[fanfiction Harry Potter] Antje #7

Bonne lecture à vous tous !

Chapitre 7

Brain damage

Je restai quelques secondes planté au milieu du couloir. Réaliser qu’Antje Ziegler était une jolie fille n’avait rien d’extraordinaire en soi. Il y avait beaucoup de jolies filles à Poudlard. Ses charmes n’étaient pas très apparents, voilà tout. J’avais juste été surpris. Toutefois, je ne comprenais pas pourquoi la vue de ses yeux marron voilés de boucles ambrées restait ainsi fixée sur ma rétine. Mon cœur battait curieusement fort, j’étais incapable de me débarrasser d’une étrange sensation d’opression et…

« Qu’est-ce que tu fous, Sirius ? On va être en retard ! »

Je sursautai comme au sortir d’un rêve et contemplai James comme si je le voyais pour la première fois. Il fronça les sourcils derrière ses lunettes.

« Qu’est-ce qui t’arrive ? T’as croisé un vampire ? »

L’expression me fit sourire et, petit à petit, je sentis mon rythme cardiaque redevenir normal. J’inspirai profondément comme si j’avais eu le souffle coupé.

« T’inquiète, tout va très bien. Allons-y, sinon McGonagall va faire des histoires. »

Je sentis bien, tandis que nous nous hâtions vers la salle de classe, que James me regardait à la dérobée. L’image d’Antje et de ses cheveux défaits s’éloignait petit à petit de mon esprit et j’en éprouvai un vague soulagement. Jamais je n’avais ressenti auparavant cette sorte de douleur dans le ventre alors qu’il ne s’était rien passé d’extraordinaire. À mon sens, ça ne valait même pas la peine de m’en ouvrir à James. J’imaginais déjà la conclusion qu’il allait en tirer alors que c’était ridicule. Antje m’avait bousculé dans le couloir, je ne m’étais pas attendu à la voir toute décoiffée et j’avais trouvé ça charmant, et alors ? Bientôt, ce non-événement serait oublié et je n’y penserais plus jamais de ma vie.

Les cours de la matinée se passèrent sans incident notable. Remus nous obligea à nous tenir tranquilles par égard pour Peter dont les premières notes laissaient à désirer. McGonagall, notamment, lui avait bien fait comprendre qu’il devait faire des effort s’il voulait décrocher sa BUSE en métamorphose. Notre ami était donc dans tous ses états et nous fîmes de notre mieux pour l’aider et le soutenir. Nous ne pouvions pas le laisser dans la mouise. De fait, je ne repensai plus à Antje jusqu’au repas de midi.

Comme à son habitude, elle s’assit entre Remus et moi. Elle avait refait sa natte mais, sans doute à cause de la précipitation, sa coiffure était beaucoup moins stricte que d’habitude. Son visage était encadré de mèches folles et je me pris à penser qu’elle était beaucoup plus jolie comme ça. Elle nous apprit qu’Ornella Kowalski, une fille de son dortoir, avait ensorcelé son réveil. Je n’en fus pas surpris. Ornella Kowalski était une amie de Britta Hopkins et de toute évidence, ces idiotes trouvaient toujours aussi amusant de martyriser Antje. Quoiqu’il en soit, elle ne semblait pas faire grand cas de l’incident. Tandis qu’elle se servait une assiette de purée, elle me glissa :

« Sirius, j’aimerais te dire un mot en particulier après le déjeuner, si c’est possible.

— Bien sûr », répondis-je.

Je ne pus m’empêcher d’être un peu inquiet. Si elle souhaitait me parler hors de la présence de James, Remus et Peter, c’était pour évoquer des choses dont ils n’étaient pas au courant. Je n’avais pas l’impression qu’elle ait reçu de mauvaises nouvelles de sa mère ces derniers temps mais je ne voyais pas quel autre sujet elle aurait voulu aborder avec moi.

