mais j’avoue avoir sauté quelques paragraphes régulièrement quand je trouvais que ça se traînait en longueurs. Il faut tout de même savoir qu’on ne lit pas Fête des pères pour trouver une intrigue haletante mais bien pour toute la réflexion qu’il apporte et pour son humour qui vous donnera envie de lire des passages à vos proches j’en suis certaine !

C'était très bien

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