Défendre Jacob de William Landay

L’avis de NifNif :

Parlons peu, parlons vrai : pour la première fois depuis longtemps j’ai eu un vrai coup de cœur ! Ce roman est LE thriller à ne pas manquer en ce début d’année. Aucun défaut, une vraie pépite ! Et une sacrée claque aussi.

Nous voici plongé au cœur de la famille Barber. Le père, Andrew, procureur adjoint, est en charge du meurtre d’un adolescent de 14 ans. Très vite, les soupçons pèsent sur son propre fils, Jacob, 14 ans aussi, et élève dans le même collège que Ben, la victime.

La très grande force de ce roman c’est la manière dont il nous plonge corps et âme dans l’histoire et le ressenti des personnages.

Parlons d’abord de l’intrigue. Sans trop en dévoiler, elle est vraiment accrocheuse et bien ficelée.

Petit aparté des plus significatifs : l’auteur, William Landay, était réellement procureur adjoint avant de devenir romancier. Les enquêtes, les preuves, les salles d’audience, il connaît tout ça de l’intérieur et porte un regard professionnel tout au long du roman, tant et si bien que tout paraît vrai.

Au début du roman donc, tant qu’Andy est chargé de l’enquête, on peut la suivre de l’intérieur avec une impression d’authenticité qui perdure tout au long du récit.

Quand certaines pistes orientent l’enquête vers Jacob, Andy se retrouve sur la touche. Le voilà obligé de trouver comment défendre son fils alors que toute la ville le considère déjà coupable. En creusant chaque piste, Andy découvre surtout la personnalité de son fils qui comme beaucoup d’adolescent est secret et renfermé avec ses parents.

Il faut dire aussi que Jacob m’a rapidement mise mal à l’aise. Au début, c’est juste un léger sentiment qui prend de l’ampleur avec l’avancée de l’intrigue.

Au fil des témoignages et des preuves ambigües, le doute s’installe : Jacob a-t-il quelque chose à se reprocher ? Quel est le véritable meurtrier si ce n’est pas Jacob ? Et si c’est lui, pourquoi aurait-il assassiné un camarade à coup de couteau ? Il y a une différence entre un ado qui cherche ses limites et un meurtrier.

Ainsi, quand le procès démarre, notre opinion sur Jacob est encore à faire, partagée entre l’envie de le voir être innocenté et le petit « et si jamais ? » qui flotte en suspens.

Andy, lui, n’a aucun doute de l’innocence de son fils. Sa persévérance dans son combat pour Jacob est magistrale et poignante.

Un autre point fort du roman : la plongée au cœur de l’intimité de cette famille. On peut voir l’impact du procès en attente et du jugement négatif de la ville sur chacun d’entre eux. La mère de Jacob notamment est très affectée. De nouveau, l’expérience professionnelle de l’auteur a sûrement influé sur l’excellente description de la souffrance et des réactions de cette famille qui doit faire face à une sacrée épreuve.

Si un mot résume bien ce roman de toute façon c’est : intense ! La force d’Andy qui garde espoir jusqu’au bout et qui ferait tout pour son fils m’a donné des frissons.

Je ne dirai rien de plus de peur d’en dire trop. Sachez juste que le dénouement est vraiment bon et que la fin coup de poing prend vraiment aux tripes.

Un mot sur l’écriture de William Landay. Très dense, j’ai eu un peu d’appréhension au début, craignant une certaine lourdeur à la lecture. En fait, chaque page est très riche mais le rythme est vite pris et alors, impossible de lâcher ce roman. Avec tous les évènements qui s’enchainent et son style addictif, difficile d’abandonner l’histoire au point même que je me suis réveillée en pleine nuit pour le finir !

En bref, foncez !

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