Je m’éclipsai donc avec elle après le dessert. Nous avions une dizaine de minutes à notre disposition avant les cours de l’après-midi. Nous nous retrouvâmes dans un couloir où il y avait peu de passage et qui n’était pas trop éloigné des salles de classes. Antje s’appuya contre le mur et me dit :

« Ton frère est venu me parler à la sortie du cours de potions. »

Je ne répondis pas tout de suite. Les cours de potions — comme ceux de soins aux créatures magiques d’ailleurs — étaient communs aux Gryffondor et aux Serpentard de la première à la cinquième année. Il était donc logique que, du fait qu’Antje appartienne à la même promotion que Regulus, ils puissent partager ce cours. J’espérai que mon imbécile de cadet n’en avait pas profité pour faire subir un quelconque mauvais coup à Antje.

« Qu’est-ce qu’il te voulait ? demandai-je.

— Il voulait me parler de toi.

— Comment ça ? »

J’étais surpris. Regulus ne s’était jamais mêlé de mes relations avec qui que ce soit parce qu’il les trouvait indignes.

« Il m’a dit qu’il ne voulait pas s’en mêler parce que, pour reprendre ses mots, tu restes son frère mais que si d’autres membres de ta famille apprenaient que tu fréquentes quelqu’un comme moi, je risquais d’avoir des ennuis.

— Et ça veut dire quoi, “quelqu’un comme toi ?”

— Une Sang-de-Bourbe. »

Le terme me donna la nausée. J’imaginais d’ici Regulus le dire à Antje d’un ton méprisant, comme si elle était moins qu’humaine à ses yeux. Sans parvenir à me retenir, je la pris par les épaules.

« Ne prononce pas ce terme.

— C’est pourtant ce que je suis, Sirius, il faut bien l’admettre.

— Je ne suis pas d’accord. ”Sang-de-Bourbe”, c’est une insulte répugnante. Que tes parents soient Moldus ou non, tu es une sorcière. Quant à la réaction de ma famille, Regulus a dit ça pour te faire peur. Ça ne les regarde pas et ils désapprouvent déjà tout ce que je fais. Tu ne risques rien. Il est possible que je subisse une énième leçon de morale sur la fierté de la famille Black et toutes ces âneries mais ça n’a pas d’importance. Ne t’en fais pas pour ça. »

Je sentis ses épaules s’affaisser légèrement sous mes mains.

« Regulus est un lâche, repris-je. Ne fais pas attention à ce qu’il te dit.

— Il a quand même dit qu’il ne s’en mêlerait pas, fit-elle remarquer.

— C’est bien ce que je te dis. Il est lâche. Il sait bien ce qu’il risque s’il essayait. »

Pour alléger l’atmosphère, je lui fis un clin d’œil et lui lâchai les épaules. Je ne l’avais pas remarqué sur le coup mais son corps était tout chaud sous sa robe trop grande. Je fourrai mes mains dans mes poches et, bien malgré moi, je serrai les poings comme si je voulais garder un peu de cette chaleur sur mes doigts.

« Toutes ces histoires me fatiguent », dit-elle soudain en baissant les yeux. Je la regardai sans répondre. Elle saisit entre ses doigts une mèches de cheveux qui s’était échappée de sa tresse et reprit :

« Je n’ai jamais demandé à être une sorcière et je n’arrive pas à me justifier quand des gens comme ton frère ou comme Rogue me reprochent l’origine moldue de mes parents.

— Tu n’as pas à le faire, répliquai-je. C’est comme ça. Les autres sont intolérants. Ce sont eux qui doivent vivre avec l’idée que des Moldus puissent avoir un enfant sorcier, pas toi.

—Même si je vis ici une bonne partie de l’année, pendant les vacances, je vis comme une Moldue et il est probable que je retourne parmi les Moldus quand j’aurai terminé mes études, dit-elle d’un air sombre. J’ai bien compris que beaucoup de choses ne jouent pas en ma faveur dans le monde sorcier.

— Ce n’est pas vrai, m’écriai-je.

— Hopkins, Kowalski et les autres ne se sont pas calmées. Je t’ai raconté qu’elles avaient ensorcelé mon réveil ce matin. Elles cherchent constamment à me ridiculiser et à m’humilier. Si j’en parle à Lily Evans, elles me traitent de balance et se vengent au centuple. Pour elles, je suis aussi indésirable que pour les Serpentard. Je ne suis pas jolie, j’ai de bonnes notes à mes devoirs et je me mets en travers de leur chemin parce que je passe du temps avec toi. J’ai tous les défauts du monde, en résumé, et je n’ai aucun moyen de prouver que j’ai une quelconque valeur. »

Je soupirai. J’avais cru faciliter la vie d’Antje et passant du temps avec elle mais le résultat n’était pas celui que j’attendais.

« Ce sont tous des crétins, dis-je pour la rassurer. Tu connais mon avis sur les Serpentard, on en a déjà parlé. Quant à Hopkins et ses copines, elles ne voient pas plus loin que leur couche de fond de teint. Tu as de bons résultats scolaires, et alors ? Moi aussi. Elles te donnent l’impression de marcher sur leurs plate-bandes mais c’est faux. Elles ne m’intéressaient pas avant que je vienne te parler et ça ne risque pas de changer. Pour le reste… le fait qu’elles disent que tu n’es pas jolie… c’est un argument complètement nul. Quitte à s’en prendre à quelqu’un de vraiment moche, elles n’ont qu’à s’attaquer à Pamela Andrews. »

Je sentis le rouge me monter aux joues en finissant mon discours. Dans mon esprit, je revoyais Antje s’enfuir à toutes jambes, les cheveux au vent. Quelle bandes d’idiotes…

Antje rougissait elle aussi. Elle glissa derrière son oreille la mèche de cheveux qu’elle triturait depuis un moment et sourit.

« Merci, Sirius. Je dois y aller. Les cours reprennent dans cinq minutes et même si un cataclysme ne dérangerait pas le prof d’histoire de la magie, je n’ai pas envie d’être en retard.

— Bonne sieste », répondis-je en faisant allusion à l’aspect terriblement soporifique de ce cours. Antje étouffa un petit rire et s’en alla. L’instant d’après, elle avait disparu au détour d’un couloir. Je partis de mon côté en réfléchissant. Mon frère allait entendre parler de moi et quant à Hopkins et ses amies, elles ne perdaient rien pour attendre.

 

oOØOo

 

Les cours de Soins aux créatures magiques étaient une de mes matières préférées. J’aimais beaucoup m’occuper des animaux, le professeur Brûlopot nous montrait toujours des spécimens rares, amusants voire un peu dangereux (James et moi avions l’espoir d’apprendre à nous occuper des dragons même si nous savions que c’était en vain) et il y avait toujours du bruit pendant la classe, de sorte que nous pouvions discuter sans être dérangés. Par ailleurs, c’était la seule des deux options qu’il fallait choisir en troisième année que j’avais en commun avec mes trois copains. Je pus donc leur parler de ma conversation avec Antje tout en nettoyant un petit vivarium rempli de Fangieux. Il fallait ramasser leurs crottes et les restes de souris dont nous les avions nourris au cours précédent tout en prenant garde à ne pas se faire mordre. Ces saloperies avaient de vilaines petites dents pointues. Je n’évoquai pas devant eux le sentiment de lassitude qu’éprouvait Antje mais ils furent mis au courant des « avertissements » de mon frère.

« De quoi il se mêle, celui-là ? grogna James en dégageant des ossements de rongeurs du vivarium plein de boue.

— Il ne s’est jamais mêlé de tes relations auparavant, si ? observa Remus.

— C’est parce que Ziegler est faible, marmonna Peter. C’est presque trop facile de s’en prendre à elle.

— Ça va, Peter, rétorquai-je. On a compris que tu ne l’aimais pas.

— Ce n’est pas ça. Elle est même plutôt fréquentable quand elle ne tire pas une tronche de cent pieds de long mais… c’est une fille. On n’a pas besoin des filles. »

Le commentaire de notre ami fut accueilli dans un silence consterné. En échangeant un regard avec James, je constatai que je n’étais pas le seul à penser que Peter ferait bien de grandir un peu. Il en était encore au stade où on pensait que les filles étaient des idiotes. Sans doute se rendrait-il compte tôt ou tard qu’il avait tort… restait à espérer que ce moment viendrait assez rapidement. Cette attitude de gamin était un peu ennuyeuse.

À la fin du cours, chaque groupe d’élève dut ranger les vivariums dans la remise prévue à cet effet. En quittant la pièce, je fus bousculé par Lily Evans qui me jeta un regard courroucé. « Fais attention où tu mets les pieds, Black », gronda-t-elle avant de rejoindre ses amis. Comme de juste, elle ignora l’œillade enflammée que lui jeta James et, quand ce dernier me demanda pour la énième fois pourquoi elle faisait mine de ne pas le remarquer, ma réponse fut encore une fois la même : cette fille était une pimbêche. Mon commentaire fit sourire Remus et quant à Peter, il secoua la tête et je l’entendis murmurer : « Et après, vous vous foutez de moi quand je dis que les filles sont des cruches… »

 

oOØOo

 

La journée de classe se termina dans les cachots par un cours de potion. Le vieux Slughorn avait rempli plusieurs chaudrons d’un même mélange nacré qui émettait des volutes bizarres. Nous comprîmes rapidement que le but de la séance serait d’analyser les ingrédients et les effets du mélange. L’enseignant aimait beaucoup nous faire travailler de cette façon. Je n’aimais pas beaucoup les études théoriques à cause des interminables prises de notes et autres montagnes de devoirs qui allaient avec mais cela nous permettait dans le même temps de découvrir tout un tas de potions rigolotes.

Tandis que Slughorn, les mains croisées sur l’estomac et un sourire amusé aux lèvres, nous regardait sortir nos affaires, je me penchai au-dessus du chaudron pour en examiner le contenu de plus près. Elle était jaune pâle, presque dorée, faisait de grosses bulles et elle sentait divinement bon. En jetant un coup d’œil à mes camarades, je constatai qu’ils avaient tous le sourire. Je vis Rogue montrer du doigt à Evans le chaudron posé en face de lui et la préfète hausser les sourcils. Au fond de la classe, Hopkins et ses deux copines Saskia Sorrelman et Chloe Rivers gloussaient à n’en plus finir. Le maître des potions tapa dans ses mains pour imposer le silence.

« Ceci, dit-il en montrant du doigt le chaudron le plus proche de lui, est de l’Amortentia, le filtre d’amour le plus puissant au monde. Vous n’êtes pas sensés apprendre sa préparation avant les classes d’ASPIC mais aujourd’hui, nous allons étudier ses composants et la façon dont ils interagissent. Miss Hopkins ? »

Je me retournai et vis que, sans doute pour la première fois depuis la première année, Britta Hopkins levait la main.

« Est-ce que quelqu’un va en boire ? demanda-t-elle, toute excitée.

— Bien sûr que non, répondit Slughorn. C’est une potion extrêmement dangereuse. Je me devrai d’ailleurs de vérifier que personne n’en prélève pour son usage personnel à la fin du cours. J’imagine que certains d’entre vous serez très tentés d’y recourir mais vous êtes trop jeunes pour comprendre les effets désastreux d’un désir forcé. »

Britta Hopkins semblait déçue. Je souris intérieurement.

« L’Amortentia, reprit le professeur, a une senteur différente en fonction de chacun d’entre nous. En ce qui me concerne, je sens un parfum de cuir ciré, d’ananas confit et d’huile essentielle de jasmin. Miss Evans, pouvez-vous nous dire quelle sont les odeurs que vous percevez ? »

Qu’il interroge Evans n’était pas surprenant, pensai-je. C’était sa chouchoute. Tandis que James se démontait le cou pour la regarder pendant qu’elle répondait, je respirai à nouveau l’odeur du chaudron qui, force était de le constater, n’avait aucun rapport avec ce que pouvait sentir Slughorn. Mon nez perçut une odeur de chocolat, de fleurs et de ce papier glacé dont sont faits les magazines moldus. Je me demandai vaguement ce que ça pouvait signifier tout en éprouvant une certaine gêne. C’était comme si la potion savait mieux que moi ce qui se passait dans ma tête.

À la fin du cours, le professeur Slughorn, ainsi qu’il nous en avait averti en début de séance, s’assura que personne n’avait subtilisé un flacon d’Amortentia. Je passai devant son bureau et y posai mon sac qu’il sonda à l’aide de sa baguette magique. Il ne fit aucun commentaire sur les boules puantes, pétards et autres bricoles que je trimballais toujours dans mes affaires et me rendit mon sac en me regardant de haut en bas comme s’il pensait que je cachais quelque chose. Je n’en fus pas surpris outre mesure — tous les profs me faisaient le coup régulièrement — et je quittai les cachots. Machinalement, je mis mes mains dans mes poches et y trouvai un bout de parchemin qui, j’en étais presque sûr, ne se trouvait pas là en début d’après-midi. Je m’en saisis et le dépliai avec un soupir, persuadé qu’une idiote quelconque avait profité d’un moment d’inattention de ma part pour glisser une déclaration d’amour éternel dans ma poche. Je fus du coup très surpris des quelques lignes tracées à la va-vite sur le morceau de parchemin.

 

À l’attention de Sirius Black. Rendez-vous ce soir en bas de la tour de Gryffondor à vingt et une heures précises. Je voudrais te parler. C’est très important. Merci de venir seul. Lily Evans.

 

Je me demandai ce qu’elle me voulait. Plus important, il me faudrait trouver une excuse pour m’absenter sans que James se doute de quoi que ce soit. Il me ferait toute une histoire s’il savait qu’Evans souhaitait me parler en tête à tête. Bah, pensai-je en remettant le petit mot dans ma poche. Je verrais bien.

 

oOØOo

 

Le soir venu, je pus m’éclipser pour retrouver Lily Evans sans le moindre problème. James aidait Peter à boucler son devoir de sortilège pendant que Remus jouait aux échecs avec Antje. J’avais été surpris de découvrir qu’elle aimait y jouer et qu’elle était plutôt forte. Remus, un peu fatigué à cause de la dernière pleine lune, fut ravi de se changer les idées en affrontant un nouvel adversaire. Quand je leur annonçai d’un ton dégagé que j’allais faire un tour dans les couloirs, James se contenta de lever les yeux de la copie de Peter pour me faire promettre de ne pas explorer d’endroits interdits sans lui.

Lily Evans m’attendait en bas de l’escalier menant à la salle commune. Sans rien me dire, elle m’emmena jusqu’à une salle de classe vide. Là, elle alluma deux bougies à l’aide de sa baguette magique et s’assit sur le bureau du prof, les pieds pendant dans le vide.

« Je voudrais te parler d’Antje Ziegler, dit-elle.

— En quel honneur ? »

Elle détourna le regard.

« Pour plusieurs raisons. D’abord, je te dois des excuses d’avoir fait si peu de cas de tes paroles quand tu es venu me dire qu’il faudrait faire quelque chose pour elle. Je me suis conduite comme une idiote arrogante et le professeur McGonagall m’a tiré les oreilles. Ensuite, j’ai parlé avec Antje lors du petit incident du sortilège de Désarmement entre elle et Britta. Je me suis sentie d’autant plus stupide. En fait, c’est une fille bien. Elle est intelligente, elle a de la répartie… disons qu’elle a du mal à s’adapter et qu’elle a peur des gens.

— Tu ne m’apprends rien, l’interrompis-je.

— Il m’est arrivé plusieurs fois de discuter avec elle depuis, poursuivit-elle comme si je ne lui avais pas coupé la parole, et contre toute attente, elle t’apprécie beaucoup et elle pense que tu peux la comprendre. J’ai eu de gros doutes sur la question, je ne te le cacherai pas jusqu’à ce que je… surprenne par mégarde une partie de votre conversation après le déjeuner. »

Je fronçai les sourcils.

« En fait, tu nous as carrément espionnés, grognai-je. Je pourrais te jeter un sort pour ça, Evans, parce que c’est très impoli d’écouter les conversations privées.

— Je ne faisais que passer et je l’ai entendue te parler de Britta et des autres… j’avoue, j’ai voulu savoir ce que tu pourrais lui répondre. J’ai été surprise.

— Tu t’attendais à quoi ? »

Je n’étais pas sûr de vouloir entendre sa réponse.

« Je ne sais pas trop… dans tous les cas, tu as su l’écouter et lui donner les bonnes réponses. Ça m’énerve mais je suis en train de revoir mon jugement sur toi, Black. Tu es peut-être un peu moins idiot et bouché que ce que je croyais.

— C’est un compliment ?

— À toi de voir… Dans tous les cas, je voulais te demander de ne pas faire l’idiot avec Antje. Ne la blesse pas. Ne la déçois pas. Elle n’en a pas besoin.

— Je sais. »

Evans me regarda un moment en plissant les yeux comme si elle essayait de voir à travers ma tête.

« Je compte sur toi, même si ça me fait mal de l’admettre, dit-elle. Essaie quand même de ne pas trop lui donner le mauvais exemple et… la prochaine fois que tu voudras lui faire comprendre qu’elle est plus jolie que ce qu’on lui dit, évite de parler de Pamela Andrews. Ce n’est pas très délicat. »

Je m’empourprai.

« De quoi je me mêle ? » aboyai-je.

Elle secoua la tête avec un drôle de sourire.

« Tu le comprendras bien assez tôt. Je te souhaite une bonne fin de soirée. »

Sans attendre de réponse, elle me planta là et j’eus la désagréable impression qu’elle avait préparé sa petite phrase et sa sortie depuis un moment. Je comprenais qu’elle s’inquiète pour Antje puisque c’était aussi mon cas mais ce n’était pas une raison pour se mêler de mes affaires.

Je regagnai la salle commune en essayant de dissimuler mon agacement. Mes amis se douteraient bien de quelque chose mais s’ils posaient la moindre question, je pourrais toujours leur ressortir l’excuse de la groupie récalcitrante.

Il était hors de question qu’ils sachent quoi que ce soit de cette conversation.

Lilou Black

Liloublack, trentenaire rêveuse et caféinomane qui vit chez son chat le jour et dans son palais mental la nuit. What else ?

3 Commentaires

  1. Bon aller, je revois mon jugement sur Lily par rapport au chapitre précédent. Elle n’est pas aussi idiote qu’elle a en l’air. Elle se donne juste des airs supérieurs et ça, c’est quand même bien dommage. En tout cas, même si il n’y a pas énormément de révélations, j’ai beaucoup aimé ce petit temps entre Lily et Sirus.

    Quant à l’histoire du chaudron et aux odeurs que Sirius sent, je suis sûre que ça a un quelconque rapport avec Antje. Ou une autre fille, qui sait. Sirius amoureux ? J’ai hâte de voir ça.

    Par contre, la relation entre Antje et Sirirus me rappellent celle de Ron et Hermione. Je trouve que c’est un peu le même rapport de force, même si les deux relations sont totalement différentes.

    D’ailleurs, est-ce que tu t’es inspiré des relations des livres pour créer celle qui est entrain de naître en Antje et Sirius ? 🙂

    1. Oulà, je n’ai pas pensé une seule seconde à la relation entre Ron et Hermione. J’avoue que d’ailleurs, cette relation est un peu ratée dans les bouquins en ce sens, parce que trop prévisible. De fait, j’ai un peu de mal à voir les points communs mais ça vaudra le coup d’y réfléchir. Ce n’est pas tant, à mon sens, un rapport de force qui existe entre Sirius et Antje mais une question de confiance… qui, effectivement, complique un peu les choses 😉

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